Londres (Royaume-Uni) (AFP) – L’Organisation Maritime Internationale a annoncé vendredi à Londres la signature d’un accord visant à réduire « d’au moins 50% » les émissions de CO2 du transport maritime d’ici 2050 par rapport au niveau de 2008.
C’est la première fois que l’industrie du transport maritime fixe des objectifs chiffrés en matière de lutte contre le changement climatique. Le secteur n’était pas directement concerné par l’Accord de Paris signé décembre 2015 lors de la COP21. L’OMI compte 173 Etats membres.
Cette « stratégie initiale prévoit pour la première fois (…) de réduire les émissions totales de gaz à effet de serre d’au moins 50% d’ici 2050 par rapport à 2008, tout en poursuivant ses efforts pour les éliminer complètement », précise l’OMI dans un communiqué.
Son secrétaire général, Kitack Lim, a estimé qu’il s’agissait d’une « base pour des actions futures », et a encouragé les Etats membres à « poursuivre (leurs) efforts ».
La ministre britannique des transports, Nusrat Ghani, a salué un « moment décisif ». « Nous travaillerons avec les autres Etats membres pour faire en sorte que l’industrie du transport maritime opère une transition vers des navires à zéro émission le plus rapidement possible », a-t-elle déclaré.
La décision a été obtenue après deux semaines de négociations. L’OMI n’a pas indiqué quels pays avaient rejeté le texte. Les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite s’étaient opposés aux versions précédant l’accord définitif.
L’accord insiste sur la volonté des acteurs du secteur d’atteindre, au delà du chiffre de 50%, la suppression totale des émissions de gaz carbonique à l’horizon 2050. La marine commerciale représente 80% du transport international de marchandises, et 2 à 3% des émissions mondiales de CO2 selon les sources.
Selon l’Institut de l’énergie de l’UCL, l’accord est compatible avec un réchauffement des températures mondiales de 2°C par rapport au niveau de l’ère pré-industrielle, soit une ambition moindre que celle de l’accord de Paris, qui vise un réchauffement global inférieur à ce niveau, avec un objectif de 1,5°C.
L’accord résulte d’un compromis, certains pays du Pacifique et l’Union européenne poussaient pour adopter une réduction de 70% à 100 des émissions de CO2 d’ici 2050. A l’inverse, d’autres, comme le Japon, ne souhaitaient pas imposer la réduction de 50% des émissions avant 2060.
La présidente des Îles Marshall, Hilda Heine, a qualifié l’accord d' »historique », tout en soulignant la nécessité de « l’améliorer » pour donner à son pays, menacé par la montée des eaux, « une voie vers la survie ».
L’Organisation Climate Action Network a estimé que l’accord constituait une « première étape bienvenue », tout en se disant attentive à son application.
© AFP
2 commentaires
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Claude renaud
Après le trafic aérien, voilà que la marine marchande a aussi des états d’âme par rapport au
réchauffement climatique ! Réduire les émissions de CO2 de 50 à 100%, ça c’est une bonne
idée. Seulement, il faudrait aussi nous expliquer comment. Quelle est l’énergie pouvant déplacer
de tels monstres, tels que les cargos ou paquebots dont la taille augmente constamment, qui
n’émettra pas de carbone? A part le tout électrique ou le retour à la voile, je ne vois pas bien
comment. Ou peut-être arrêter le trafic complètement? Il y a aussi le nucléaire, comme les sous-marins
ou le Charles de Gaule. Encore un voeu pieux qui à peu de chance d’aboutir.
C’est curieux, que cette volonté d’agir soit renvoyée à des dates éloignées, comme 2050? Quand les
décideurs d’aujourd’hui ne seront plus là ! Si vous croyez que le Climat va attendre sagement notre
bon vouloir, vous vous trompez.
On voit ce qu’il en est des Accords de Paris et de l’empressement des gouvernements pour les
mettre en application. Il faut que les gens se mettent dans la tête que tout ça c’est du pipeau et qu’on
ne fera jamais rien. L’Homme est ainsi fait, il ne faut pas lui demander des actions contraignantes.
Et l’écologie est une science contraignante qui demande de la discipline !!!
jpth
oui vous avez raison « à part le tout électrique ou le retour à la voile, je ne vois pas bien
comment » la solution existe, pas exactement avec des voiles mais bien avec une force propulsive éolienne avec des ailes.
Elle est en cours de réalisation concrète pour la polynésie en particulier.
Les « ailes » qui ont gagné la coupe de l’américa et équipent désormais plusieurs navires dans la compétition, sont en process d’intégration sur des cargos.
Sur les zones géographiques bien exposées aux alizés le gain peut dépasser 60%…
Sans compter le gain conséquent de motorisations thermo-électriques
Les prototypes construits et actuellement à l’essai confirment la faisabilité.
La préparation de construction des mats et des ailes par une plate forme industrielle est débutée depuis plusieurs mois.