Alpinisme : vers une réglementation permanente de l’accès au Mont-Blanc

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L' Aiguille des Grands Charmoz, qui fait partie des Aiguilles de Chamonix, dans le massif du Mont-Blanc, le 10 août 2018. © AFP/Archives Guillaume Souvant

Grenoble (AFP) – L’ascension du Mont-Blanc par sa voie « normale » sera réglementée dès l’été 2019 pour les alpinistes non accompagnés d’un guide, les contours de cet encadrement restant à définir, a-t-on appris mardi auprès de la mairie de Saint-Gervais (Haute-Savoie).

« C’est une décision difficile mais une vraie bonne décision car le Mont-Blanc n’est pas une course comme les autres. Elle se prépare », a affirmé à l’AFP Jean-Marc Peillex, le maire de cette commune, d’où s’étire la voie classique vers le géant alpin (4.810 mètres).

Le principe de cette réglementation a été acté par les partenaires concernés (Peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix, Fédération française des clubs alpins et de montagne, préfecture de Haute-Savoie et compagnies de guides) lors de réunions menées le 30 août et le 2 septembre.

Contactée par l’AFP, la préfecture de Haute-Savoie a souligné que « rien n’était acté » et que la « mise en place » de « pistes de réflexions » était « actuellement en travail ».

« L’application technique et juridique de cette réglementation n’est pas définie », a-t-elle ajouté.

« Les modalités de la méthode vont s’affiner », a confirmé M. Peillex, qui a cependant développé les deux principaux pivots de cette future restriction d’accès.

Une autorisation pourrait être délivrée par l’office du tourisme de Saint-Gervais que si le ou les candidats à l’ascension sans guide peuvent justifier d’une réservation dans l’un des refuges situé sur l’itinéraire, de plus en plus prisé chaque année.

Et il y aurait un « quota de 214 alpinistes autorisés chaque jour à effectuer l’ascension », a-t-il précisé, confirmant une information du Dauphiné Libéré.

« Ce n’est pas une sanction pour les alpinistes, mais simplement du bon sens: nous souhaitons que le nombre de personnes qui partent vers le Mont-Blanc corresponde au nombre de places disponibles dans les refuges », a ajouté le maire de Saint-Gervais.

Ce toit de l’Europe sur-fréquenté et parfois peu respecté a déjà fait l’objet de restrictions similaires provisoires au plus fort de la saison estivale cette année.

L’élu a également annoncé la possible création d’une « brigade blanche » assermentée pour faire respecter la nouvelle réglementation au départ du train menant au pied de l’ascension.

« C’est toute la chaîne de réservation, peu adaptée, qui va être revue et centralisée. Avec l’espoir que de nouvelles façons d’aborder le Mont-Blanc émergeront », a conclu Jean-Marc Peillex.

De son côté, la commune voisine, Chamonix, a regretté une décision « non concertée » qui va l’obliger « à prendre des mesures permettant (d’en) gérer les effets négatifs ».

« Il est déplorable qu’une analyse plus globale des solutions qui pourraient être mises en oeuvre sur l’ensemble des voies d’accès du Mont-Blanc n’ait pas été travaillée », dénonce Éric Fournier, le maire de la ville, cité dans un communiqué.

L’élu estime qu’il faut distinguer la « situation particulière » de la voie normale, la « pratique sportive » et « la fréquentation constatée sur l’ensemble du massif ».

Il déplore que des « incivilités, inadmissibles et largement médiatisées » aient conduit à l’adoption d’une réglementation « sans que soient mesurées (ses) incidences et (ses) effets de bord sur les autres voies d’accès au sommet » sur lesquelles se reportent les alpinistes exclus de la voie normale.

© AFP

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