Tokyo (AFP) – Des scientifiques japonais ont analysé de massifs gisements de terres rares dans les fonds marins de l’Océan Pacifique, estimant qu’ils pourraient représenter plusieurs centaines d’années de la consommation mondiale de certains de ces matériaux.
Ces gisements découverts en 2013 pourraient contenir plus de 16 millions de tonnes de ces minéraux précieux, utilisés dans la fabrication de produits de haute technologie (éoliennes, smartphones, moteurs électriques, etc.), selon une étude publiée mardi par la revue Scientific Reports.
Ils sont situés dans une vaste zone de 2.500 km2 près de l’île de Minamitorishima, à quelque 2.000 km au sud-est de Tokyo.
Lors de précédentes recherches réalisées dans la même région, des scientifiques, dont certains participent également à la nouvelle étude, étaient parvenus à une évaluation d’environ 6,8 millions de tonnes, une découverte déjà jugée importante.
Ces conclusions sont une bonne nouvelle pour le Japon, qui importe de Chine, d’où provient la quasi-totalité de la production mondiale de terres rares, 90% de ces métaux cruciaux pour son industrie.
Les chercheurs ont analysé des échantillons de boues prélevés à plus de 5.000 mètres de profondeur et extrapolé la quantité de minéraux exploitables.
Ils ont évalué que la quantité présente de dysprosium, un élément utilisé par exemple dans les aimants permanents, représentait 730 années de consommation mondiale, tandis que les réserves d’yttrium, entrant dans la fabrication des lasers, étaient susceptibles de combler les besoins de l’industrie pendant 780 années.
Ils ont aussi trouvé de grandes quantités d’europium et de terbium.
La zone de recherches « a le potentiel pour fournir au monde ces métaux sur une base quasi-infinie », insistent les auteurs de l’étude.
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont appliqué une technique de centrifugation qui permet d’extraire encore plus de minéraux. Ils sont ainsi arrivés à accroître la concentration de terres rares exploitables, et donc la rentabilité des projets de développement, assurent-ils.
Et si, à l’avenir, un moyen est trouvé pour utiliser cette méthode d’extraction directement sous l’eau, alors « cela contribuera à améliorer l’efficacité économique » de l’exploitation de ces gisements situés à de grandes profondeurs, ajoutent-ils.
© AFP
2 commentaires
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Claude Renaud
A la vitesse où nous consommons nos ressources naturelles, je doute fort que nous puissions
profiter de cette manne marine pendant de nombreux siècles. Nous serons, bien avant, submergés
par tous nos déchets, nucléaires, électroniques, plastique, dont on ne sait pas se débarrasser. Le
plastique qui est en train de couvrir les océans. Bientôt, nous pourrons dire : sous le plastique, les
terres rares. Comme si les besoins mondiaux se limitaient aux terres rares !
C’est curieux, comme certains scientifiques se focalisent sur un sujet en faisant abstraction du
reste? Si le Climat se réchauffe de 10 degrés dans 2 siècles et que l’eau monte de 3 mètres, je ne sais pas s’il restera beaucoup de monde pour aller chercher des nodules au fond de la mer.
chaumien
Encore un divertissement de théoricien .
N’oublions pas que nous sommes des produits de la nature et qu’elle dispose de tout ce que nous avons besoin si nous ne le gaspillons pas et si nous cessons de procréer comme des lapins.