Paris (AFP) – La France, mauvaise élève en termes de pollution atmosphérique, a transmis son plan d’amélioration de la qualité de l’air à la Commission européenne, a annoncé mardi le ministère de la Transition écologique, alors qu’elle risque d’être renvoyée devant la justice européenne.
Suite à la convocation le 30 janvier à Bruxelles de neuf pays, dont la France, sommés d’améliorer la qualité de l’air, « la France vient de transmettre à la Commission européenne les principaux éléments de son plan d’action », selon un communiqué. La Commission européenne reviendra à la mi-mars sur le cas des neuf pays concernés.
Le ministère fait valoir que le plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques « permettra déjà d’éliminer les dépassements de valeurs limites en PM10 (particules fines) à partir de 2020 », sauf dans quelques zones. Il rappelle aussi que la France s’est engagée à réduire les émissions polluantes des véhicules et celles liées au chauffage, à limiter l’accès de centres-villes aux véhicules les plus polluants ou encore à abaisser la vitesse maximale de circulation sur les routes secondaires.
« Personne ne peut se satisfaire de la situation », avait reconnu le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot fin janvier à Bruxelles. Jeudi, il fera un point d’étape avec les élus locaux et les préfets des zones concernées par les dépassements. Le 31 mars, les préfets doivent présenter leurs feuilles de route pour revenir rapidement sous les seuils d’émissions autorisés.
La France est sous le coup de procédures d’infraction de la part de la Commission à la fois pour des dépassements sur les particules fines (PM10) et sur le dioxyde d’azote (NO2).
Le Conseil d’Etat a aussi enjoint le gouvernement à ramener avant le 31 mars les concentrations de PM10 et de NO2 en dessous des valeurs limites autorisées dans l’Union européenne, dans les zones où elles étaient encore dépassées en 2015.
La pollution de l’air est jugée responsable de plus de 400.000 morts prématurées par an dans l’UE, sans compter les Européens atteints de maladies respiratoires et cardiovasculaires. Et la Commission estime qu’elle coûte plus de 20 milliards d’euros par an à l’économie de l’UE.
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4 commentaires
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DESCLAUD Patrice
A chaque fois que la France est rappelé à l’ordre (souvenons nous pour la qualité de l’eau) c’est pareil : elle attends le dernier moment pour sortir un prétendu plan qui va encore jouer la montre ! La preuve, les préfets rendront leur copie dans plus d’un mois désormais.
Pression des lobbies (automobile, pétrochimie, agro-business, …), chantage à l’emploi … et on nous parle de prévention dans la médecine (montée des asthmes et leurs conséquences). Quand à ce prix (nombre de morts et leurs coûts pour la société, les familles, la sécurité sociale, …) se décidera-t-on à agir réellement ? Et si on disait : pas d’amélioration de la qualité de l’air = pas de jeux olympiques à Paris !?
PIMPAUD PIERRE
n’oublions pas non plus l’interdiction de brûler des déchets verts à l’air libre , interdiction qui est mal respectée dans nos campagnes ou zones résidentielles , à cause entre autres de dérogations mal comprises et servant de prétexte au non respect de la loi , certains maires se disant impuissants car les arrêtes préfectoraux ne sont pas clairs .
Il serait judicieux de supprimer ces dérogations ou les limiter à des cas très précis et soumis à déclaration préalable surtout dans le sud de la France.
Robert BIGEAT
On pourrait peut être commencer en France, par ne pas rajouter discrètement un retardateur de flamme, cancérigène en plus, dans le gasoil ce qui en fait consommer davantage au profit des pétroliers…et du fisc.
chaumien
Et si on disait aux automobilistes d’arrêter les moteurs à l’arrêt en stationnement , plutôt que de laisser fonctionner ce moteur pour chauffer en hiver et refroidir en été?
calculons combien consomme d’oxygène une voiture, par rapport à un humain?