L’abandon de NDDL, un exemple pour d’autres projets selon des ONG

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Des activistes célèbrent l'annonce de l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 17 janvier 2018 © AFP LOIC VENANCE

Paris (AFP) – Les organisations de défense de l’environnement ont salué mercredi l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, appelant à ce que ce dossier serve d’exemple pour d’autres « projets du passé » qu’elles dénoncent.

« En abandonnant définitivement le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, la préservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique prennent l’avantage sur les projets du passé », a commenté la Fondation pour la nature et l’homme (FNH, ex-fondation Hulot) dans un communiqué.

« Gageons que cette issue, après 50 ans de tergiversations, nous amène à tourner la page de l’ère des grands projets inutiles », a-t-elle ajouté, estimant que « l’histoire de Notre-Dame-des-Landes devra servir de leçon ».

« Nous espérons que ça ouvre une nouvelle ère qui va questionner les projets qui sont dans les cartons depuis des années mais qui ne correspondent plus au nouveau modèle de développement que nous devons inventer, pour par exemple mettre en oeuvre l’Accord de Paris sur le climat », a de son côté déclaré à l’AFP Pascal Canfin, directeur de WWF, évoquant notamment la Montagne d’or, gigantesque projet industriel d’extraction de l’or en forêt guyanaise.

La décision « ne doit pas servir de +trophée Macron+ pour le climat », a renchéri Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

« Renoncer à un projet qui favorise un mode de transport particulièrement émetteur de gaz à effet de serre, c’est le strict minimum quand on prétend vouloir lutter contre les dérèglements climatiques », a-t-il ajouté dans un communiqué, estimant qu’Emmanuel Macron et le gouvernement « ont encore leurs preuves à faire ».

Pour la Ligue de protection des oiseaux (LPO), c’est « une bonne nouvelle pour la biodiversité »: la zone de bocage représente la « plus forte densité régionale de haies et de mares » et accueille de nombreuses espèces d’oiseaux ainsi que, par exemple, « la plus importante population française de grenouilles agiles ».

« Les richesses naturelles ont été sauvegardées du fait de la création de la Zone d’aménagement différée (Zad), et grâce à une mobilisation collective des opposants au projet aéroportuaire. Un bocage exceptionnel, tel qu’on pouvait le rencontrer il y a bientôt cinquante ans, y a ainsi été préservé », relève la LPO, qui y soutiendra la création « d’espaces protégés par l’installation paysanne engagée en faveur de la biodiversité ».

Alors que le gouvernement a donné jusqu’au printemps aux opposants pour évacuer la Zad de leur plein gré, les ONG ont également appelé les autorités à discuter avec ses occupants de l’avenir de la zone. France Nature Environnement « demande » ainsi « au gouvernement de prendre le temps de co-construire un projet de territoire, basé sur les atouts de celui-ci ».

© AFP

Un commentaire

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    • DESCLAUD Patrice

    Oui, il y a les « grands projets » (inutiles) des cartons, mais il y a aussi ceux qui sont autorisés (comme les mines et même autres extractions diverses en mer). Certains ont des atteintes sérieuses à la biodiversité qu’elle soit terrestre, aérienne comme sous-maiine ou littorale.
    Bon sens, réglementation (loi) et principe de précaution n’ayant alors pas permis de protéger l’environnement face aux intérêts industriels, aujourd’hui que fait-on ? (exemple : les boues rouges de la bauxite, le sable coquiller, les recherches minières sur le château d’eau de la Bretagne …) ?
    L’avenir est important, mais le présent aussi.
    Patrice