Japon: Tepco jugé responsable de la catastrophe de Fukushima, pas l’Etat

Tokyo (AFP) – La compagnie d’électricité japonaise Tepco a été vendredi jugée responsable de l’accident nucléaire de Fukushima et condamnée à une amende par un tribunal local, lequel a en revanche blanchi l’Etat.

Le juge Masaru Sakamoto, qui présidait la séance à la cour de Chiba (banlieue de Tokyo), a en partie tranché en faveur des 42 citoyens plaignants, mais sans accéder à leur demande de prononcer aussi la culpabilité de l’Etat, qui, selon le verdict, n’aurait pas pu éviter l’accident.

Ces personnes, qui avaient dû quitter leur domicile en 2011 à cause du sinistre atomique provoqué par un puissant tsunami, avaient intenté une action en justice contre Tokyo Electric Power (Tepco) et l’Etat, réclamant 2,8 milliards de yens (21 millions d’euros) de dommages et intérêts pour préjudice moral.

Selon un porte-parole du tribunal, ce dernier a condamné Tepco à s’acquitter d’un montant très inférieur, de 376 millions de yens (2,8 millions d’euros).

Au niveau national, de nombreuses plaintes en nom collectif ont été déposées dans un total de 18 provinces du pays, émanant en tout de 12.000 citoyens.

La responsabilité de l’Etat dans le désastre de Fukushima a jusqu’à présent été reconnue une seule fois, en mars dernier, lors d’un verdict rendu par une autre cour, sur un dossier différent.

Le tribunal de Maebashi, au nord de Tokyo, avait alors jugé coupables de négligence le gouvernement et Tepco. Une étude interne à Tepco datant de 2008, révélée ultérieurement, évoquait l’hypothèse d’un tsunami d’environ 15,7 mètres, mais les dispositions face à cette menace n’avaient pas été prises.

Tepco et l’Etat ont été condamnés à verser un montant total de 38,6 millions de yens (292.000 euros au cours actuel).

Au total, plus de 450.000 habitants avaient fui juste après la triple catastrophe (le séisme et le tsunami où ont péri et disparu quelque 18.500 personnes, et l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima), sur ordre des autorités ou par peur de la radioactivité.

En juin a débuté à Tokyo le procès de trois ex-dirigeants de Tepco nommément renvoyés en justice pour leur responsabilité dans l’accident nucléaire. Ils sont accusés de ne pas avoir pris les dispositions qui auraient permis d’éviter les dégâts causés aux installations par le tsunami ainsi que les avaries en chaîne qui ont suivi. Le verdict n’a pas encore été rendu.

© AFP

2 commentaires

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  • Vue l’abondance de l’énergie solaire qui nous arrive naturellement et la facilité avec laquelle nous pouvons maintenant la transformer en électricité avec le voltaique c’est plutôt l’homme en général qui est responsable de ses choix.

    Sans faire de catastrophisme il faudra bien au moment ou l’on envisage de rajouter un niveau supplémentaire de classe 6 pour évaluer la force des tornades suite aux catastrophes climatiques actuelles tenir compte pour les centrales nucléaires existantes situées à proximité du littoral du risque que représente des vagues de 15 mètres de haut qui peuvent survenir maintenant en raison du dérèglement climatique.

    Un bon fonctionnement du circuit fermé assurant le refroidissement du réacteur en cas de fusion de celui-ci est essentiel pour éviter la dispersion de la radioactivité dans l’environnement résultant d’un refroidissement en circuit ouvert comme cela s’est produit à Fukushima

    Voir le livre « La chaleur renouvelable et la rivière »

    https://www.dropbox.com/s/5lr865ihmad5lio/LT-Areva-pompier-du-nucleaire.pdf?dl=0

    • DESCLAUD Patrice

    Enfin une condamnation, même si cela ne redonne pas vie aux disparus ! Ce n’est pas en France avec EDF ou AREVA qu’on verrait ce genre de jugement ! A quand la décision formelle avec un calendrier d’arrêter cette solution mortifère alors même qu’aujourd’hui, malgré tous les mensonges proférés à l’encontre de l’Allemagne, les alternatives renouvelables sont moins chères !
    Va-t-on encore s’obstiner bêtement sur cet EPR dont aujourd’hui aucun exemplaire ne marche et la seule évidence prouvée étant un budget pas maitrisé et un fonctionnement inexistant. Le roi de la formation tous azimuts devrait comprendre qu’il est temps de former au démantèlement !
    Patrice