Accord de Paris sur le climat: les engagements des pays

Paris (AFP) – Adopté fin 2015, entré en vigueur moins d’un an plus tard et à ce jour ratifié par 168 pays, l’accord de Paris impose un cadre à la lutte contre le réchauffement climatique, sans toutefois fixer d’objectif contraignant décliné par pays.

Quels objectifs ?

La communauté internationale s’est engagée à limiter la hausse de la température « bien en-deçà de 2°C » et à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5°C », par rapport au niveau d’avant la Révolution industrielle.

La mention du 1,5°C a été un combat des pays les plus exposés, mais beaucoup d’experts doutent de sa faisabilité. Le Giec, le groupe des experts climat de l’ONU, doit produire à l’automne 2018 un rapport sur cette question.

2°C ou 1,5°C, ces objectifs sont très ambitieux compte tenu des concentrations record de gaz à effet de serre (GES) dans l’air, très persistants, et du niveau des émissions, pas encore stabilisées. le Giec estime qu’il faudrait réduire ces émissions de 40 à 70% entre 2010 et 2050 pour rester sous 2°C.

Le texte indique seulement que les pays recherchent « un plafonnement des émissions dans les meilleurs délais », puis « des réductions rapides par la suite ».

La recherche, dans la deuxième partie du siècle, d’un équilibre entre émission et absorption des GES est interprétée par les uns comme la fin des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), quand d’autres misent sur le captage de CO2 (technique pas encore disponible) pour continuer à les exploiter.

Contrairement au protocole de Kyoto, l’accord ne pose pas d’objectif contraignant décliné par pays: chacun s’est fixé ses objectifs, à ce stade pour 2025 ou 2030.

Quel calendrier ?

La réalisation de ces plans nationaux éviterait les catastrophiques +4/5°C prévisibles en l’absence de politiques climatiques, mais laisse la planète sur une trajectoire dangereuse de plus de 3°C.

D’où la nécessité de renforcer ces engagements. Sur la base du volontariat, un bilan global est prévu en 2018.

L’accord prévoit un mécanisme de révision à la hausse tous les 5 ans des engagements nationaux, avec une première révision obligatoire en 2025, date trop tardive pour respecter les 2°C.

Les ONG et défenseurs du climat font pression pour qu’un maximum de pays relèvent leurs ambitions bien plus tôt: 2020 sera « la dernière occasion » de se placer sur la bonne trajectoire, vient de rappeler le rapport 2017 de l’ONU sur l’action climatique mondiale.

Comment vérifier les engagements ?

L’accord prévoit que les pays rendent compte de leurs actions et résultats. Une certaine flexibilité est prévue pour les pays plus pauvres.

Mais les règles précises de cette « transparence » doivent encore être décidées. Quelles informations inclure dans les plans nationaux ?

La transparence concerne aussi l’aide financière des pays riches aux pays en voie de développement.

Quelle aide pour les plus pauvres ?

En 2009, les pays riches avaient promis que leur aide atteindrait 100 mds de dollars par an en 2020, pour permettre aux plus pauvres de financer des infrastructures énergétiques propres et de s’adapter aux impacts du réchauffement.

Le texte de Paris acte que cette somme n’est qu’un « plancher », un nouvel objectif devant être fixé « d’ici 2025 ».

De nombreux pays en développement réclament « une feuille de route » précise sur la hausse de cette aide. Une estimation publiée en octobre 2016 par l’OCDE et une quarantaine de pays estime que, sur la base des engagements déjà annoncés, l’aide publique atteindrait 67 milliards annuels en 2020.

En ajoutant les effets de levier sur le privé, les financements totaux iraient de 77 à 133 milliards de dollars en 2020.

Cette somme de 100 milliards est à comparer avec les 3 à 4.000 milliards de dollars nécessaires, selon le think tank New Climate Economy, pour assurer une transition vers des économies « bas carbone », ce qui ne pourra se faire rapidement qu’avec une réorientation massive de la finance mondiale.

© AFP

2 commentaires

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    • pelerins

    Les accords de Paris sont déjà bafoués par une FRANCE qui fait l’inverse de ce qu’il faudrait faire pour montrer l’exemple de COP on passe à FLOP :
    – Avec son agriculture basée sur le productivisme et l’exportation d’animaux vivants (transports cruels et polluants qui se sont multipliés par avion cargos vers l’Iran , bateaux vers le MAGREBH et camions vers la Turquie ..bravo pour les émissions de C02 ! ) et la multiplication d’élevages intensifs pour cette exportation (fermes: aux 1000 vaches dans la Somme, aux 1000 veaux en Creuse aux 4000 bovins à Digoin en Saône et Loire …….poulailler industriel géant à Chalamont ).
    Pollution des sols, des eaux et gaspillage de protéines pour nourrir ce bétail enfermés et sans accès à la nature résultent ce tels élevages cruels.
    -Avec un patrimoine marin épuisé par la surpêche, et ALERTONS aussi sur la nouvelle folie qui consiste à brader la Polynésie à un milliardaire chinois en lui allouant un atoll HAO et 34 hectares pour y créer une ferme géante de mérous et Napoléon. Les chiffres sont effrayants – 50 000 tonnes exportés vers la CHINE et 150 000 tonnes de petits poissons à piller pour nourrir les poissons prisonniers . Un profit à court terme de 300 emplois pour un désastre à long terme avec des fonds et une faune marine saccagés à jamais.

  • Suite à la COP21 la France
    a la chance d’avoir tous les autres pays du monde derrière elle mais cela va lui créer une obligation. Celle, pour ne pas se déjuger, de leur montrer l’exemple de ce qu’il convient de faire dans la pratique pour chauffer l’habitat afin de respecter les objectifs qu’elle s’est fixés. Ceci pour la simple raison que le chauffage de l’habitat est le poste de loin le plus énergivore devant le transport, l’industrie, le domaine agricole et les serveurs informatiques. Elle peut le faire en s’orientant résolument comme le propose le porte parole du CSLT vers la « Solar Water Economy » Voir

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/source-energie/SWE.htm

    Il faudra cependant être prudent lorsque l’on estime que le chauffage urbain est adapté aux zones dépassant une forte densité de population. Il y en en effet certaines limites propres aux différents dispositifs de chauffage urbain qu’il est important d’examiner. Lorsque l’on estime par exemple que les réseaux de chauffage urbain actuels correspondent dans 80% des cas, à environ 3 à 8 MWh/mètre linéaire de canalisation, il y a tout lieu de penser que l’on fait allusion à l’énergie qui arrive à l’extrémité de la canalisation côté utilisateur. Ce chiffre est bien sûr très important mais est également très important les pertes en ligne et l’énergie envoyée en tête de ligne pour satisfaire le besoin en énergie en fin de ligne coté utilisateur.

    La performance des dispositifs de chauffage actuels basés sur la combustion et l’effet joule est tellement déplorables qu’il va non seulement falloir les remplacer mais aussi se préoccuper de la façon dont les flux d’énergie sont acheminés sur le lieu de consommation afin de réduire les pertes en ligne.

    Si l’on en croit le journal le Monde de ce jour, il y a pour cela de nombreuses écoles d’ingénieurs en France et en Allemagne prêtes à apporter leur concours et a tracer une voie efficace pour réduire rapidement la part du nucléaire malgré la difficulté la difficulté qu’il y aura à le faire de 25% dans des temps aussi courts.