Prix du carbone: des progrès trop lents pour sauver le climat, selon l’OCDE

prix du carbone

Paris pris dans un nuage de pollution, le 16 décembre 2016 © AFP/Archives PHILIPPE LOPEZ

Paris (AFP) – Les États prennent trop de retard pour mettre en place des prix du carbone suffisamment élevés, alors que donner un coût aux émissions de CO2 est considéré par beaucoup d’experts comme un des outils principaux pour lutter contre le réchauffement climatique.

Selon un rapport publié mardi par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « les prix du carbone doivent augmenter bien plus rapidement que ces dernières années pour garantir une transition efficace par rapport à son coût vers une économie bas carbone ».

L’organisation a évalué le « déficit de tarification carbone », qui mesure l’écart entre les prix existants dans ses 42 pays membres et ceux du G20 et une valeur de référence fixée à 30 euros la tonne.

Il se situe actuellement à 76,5%, soit une amélioration de trois points par rapport à 2015. Si cette progression se poursuivait au rythme actuel, « le déficit serait comblé en 2095 », alerte l’OCDE.

Le transport, un des secteurs les plus émissifs en gaz à effet de serre, est le secteur le moins en retard, quand l’industrie est la plus à la traîne, devant l’électricité et le secteur résidentiel et commercial.

« La grande majorité des émissions imputables à l’industrie et au secteur résidentiel et commercial ne sont encore soumises à aucune tarification », note ainsi l’OCDE.

Par géographie, les pays européens sont parmi les mieux classés, avec en tête la Suisse, le Luxembourg, la Norvège et la France. A l’inverse, en bas du classement, figurent le Brésil, l’Indonésie et la Russie.

Ces dernières années, de nombreux pays ont instauré une tarification du carbone pour inciter les entreprises à réduire leur impact sur le réchauffement climatique.

Selon l’Institute for Climate Economics (I4CE), une initiative de la Caisse des Dépôts française, 46 pays et 26 provinces avaient établi au 1er avril 2018 une politique de tarification carbone, via des taxes ou un système d’échange de quotas d’émission. Ces politiques ont généré 26 milliards d’euros de revenus l’an dernier, avec des prix allant de 1 euro à 114 euros la tonne.

En France, par exemple, la Contribution climat énergie (CCE) appliquée notamment sur les carburants, s’élève à 44,6 euros par tonne en 2018 et va progressivement augmenter. Le Royaume-Uni a également mis en place un prix plancher aux émissions du secteur de l’électricité.

Actuellement, le prix de la tonne de carbone sur le marché européen d’échanges de quotas CO2, qui s’applique seulement à certains secteurs économiques, s’établit autour de 20 euros.

La Chine, premier émetteur de CO2, projette de lancer un marché national du carbone, mais il se fait encore attendre.

© AFP

2 commentaires

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    • Claude Renaud

    Et le Kérosène n’est toujours pas taxé. Avec ses 4 milliards de passagers annuels et ses Cies low cost,
    l’industrie aéronautique est appelée à polluer de plus en plus. Une industrie qui génère aussi le tourisme de masse, qui est une catastrophe pour le climat et l’environnement.
    Normal, tous nos dirigeants sont des nantis, et ce sont les nantis qui voyagent le plus.
    Alors l’avion, pas touche !!!

    • OUI Claude,

      l’absence de taxe pour le Kérosène est un vrai scandale. Même le retraité qui aurait encore pour quelque temps les moyens de se payer un petit voyage aux antipodes comprendrait probablement que cette taxe soit instituée.

      Mais il y a encore mieux à faire pour la France. Il faudrait, compte tenu du fait qu’il vaut mieux selon l’OCDE faire partie de ceux qui établissent les règles plutôt que de faire partie de ceux qui font le choix de les adopter tenir compte de ce que nous sommes techniquement en mesure de FAIRE dans notre pays.

      Ceci compte tenu du fait que beaucoup d’entre nous considèrent que l’inaction va coûter beaucoup plus chère que l’action.

      https://www.rivieres.info/patri/metropoles%20françaises.htm

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