Arbres, fuites de gaz, aspirer le carbone: trois idées oubliées pour sauver le climat

sauver le climat

De la végétation repousse sous un arbre brûlé dans la forêt amazonienne près du village Alvorada da Amazonia dans le nord du Brésil, le 28 novembre 2009 © AFP ANTONIO SCORZA

San Francisco (AFP) – Non seulement les humains doivent cesser de rejeter des gaz à effet de serre, mais ils doivent trouver le moyen de retirer une partie du carbone déjà rejeté, afin de limiter la hausse de la température du globe.

Ce renversement doit intervenir, selon de nombreux scientifiques, dans la seconde moitié du XXIe siècle. Cette absorption du CO2 est l’angle mort de la lutte contre le changement climatique. Mais des solutions existent, mises à l’affiche lors du sommet mondial pour l’action climatique qui se tient cette semaine à San Francisco.

Les forêts et les champ

Les arbres absorbent du dioxyde de carbone par la photosynthèse, et aident à stocker ce carbone dans le sol. La déforestation conduit donc à laisser plus de carbone dans l’atmosphère, ce qui réchauffe la planète.

C’est pour cela que les forêts et la végétation en général sont considérées comme une solution centrale au problème du carbone – potentiellement des centaines de millions de tonnes supplémentaires de CO2 absorbables par an. Si seulement les humains cessent de défricher.

« C’est 30% de la solution, mais cela ne reçoit que 2% des financements internationaux » liés au changement climatique, dit Carlos Manuel Rodriguez, le ministre de l’Environnement du Costa Rica, où la superficie boisée a doublé en 30 ans.

Les terres agricoles sont aussi importantes.

Les cultures des champs absorbent naturellement du CO2 de l’air, dont ils réinjectent le carbone dans le sol. Il suffirait d’augmenter légèrement le taux absorbé pour potentiellement en capturer d’énormes quantités: 0,04%, ou 4 pour mille, suffirait, selon une initiative lancée par la France en 2015.

Par exemple, argue Stéphane Le Foll, qui dirige « 4 pour 1000 », les agriculteurs devraient planter de la luzerne, afin que les champs restent couverts de plantes toute l’année, entre le maïs et le blé par exemple. Et qu’ils arrêtent de labourer, afin de limiter l’érosion.

« L’idée est que quand vous passerez en avion d’ici 20 à 30 ans, il n’y aura plus de grandes parcelles labourées », dit-il à San Francisco.

Réduire les fuites de gaz

Les gaz hydrofluorocarbures (HFC) sont les réfrigérants des climatiseurs, mais les climatiseurs fuient, ce qui réchauffe l’atmosphère. En accélérant le remplacement des HFC par d’autres gaz moins nocifs, les émissions pourraient baisser de 5 à 16% entre 2015 et 2025, selon un rapport publié cette semaine par la coalition America’s Pledge.

Les fuites des puits et gazoducs sont une autre source majeure de gaz à effet de serre, en l’occurrence du méthane, dont le pouvoir réchauffant est très supérieur à celui du CO2. Il faudrait réparer les fuites, jusqu’au bout du circuit de distribution… les conduites de gaz de ville.

Aspirer le CO2 de l’air

« Aspirer » le carbone directement de l’air est une autre idée pour l’instant au stade expérimental. Trois sociétés en Suisse, en Islande et au Canada ont mis au point des systèmes qui extraient le CO2 de l’air et le stockent… Par exemple, le CO2 peut être injecté en sous-sol, dans les aquifères, ou bien il peut être absorbé par les roches.

« C’est cher, c’est difficile, mais c’est plausible », explique James Mulligan, auteur d’un rapport sur le sujet à l’ONG World Resources Institute.

Le coût est évalué de 100 à 200 dollars par tonne de CO2 stocké, contre 50 dollars environ pour la reforestation. Des économies d’échelles conséquentes doivent donc encore être réalisées.

© AFP

Un commentaire

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    • Claude Renaud

    « Quand vous passerez en avion »? L’idée serait de ne plus passer en avion !
    On pourra toujours planter des arbres et aspirer le carbone, ce qui ne servira pas à grand-chose
    si nous continuons à développer le trafic aérien. Nous en sommes déjà à 4 milliards de passagers
    actuellement à l’année, combien y en aura-t-il d’ici 20 à 30 ans, 8 milliards, 10 milliards?
    On a des idées et des solutions inapplicables. La seule idée qui soit valables est de réduire le plus
    vite possible notre consommation d’hydrocarbures.
    Celle-là, il fallait la sortir ! On cherche tous les moyens pour réduire nos gaz à effet de serre, pour que
    QUAND VOUS PASSEREZ EN AVION DANS 20 ou 30 ans….. Je crois que Stéphane Le Foll n’a rien
    compris. Comme la plupart de nos dirigeants d’ailleurs ! C’est ça qui me fais peur !
    Le vélo pour les plus modestes, l’avion pour les riches et le jet privé pour les super riches. Bravo !!!