Paris (AFP) – Des industriels ont déploré les incertitudes qui freinent le développement de la filière française de l’éolien en mer, dans une tribune publiée jeudi par Le Monde.
« L’incertitude qui pèse sur les permis liés aux futurs parcs éoliens français, pourtant attribués dès 2012, paralyse aujourd’hui toute la filière », soulignent les représentants de GE Renewable Energy, Eiffage, Louis Dreyfus Armateurs, STX France et Bouygues Travaux Publics, signataires du texte.
Le Sénat a rejeté mercredi soir un amendement controversé du gouvernement qui aurait permis de renégocier les tarifs de l’électricité qui sera produite par six parcs éoliens en Manche et en Atlantique.
« On a besoin de stabilité et de régulation, on ne peut pas se permettre des à-coups quand on passe d’un gouvernement à un autre », a souligné auprès de l’AFP Jérôme Pécresse, PDG de GE Renewable Energy, qui travaille sur trois projets attribués à EDF.
« On attend maintenant le démarrage d’un premier projet pour assurer la pérennité de la charge industrielle dans nos usines, chez nos sous-traitants et le maintien des compétences », a ajouté M. Pécresse.
Le démarrage de ces projets, dont certains ont été contestés en justice, reste toutefois soumis à des autorisations réglementaires.
Alors que « cinq à sept ans » suffisent pour que des projets de parcs éoliens se concrétisent dans d’autres pays européens comme l’Allemagne et le Danemark, il faut « dix années » en France, relèvent les signataires de la tribune.
« Ce véritable parcours du combattant, marqué par les recours administratifs et les reports divers, se révèle dangereux à très court terme, pour l’ensemble de notre écosystème industriel », écrivent-ils.
Un premier appel d’offres avait attribué en 2012 à EDF trois parcs éoliens à Courseulles-sur-mer (Calvados), Fécamp (Saine-Maritime) et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), et un quatrième parc à l’Espagnol Iberdrola à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).
Un deuxième appel d’offres avait été remporté en mai 2014 par un consortium mené par Engie (ex-GDF Suez) pour la construction de deux parcs éoliens, l’un au large du Tréport (Seine-Maritime), l’autre près des îles d’Yeu et de Noirmoutier (Vendée).
Ces différents parcs devraient entrer en service au mieux en 2021 ou 2022. La France accuse un net retard dans le domaine des énergies marines renouvelables, par rapport à l’Europe du nord.
© AFP
2 commentaires
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Jean Grossmann
Les industriels fabriquant nos moulins à vent nouvelle génération en offshore ont raison de éplorer les incertitudes qui pèsent sur leur filière.
La lourdeur des procédures française concernant l’éolien en mer pourrait s’expliquer par le fait que cette chaine énergetique va en effet être serieusement concurrencée par le voltaique et son prix de revient de l’électricité qui serait voisin de 50 € le MWh .
Ceci avec une énergie grise* récupérée semble-t-il en 5 ans alors que la durée de vie des panneaux est de l’ordre d’une vingtaine d’années. *Voir
http://infoenergie.eu/lex/lexique.htm#E
Ceci également alors que les éoliennes flottantes confrontées à la houle et celles ancrées au fond de la mer affectées à des infrastructures lourdes sont probablement victimes d’un énergie grise importante affectant leur rentabilité
Balendard Mars 2018
DESCLAUD Patrice
Après avoir donné un coup d’arrêt au solaire avant une relance lente, cette fois c’est l’éolien et demain l’hydrolien (Cf. Bréhat). Tout est fait pour tenter de maintenir la quasi unicité de nucléaire le plus longtemps possible, alors même qu’EDF et AREVA (qui fabrique des éoliennes en Allemagne) sont déjà au plus mal. Bravo pour les grands choix énergétique de l’état, on ne peut pas mieux « casser la baraque » de la transition.
Patrice