Des sénateurs réclament des modifications du plan loup


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Paris (AFP) – Une commission du sénat a réclamé des aménagements du nouveau plan loup du gouvernement qui, selon elle, ne prend pas suffisamment en compte la « désespérance du monde pastoral ».

Le plan loup 2018-2023 publié en février « comporte des avancées indéniables pour les territoires mais demeure très en deçà des enjeux sociaux, économiques, culturels et psychologiques auxquels sont confrontés les éleveurs et les populations », estime la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, dans un rapport adopté mardi et diffusé mercredi.

« La situation n’est plus tenable, ni pour les éleveurs, ni pour les populations, ni pour les finances publiques. C’est un cercle vicieux de souffrances, de dépenses et d’incompréhensions », a commenté l’auteur du rapport Cyril Pellevat (LR, Haute-Savoie), cité dans un communiqué.

Mettant en avant la « désespérance du monde pastoral » confronté à 12.000 brebis tuées en 2017, les sénateurs réclament en particulier la suppression d’une des mesures les plus contestées du plan, qui conditionne les indemnisations des éleveurs à la mise en place préalable de mesures de protection des troupeaux.

La commission plaide également pour des « mesures alternatives » (piégeage non mutilant, fusil à gros sel…) aux tirs de prélèvement afin de « réapprendre aux loups à se méfier et à se tenir à l’écart des hommes » et à une gestion européenne des populations de loups.

Elle appelle enfin à ce que les loups tués dans certaines zones de protection renforcée ne soient pas comptés dans les quotas de prélèvements.

Le nouveau plan loup, qui n’a réussi à satisfaire ni les éleveurs ni les défenseurs de l’environnement, prévoit un plafond d’abattage annuel fondé sur les recommandations scientifiques qui estiment qu’il ne faut pas abattre plus de 10 à 12% de l’effectif pour assurer la viabilité de l’espèce.

En 2018, année de transition, le plafond initial est fixé à 40 loups, mais ce nombre sera actualisé fin avril une fois connus les chiffres précis de la population au printemps, a précisé mardi devant cette même commission le préfet coordinateur du plan, Stéphane Bouillon.

Espèce protégée, le loup, qui avait disparu du pays dans les années 1930, est revenu par l’Italie à partir de 1992. La France compte environ 360 loups (répartis en 52 meutes) et le plan du gouvernement vise une population de 500 spécimens d’ici 2023.

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3 commentaires

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    • Francis

    Mettre entre guillemets la « désespérance du monde pastoral » est un signe de plus du racisme latent, ordinaire, habituel à l’égard du monde agricole de la part des intellectuels bien-pensants.
    Faut-il rappeler une fois de plus que c’est un journaliste qui a inventé l’histoire des vaches nourries avec des cadavres de moutons ?

    • DESCLAUD Patrice

    C’est toujours la solution de facilité que de dire en gros il faut en tuer plus ! En fait c’est du clientélisme politico-démagogique.
    Peut-on savoir exactement combien de brebis et autre bétail sont abattus (et réellement) pas des loups et chaque année sur 30 ans ? Financièrement, payer les troupeau abattus (dédommager réellement) c’est quel budget ? Où sont les priorités ? Peut-on (drône, robot, caméra, …) effarer les loups trop proches des pâtures, quels moyens met-on en oeuvre pour de telles actions.
    Affirmer iu vouloir agir sans réellement quantifier, réfléchir et concerter est-il réaliste.
    Les réponses des équilibres de biotopes dans la prédation sont aussi surprenantes que parfois longues.

    • Amalya

    Quand on comprendra enfin que la présence des patous/mâtins dans les troupeaux est la clé du problème alors on arrêtera ce débat stéril. Indémniser les chiens de protection des troupeaux et les éleveurs comme les loups y trouveront leur bonheur.