Travert et Hulot créent une « task force » pour sortir du glyphosate en 3 ans

task force glyphosate

Les ministres de l'Agriculture Stéphane Travert (d) et de la Transition écologique Nicolas Hulot, lors d'une conférence de presse, le 22 juin 2018 à l'hôtel Cassini, à Paris © AFP ALAIN JOCARD

Paris (AFP) – Les ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique, Stéphane Travert et Nicolas Hulot, ont précisé vendredi les modalités de sortie du glyphosate de l’agriculture française, qui sera notamment accompagnée d’une force d’organisation temporaire, pilotée par les deux ministères.

« Nous allons missionner une +task force+ pilotée par les deux ministères, avec l’appui de l’Inra (recherche agronomique), de l’Acta (instituts techniques) et de l’Apca (chambres d’agriculture) avec un compte rendu trimestriel », a indiqué M. Travert. Celui-ci s’est réjoui « qu’avec Nicolas, nous ayons mené une très bonne réunion avec l’ensemble des acteurs », lors d’un point presse à Paris.

« La démarche de progrès doit s’appliquer partout et à tous et même si, selon les modes de production, chacun ne part pas du même endroit, nous allons maintenant dans la même direction, et ce n’est pas qu’une formule, avec cet objectif de sortie en trois ans », a ajouté M. Hulot. « On est passé dans une véritable démarche de confiance, de volonté et de détermination partagée », selon lui.

Syndicats agricoles, industriels, distributeurs, services de l’Etat, coopératives, chambres d’agriculture et instituts de recherche et d’innovation étaient réunis en terrain neutre, à l’hôtel de Cassini, une annexe de Matignon, en présence de parlementaires, sous l’égide des deux ministres.

« Une commission à l’Assemblée nationale va auditionner les différents acteurs pour voir, au fil de l’eau, si nous sommes en situation de tenir l’objectif », a précisé M. Hulot.

Les ministres ont précisé qu’ils attendent des acteurs l’identification des leviers du changement, filières par filières. Ils souhaitent disposer, d’ici trois semaines, de premiers engagements précis de réduction et de suppression des usages du glyphosate.

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, qui porte avec une trentaine d’organisations un contrat de solutions avec des propositions concrètes pour réduire l’ensemble des produits phytosanitaires, a indiqué qu’elle invitera fin juin les quatre ministères – Agriculture, Ecologie, Santé et Recherche – « à signer avec nous ce contrat à durée indéterminée ».

Les ministres ont également demandé aux entreprises de l’agro-alimentaire et de la grande distribution de s’engager aux côtés des agriculteurs dans le déploiement de solutions et dans « la valorisation des efforts consentis par les agriculteurs » pour faire des produits sans glyphosate, a souligné M. Hulot.

Le renforcement des actions d’accompagnement est prévu dans le cadre du programme Ecophyto, qui va être relancé en juillet pour atteindre les 30.000 fermes expérimentales « Dephy », qui s’engagent à réduire drastiquement les pesticides. Il s’agit de diffuser les solutions et trouver de nouvelles alternatives aux usages pour lesquels il demeurerait des impasses, d’ici 5 ans.

La création d’un centre de ressources d’ici fin 2018 permettra aussi de rendre accessible les solutions de sortie du glyphosate à l’ensemble de la profession agricole.

© AFP

4 commentaires

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    • Claude Courty

    – L’amiante + 1770 % d’augmentation du risque de cancer de la plèvre
    – Le tabac + 2360% d’augmentation du risque de cancer du poumon
    – Pour les utilisateurs de glyphosate, le risque de tout cancer est au maximum de 4 %,
    https://www.causeur.fr/glyphosate-agriculture-ong-macron-danger-151434

    N’y-a-t-il pas des combats plus urgents à livrer, concernant l’avenir de l’humanité ?
    Par exemple, qui va enfin oser parler sérieusement de surpopulation humaine ? La prochaine COP peut-être ?

    • Martial

    voici le commentaire d’un utilisateur non ecolo

      • Malvine

      Il faut en effet se préoccuper de notre inquiétante prolifération. Contrairement à celle des animaux domestiques, impuissantes victimes d’un violent commerce, ici celui de la sensiblerie, ailleurs celui de la consommation, l’homme, doté d’un libre arbitre, doit équilibrer sa reproduction. S’il ne le fait pas, il aura atteint les limites de son évolution vers la perfection de nature humaine et disparaîtra dans le chaos de son incontestable progrès technique non maîtrisé.

    • christian detchart

    Et la biodiversité (oiseaux, abeilles, etc), cela ne compte pas ?
    Tout les combats pour remettre la planète en état sont utiles.
    Quant à la démographie, il faudrait que les pays »riches » au lieu de construire des murs (inutiles) aident les populations victimes (guerres, crises économiques, réfugiés climatiques, etc) en favorisant l’éducation par exemple et contrôlent « leur » multinationales rapaces (injustice, exploitation, cynisme, etc) qui sont les responsables ce ce qui se passe aujourd’hui !
    Ce sont les riches qui pillent la planète et les pauvres qui en pâtissent !