Paris (AFP) – Plus connus comme pesticides agricoles, les controversés néonicotinoïdes servent aussi à débarrasser les chats de leurs puces ou les toitures des termites, des usages qui restent autorisés, avec des précautions d’emploi à respecter.
L’interdiction des néonicotinoïdes qui entre en vigueur samedi concerne les usages phytosanitaires, mais pas la cinquantaine de produits vétérinaires (anti-parasitaires pour chiens, chats, lapins ou furets) ni les près de 300 produits biocides (gel contre les blattes, appâts contre les fourmis, stickers contre les mouches, pulvérisation contre les termites…).
Vu les quantités impliquées et les lieux d’utilisation, personne ne semble douter de l’innocuité de ces usages pour les abeilles. Mais certains s’interrogent sur leur impact sur l’homme.
« C’est un trou dans la raquette », regrette François Veillerette, président de l’ONG Générations Futures, s’inquiétant notamment des substances utilisées sur les animaux domestiques.
« Exposer de manière chronique des personnes, notamment des jeunes enfants ou des femmes enceintes, à des produits neurotoxiques ne peut pas être une bonne nouvelle pour le cerveau humain », commente-t-il, reconnaissant ne pas disposer d' »arguments scientifiques suffisants pour obtenir une interdiction ».
« Les doses auxquelles sont sensibles les insectes sont très très inférieures aux doses auxquelles sont sensibles les humains », répond Françoise Weber, directrice générale déléguée aux produits réglementés à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
Un rapport de l’agence publié en février assure d’ailleurs que les données disponibles « ne mettent pas en évidence d’effet nocif pour la santé humaine, dans le respect des conditions d’emplois fixées dans les autorisations de mise sur le marché ».
En clair, il faut respecter les consignes d’utilisation, comme se laver les mains après avoir collé un de ces stickers anti-mouche en forme de fleur sur une fenêtre.
Certains néonicotinoïdes, seuls ou en association avec d’autres produits anti-parasitaires, sont également présents dans les pipettes de produits anti-puces et anti-tiques à appliquer entre les omoplates de Minette ou Médor.
« Il est bien recommandé de ne pas toucher l’animal tant que ce n’est pas sec, en gros pendant une bonne journée », insiste Françoise Weber.
Les propriétaires de chiens et de chats savent-ils que s’il porte certains colliers anti-puces, leur animal préféré ne devrait pas dormir dans leur lit, et encore moins dans celui de leur enfant ? C’est bien écrit sur les notices, mais sont-elles lues?
« Malheureusement, on a encore tous les ans des gens qui utilisent des antiparasitaires vétérinaires pour traiter les poux des enfants », note Mme Weber.
En cas de doute sur l’impact sur la santé humaine, l’Anses supprime l’autorisation d’un produit, mais son évaluation prend également en compte « la question bénéfice-risque », souligne la responsable.
« Aujourd’hui, on n’a pas grand chose d’autre pour lutter contre les puces et les tiques qui elles-mêmes transmettent des maladies qui peuvent être graves », assure-t-elle. Et même constat pour les termites qui attaquent « des régions entières ».
© AFP
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DAMBRINE
Et vous avez oublié les anti poux pour l’homme.
Ce qui pose problème dans tout cela c’est les collier et pipette pour chats et chiens. Car outre le fait que les enfants peuvent prendre ces animaux à bras le corps, c’est justement pendant la période de butinage des abeilles que ces colliers sont mis. Et, lorsque ces animaux courent, le collier frottant sur leur cou, des particules sont mises en suspension dans l’air et cela à tout heure de la journée. Contrairement au traitement de semences que les molécules protégaient des insectes du sol. La persistance de la molécule est de l’ordre de 8 à 12 semaines (alors expliquez moi la dangerosité sur des colza semés en août ou septembre et fleurissant en avril ou mai (selon des régions)) mais elle est tolérée pour protéger nos amis les chiens et chats pendant la période d’activité des abeilles.