Pékin (AFP) – Le brise-glace chinois Xuelong a quitté mercredi Shanghai, en route pour l’Antarctique afin d’y établir une nouvelle base chinoise alors que Pékin ambitionne de s’imposer comme une puissance dans le continent de glace.
La Chine est une nouvelle venue dans la course mais son intérêt pour l’Antarctique a progressé de conserve avec sa puissance économique. La nouvelle station sera la cinquième installée par Pékin en Antarctique, soit davantage que d’autres pays pourtant là de plus longue date.
La Chine choisit d’investir dans l’exploration et la recherche polaires au moment où les contraintes financières et le choix d’autres priorités freinent des pays comme les Etats-Unis.
Le Traité sur l’Antarctique, signé le 1er décembre 1959 et entré en vigueur en juin 1961, réserve le continent « aux seules activités pacifiques » avec la liberté de recherche scientifique et y gèle toute revendication territoriale.
Cela « offre une occasion précieuse de développer rapidement des bases polaires chinoises », a déclaré Qin Weijia, directeur de l’Administration chinoise de l’Arctique et l’Antarctique, lors d’une rencontre annuelle sur les pôles le mois dernier.
La Chine a rapidement développé ses activités en Antarctique, avec la construction de nouvelles bases et la mise en chantier de navires et avions spécialisés. Selon des responsables, elle entend devenir une « puissance polaire ».
« Le fait que la Chine ait forgé cette nouvelle expression et lui ait octroyé une position d’importance dans sa politique étrangère montre le niveau d’ambition et de vision pour l’avenir qu’a la Chine », estime Anne-Marie Brady du Wilson Center.
La chercheuse vient de publier un ouvrage (« China as a Polar Great Power ») montrant que la Chine figure déjà en tête des dépenses consacrées aux programmes sur l’Antarctique si l’on additionne celles consacrées à la logistique, aux infrastructures et à la recherche.
Un protocole sur la protection de l’environnement, ajouté en 1991 au Traité sur l’Antarctique et entré en vigueur en 1998, interdit toute exploitation minière ou pétrolière pour 50 ans. Les choses pourraient donc changer en 2048.
Certains chercheurs s’inquiètent de voir l’intérêt pour le pôle Sud d’une Chine en quête de matières premières masquer un projet de cartographier la zone pour se tenir prête lorsque les activités minières ou de forage pourraient être autorisées.
Lin Shanqing, vice-directeur de l’Administration nationale océanique, qui contrôle les programmes polaires chinois, l’a clairement laissé entendre la semaine dernière.
La Chine doit accélérer le développement « des équipements de prospection et d’extraction polaires », a-t-il déclaré à la réunion annuelle de son administration.
Les 334 membres d’équipage du Xuelong, un nom qui signifie « Dragon des neiges », établiront une base temporaire de 206 m2 sur l’Ile Inexpressible, a expliqué au China Daily un responsable de l’expédition. Elle est destinée à devenir la cinquième base chinoise en Antarctique lorsque les travaux s’achèveront vers 2022.
La Chine s’est composé une collection croissante d’installations dont la principale est la station « Great Wall » (Grande Muraille) qui peut accueillir 80 chercheurs durant les mois d’été. Elle a été inaugurée en 1985, plus de 80 ans après l’établissement par l’Argentine de sa première base sur l’Ile Laurie en 1904.
« La Chine sera l’un des rares pays dotés d’un nombre considérable de bases éparpillées dans toute la région », observe Marc Lanteigne de la Massey University en Nouvelle-Zélande. « Cela démontre que la Chine est un acteur majeur sur ce continent ».
Les Etats-Unis, eux, opèrent trois bases permanentes, avec du matériel parfois ancien. L’Argentine se classe au premier rang avec six bases permanentes.
Les brise-glace, un équipement onéreux, sont essentiels pour approvisionner ces bases.
La Russie en a plus de 40 tandis que les Etats-Unis n’en ont actuellement que deux en état de fonctionnement dont l’un hors d’âge. La Chine dispose de deux brise-glace, dont le Xuelong avec sa coque rouge, et un troisième est en construction.
Pour la Chine, l’entreprise va au-delà d’une simple priorité stratégique, note Mme Brady. Les projets en Antarctique soutiennent la rhétorique du Parti communiste qui se veut le fer de lance de la « régénération » du pays.
« Il s’agit également de stimuler le patriotisme et la confiance, ce qui est très important pour ce gouvernement ».
© AFP
2 commentaires
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pelerins
Attention la voracité de la CHINE n’a plus de limite, après avoir détruit son environnement marin par une surpêche et une pollution dramatique, elle vient coloniser les autres espaces encore préservés.. La FRANCE est d’ailleurs la première à vendre ainsi son domaine maritime; déjà en Polynésie, avec un projet d’aquaculture géante sur l’atoll HAO qui sera réalisée par un milliardaire chinois, emprisonnant 50 000 tonnes de mérous et Napoléons (voués à l’exportation en CHINE) et 150 000 tonnes de petits poissons pour nourrir les poissons prisonniers (outre la cruauté pour le poissons, on aura asphyxie des lagons, pollution et appauvrissement des nourritures pour les grands poissons dont les requins).
Idem en Nouvelle Calédonie des projets d’aquacultures aberrants pour la CHINE sont en cours.
Imaginant ce qui va devenir l’Antarctique, avec cette vision de pillage sans limite de la CHINE pour exploiter au maximum matières premières et faune marine.
Des profits à court terme pour des désastres à long terme et irréversibles.
Il est temps de protéger de façon pérenne ce pôle et ce pour l’avenir des générations futures et de la planète et de sa faune marine.
JMP1440
Et, ce n’est pas l’ambassadrice vendéenne des pôles, Ségolène Manchot (pardon : Royale) qui fera quelque chose contre cette manifeste colonisation de l’Antarctique.
Ce que veulent les chinois : recherches énergétiques, pêche à outrance –> pillage du continent blanc.
Désastre pour la terre entière