Glyphosate: Paris votera contre la renouvellement de la licence dans l’UE

Paris (AFP) – La France votera contre la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans la licence du glyphosate, l’herbicide controversé et le plus répandu dans l’UE, a indiqué mercredi le ministère français de la Transition écologique.

La France a une position-clé car une majorité qualifiée (55% des États membres représentant 65% de la population de l’Union) est requise dans ce dossier, qui fait l’objet d’une controverse scientifique.

En 2016, elle s’était opposée à la ré-autorisation, ainsi que Malte, tandis que sept pays s’étaient abstenus, dont l’Allemagne et l’Italie, bloquant la décision. Le nouveau vote est prévu début octobre.

« La France votera contre la ré-autorisation pour dix ans du glyphosate en raison des incertitudes qui demeurent sur sa dangerosité », a indiqué à l’AFP une source au ministère de la Transition écologique.

Le vote sur l’autorisation de cet herbicide controversé devrait avoir lieu le 4 octobre lors d’un comité d’experts durant lequel les pays donneront leur position.

En juillet, la Commission a proposé le renouvellement de la licence du glyphosate qui expire fin 2017. Cette substance active entre notamment dans la composition du Roundup, le produit phare de Monsanto.

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Le glyphosate
© AFP Alain BOMMENEL, Laurence SAUBADU, Kun TIAN

En 2016, faute de majorité qualifiée entre les 28, la Commission avait exceptionnellement prolongé l’autorisation pour 18 mois, jusqu’à fin 2017, dans l’attente de nouveaux avis d’agences européennes.

Depuis, l’agence européenne en charge des produits chimiques (ECHA) et celle de la sécurité des aliments (EFSA) ont estimé qu’il n’y avait pas de raison de classer cette substance comme cancérogène.

Leurs avis n’ont toutefois pas mis fin à la controverse scientifique sur la dangerosité de ce produit classé « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ, OMS).

L’ONG française Générations futures a indiqué « se réjouir de la position ambitieuse de la France sur ce sujet ». « Il va maintenant falloir que le gouvernement français réussisse à convaincre d’autres États membres de le rejoindre sur cette position. Les citoyens européens et les ONG comptent sur lui pour montrer la voie », a commenté François Veillerette, le directeur de l’association.

Générations futures, sur la base d’un rapport réalisé par l’ONG autrichienne Global 2000, avait récemment mis en cause l’évaluation réalisée par l’ECHA et l’EFSA, estimant que certaines études avaient été mal ou pas prise en compte.

Du côté du monde agricole, les réactions ont été très négatives, car un recours « raisonnable » au glyphosate est jugé « essentiel » pour que les semis puissent se développer face aux mauvaises herbes, selon Arnaud Rousseau, président de la Fédération des oléoprotéagineux (pois, lupins, féveroles).

La suppression du glyphosate, estiment les techniciens, va aussi renchérir les coûts d’exploitation pour les agriculteurs, car ils vont devoir recourir de nouveau aux labours pour nettoyer les sols avant semis.

Arnaud Rousseau va plus loin en estimant qu’une interdiction du glyphosate met en péril tous les efforts menés par de plus en plus d’agriculteurs pour capter le carbone des sols et ainsi lutter contre le réchauffement climatique.

« En condamnant le glyphosate, @N_Hulot enterre l’agroécologie et les efforts entrepris par les agriculteurs sur les sols », a tweeté le professionnel.

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8 commentaires

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    • Francis

    L’agro-écologie a besoin du glyphosate ou d’un produit équivalent, c’est exact. Le labour est bien plus anti-biologique et anti-agronomique. Le seul composant problématique du glyphosate est l’acide phosphonique, que les champignons du sol sont capables de transformer en acide phosphorique qui est un aliment des plantes.

      • danin

      Francis DIT, vous êtes un pauvre con !
      Le Glyphosate est un produit assurément – et non probablement- cancérigène, mais les études qui servent d’alibi à le maintenir ont été biaisées car trop brèves et encadrées par le fabriquant, les autres études, plus sérieuses ont été critiquées avec des arguments fallacieux car ces autres études ont moins de faiblesses que celles avancées par Monsanto : le cance,r cher monsieur, met des années à se déclarer, et les agriculteurs commencent d’ailleurs à en être atteint, et ce n’est qu’un début !
      Bayer n’est pas mieux, car les néonicotinoïdes sont en train de stériliser les sols (eh oui ! doucement mais sûrement) et obérer bien des cultures à venir, faute de pollinisateurs car je doute que les français soient partants comme en Chine pour polliniser à la main, et pour des salaires réduits (si on veut que les produits restent accessibles à la population). L’équipe dirigeante de ce laboratoire est soit incompétente, soit avide de pouvoir, d’argent, et se foutant des populations ( en effet, vu leurs âges, dans une vingtaine d’années ils seront morts (et pas forcément en paix !). Elle ne mérite que le mépris.
      Oserez vous, vous qui contestez ces faits, à en faire boire quelques gouttes, diluées bien sûr sinon en quelques semaines ils seront morts, chaque jour à vos enfants/petits enfant ? Non ? Pourquoi ?
      Là, si vous le faisiez, vous seriez alors crédible d’être sincère, mais aussi vous seriez …assassin de votre famille.
      L’acide phosphorique n’est en effet pas un problème : votre remarque est banale et stupide et vos connaissances semblent bien faibles : ou bien vous êtes incompétent, ou bien à la solde de Montsanto et donc une ordure. Pauvre con est le plus gentil de ce que vous êtes.
      Je suis médecin et formé sérieusement à l’épidémiologie.

        • Francis

        Le brevet du glyphosate est tombé dans le domaine public depuis 20 ans. Monsanto ou tout autre firme chimique aurait plutôt intérêt à ce qu’il soit interdit pour sortir une molécule de remplacement infiniment plus profitable. Il n’y a plus un fabriquant mais une multitude de fabriquants, partout dans le monde. Votre argument ne tient pas.
        Les molécules cancérigènes à très faible dose contiennent des cycles ou hexagones benzéniques. C’est pour ça qu’on parle d’Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques, les HAP. Le benzène étant lui-même cancérigène. C’était le cas du Lasso.
        Ce n’est pas le cas du glyphosate. Vous pouvez vérifier sur Wikipédia. Bien sûr, son usage a dans le passé été abusif, surtout hors agriculture, comme l’atrazine. A mon avis, il est ni plus ni moins toxique que les lessives à base d’acide phosphonique qu’on retrouve dans les rivières.
        Si Monsanto a sorti en 1996 les premiers OGM résistants au glyphosate avec l’achat conjoint obligatoire et à prix d’or de la semence et du désherbant, c’est précisément pour récupérer la rente de situation perdue à cause de la fin de son monopôle dont je parlais au début.
        Il ne faut pas oublier non plus le problème des adjuvants de pulvérisation qui sont ajoutés au glyphosate dans les produits commercialisés, qui sont très variables d’un fabriquant à l’autre et qui peuvent être toxiques eux aussi. Ce sont souvent des détergents.
        Concernant les néonicotinoïdes, les fumeurs de tabac, actifs ou passifs, y sont les plus exposés. Mais je suis bien d’accord sur le fait que leur remplacement par des méthodes agronomiques est indispensable, vu leur extrême toxicité.

    • Et c’est bien pour cette raison que la permaculture est une option valable.
      Ni labour ni désherbants.

        • Francis

        Vous avez raison quand c’est sur de petites surfaces, comme à la ferme du Bec-Helloin.
        En grandes cultures, certaines vivaces sont impossibles à maitriser autrement que par la voie chimique: le chardon, le rumex, le chiendent. Le changement d’agronomie n’empêche pas que des plantes opportunistes profitent de la situation, hélas !!!
        Le plus important est d’avoir un sol vivant capable d’assurer la fonction de station d’épuration. Or le malheur de l’agronomie officielle est d’avoir depuis un siècle appauvri la vie des sols avec le travail intensif et les engrais solubles et en même temps d’avoir fait épandre toujours plus de pesticides chimiques.

  • Je voyais un documentaire très intéressant sur les techniques de labourage. Il était question de venir à une rayure du sol. Plutôt que labourer en profondeur. Ce qui a pour effet, en premier, de ternir la flore et la faune de ces sols qui sont tournés et retournés. Les radicules des plantes, les vers et autres insectes sont, ainsi privés de leur fonction première : l’aération et la revitalisation par l’auto-suffisance des graminées qui jouent leur rôle de régénération organique et bactérien.

      • Francis

      C’est ce qu’on appelle les techniques culturales simplifiées. Une publication leur est consacrée: la revue TCS dont le rédacteur en chef Frédéric Thomas a déjà abordé plusieurs fois dans ses éditoriaux le problème du glyphosate.
      TCS- ATC
      23 rue Dupont-des-loges
      57000 Metz

    • DANIN

    Je maintiens mon affirmation : d’une part qu’il ne faut pas répondre au sujet du glyphosate en parlant du phosphate car c’est noyer le poisson en déviant le sujet : j’ai appris la biochimie, Wikipédia est certes pas mal, mais j’ai des bouquins de biochimie d’auteurs crédibles, et vos quelques lignes sur les cycles hexa ou penta ne m’apprennes rien.
    Le danger du glyphosate est réel, camouflé et donc nié, par les loobies qui s’appuient sur des études organisées par eux pour aboutir à leurs conclusions, mais sans valeur épidémiologique (ou vous êtes naïf, car je connais hélas certains dessous, ou vous êtes de mauvaise foi).
    Ceci, quel qu’en soit le fabriquant, j’en reste à la molécule. Le danger de Montsanto est son rachat par Bayer, et donc une certaine maitrise sur l’ensemble du système, notamment des ventes ; Bayer peut jouir du secret européen des affaires pour refuser de publier intégralement ses études et donc les mettre en danger d’être vues comme orientées ou sans valeur.
    Mais si ! On peut sur de plus grandes surfaces agir autrement qu’avec la chimie toxique, sans être « écolo – rigolo » ! A force d’agir comme on ne pense pas, on finit par penser comme on agit … L’esprit d’inventivité disparait avec la facilité puis la routine.

    Je vous remets au défi de boisson très légèrement contaminée pour votre famille….!

    Quant aux néonicotinoïdes, je suis ravi d’apprendre que ce sont les fumeurs qui y sont les plus opposés !!! Je ne vois pas le rapport !!!
    Il y a des études scientifiques solides, imparables, il est vrai que leurs diffusions est freinée, et les auteurs subissent d’énormes pression et risquent leurs carrière ; j’en connais personellement : ce n’est pas une idée lancée en l’air pour polémiquer ou faire du buzz)
    Non : les plus opposés sont ceux qui voient concrètement les dégâts, en queue de cycle ; ce que ne peuvent voir les agriculteurs qui sont en tête de cycle (que je n’accuse donc pas : ils pêchent en toute bonne foi, tout au moins tant qu’ils ne savent pas ; ceux qui ont pu savoir, et qui ont aussi d’autres valeurs que le seul fric, se mettent au bio et se concèdent des revenus un peu moindre pour l’instant ; mais au moins ils peuvent se regarder dans la glace).
    On a même montré maintenant qu’en des doses très très au dessous des DL50 concentration de produit où la moitié des insectes meurent), les insectes ne meurent pas, mais leur fertilité se réduit et des malformations des progénitures apparaissent. Ainsi, les abeilles rentrent dans leurs ruchent à des doses infimes, mais reines et faux bourdons (abeilles mâles) deviennent stériles, et donc les colonies meurent ; moins vite donc le lien épidémiologique devant une mortalité de colonie est difficile à prouver et les avocats s’en gaussent : l’apiculteur est évidemment incompétent !!!!; il en est de même pour d’autres animaux, et pas que pour les insectes. Nous courrons à la catastrophe, mais ce sera trop tard quand on le réalisera.

    Il y a une politique à changer pour soutenir le bio (le bio intelligent, c’est à dire autrement que par une chimie toxique, en remettant le problème à zéro ; une chimie discrète et non toxique est acceptable !!!) et ne pas céder aux loobies ni aux habitudes et aux routines.

    Un simple exemple : pour accroitre les rendements par plus de surface cultivée ou plus de bétails dans le troupeau, et un usage plus réguliers de tracteurs (d souvent démesurés face aux besoins, coûteux et mettant la pression sur les exploitants ; mais les fabricants ont bien parlé, et les banques ont prêté, sans se soucier des suites…), on a abattu les haies entre champs voisins (le « remembrement ») ; le résultat est là : les vents sont moins freinés, les cultures en souffrent, ainsi que le bétail ! Les anciens l’avaient compris. Oui, il fallait remembrer, mais garder les haies et aménager seulement des passages pour les machines… Il fallait simplement réfléchir aux contraintes de la nature, et ne pas extrapoler sur papier un résultat local.
    Les algues en Bretagne procèdent de la même absence de réflexion et d’anticipation : le fric d’abord, on réfléchira plus tard, nos enfants assumeront …)

    Je m’arrête là, n’ayant pas envie de polémiquer avec des gens soit incompétents ou mal informés, soit refusant d’avoir un regard froid, objectif, et non passionné ; un regard critique sur les publicités, une réflexion tant sur l’immédiat que sur les effets à plus long terme.
    Je pense qu’il faut lutter contre la désinformation et les idées toutes faites.