Des scientifiques créent par hasard une enzyme dévoreuse de plastique

enzyme plastique

Des chercheurs américains et britanniques ont conçu par hasard une enzyme capable de détruire du plastique, ce qui pourrait contribuer à résoudre le problème mondial lié à ce type de pollution © AFP/Archives Thomas WATKINS

Tampa (Etats-Unis) (AFP) – Des chercheurs américains et britanniques ont conçu par hasard une enzyme capable de détruire du plastique, ce qui pourrait contribuer à résoudre le problème mondial lié à ce type de pollution, selon une étude publiée lundi.

Plus de huit millions de tonnes de plastiques aboutissent dans les océans de la planète chaque année, faisant croître les inquiétudes sur la toxicité de ce dérivé du pétrole et sur son impact sur la santé des générations futures et de l’environnement.

Malgré des efforts en matière de recyclage, la grande majorité de ces plastiques peut perdurer pendant des centaines d’années. Les scientifiques cherchent un moyen de mieux les éliminer.

Des scientifiques de l’université britannique de Portsmouth et du laboratoire national des énergies renouvelables du ministère américain à l’Energie ont concentré leurs efforts sur une bactérie découverte au Japon il y a quelques années: l’Ideonella sakaiensis.

Elle se nourrit uniquement d’un type de plastique, le polytéréphtalate d’éthylène (PET) qui entre dans la composition de très nombreuses bouteilles en plastique.

Les chercheurs japonais pensent que cette bactérie a évolué assez récemment dans un centre de recyclage, car les plastiques n’ont été inventés que dans les années 1940.

L’objectif de l’équipe américano-britannique était de comprendre le fonctionnement de l’une de ses enzymes appelée PETase, en découvrant sa structure.

« Mais ils ont été un peu plus loin en concevant par accident une enzyme qui est encore plus efficace pour désagréger les plastiques PET », selon les conclusions publiées lundi dans les Comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).

Des scientifiques de l’université de South Florida et de l’université brésilienne Campinas ont également participé aux expérimentations qui ont débouché sur la mutation par hasard d’une enzyme beaucoup plus efficace que la PETase naturelle.

Les scientifiques s’activent désormais à en améliorer les performances dans l’espoir de pouvoir un jour l’utiliser dans un processus industriel de destruction des plastiques.

« La chance joue souvent un rôle important dans la recherche scientifique fondamentale et notre découverte n’y fait pas exception », a commencé John McGeehan, professeur à l’école de sciences biologiques à Portsmouth.

« Bien que l’avancée soit modeste, cette découverte inattendue suggère qu’il y a de la marge pour améliorer davantage ces enzymes, pour nous rapprocher encore d’une solution de recyclage pour la montagne en constante croissance de plastiques mis au rebut », a-t-il poursuivi.

© AFP

5 commentaires

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    • Patrice DESCLAUD

    Il serait intéressant d’en savoir un peu plus sur les « résidus » qui découlent de ces destructions ou absorption de plastique (gaz, substance, …). Comprendre les éventuels effets secondaires sur l’environnement serait un plus (par exemple pour les algues vertes en putréfaction ou la dégradation dans les fosses sanitaires on sait qu’il y a production d’H2S (gaz toxique lorsque concentré), par exemple.
    Ce n’est pas une critique, mais un regard ou une curiosité scientifique normale tout en appréciant qu’on puisse de débarrasser (proprement) de ces plastiques (traitement des déchets).
    Cordialement,
    Patrice

    • Halle

    Effectivement rien ne se perdant, la première question qui vient à ‘esprit dès le titre de votre article est : mais que devient le plastique « digéré » par ces bactéries ou enzymes ?
    J’ai dévoré l’article en espérant y trouver la réponse et j’ai été assez déçu. Bien que je sois tout de même réjouie sur le fond par cette avancée, et plutôt optimiste de nature 🙂
    Par ailleurs, le PET n’étant qu’un composant, que devienne les autres composants, qui sont j’imagine intimement liés au PET dans la structure même du plastique ?

    J’attends vos réponses avec une grande curiosité !

      • brochot

      très bonne réflexion

    • Claude Courty

    Autant que des déchets laissés par cette bactérie miracle, reste à savoir ce qu’elle va dévorer d’autre que les plastiques, ainsi que toute autre manière dont elle pourrait faire payer ses « bienfaits », en espérant ne pas avoir de trop de mauvaises surprises.
    Quoi qu’il en soit, la science est bien, elle aussi, soumise au hasard, qui semble disposé à se montrer bienveillant en nettoyant une partie de nos immondices.
    Trop beau pour être vrai, mais que d’espoir pour l’espèce humaine, qui pourrait ainsi continuer impunément de proliférer pour polluer toujours davantage.

    • antonio

    Tutto ciò che è fattibile, sarà fatto. nel bene e nel male…è una legge della natura……… è solo questione di tempo.