Paris (AFP) – Les fruits et légumes bio restent en moyenne 79% plus chers que leurs équivalents en agriculture conventionnelle, des tarifs prohibitifs pour les plus modestes et qui proviennent en grande partie de « sur-marges » pratiquées par les distributeurs, dénonce mardi l’UFC-Que Choisir.
Une étude menée par l’association de consommateurs sur 1.541 magasins montre que le prix d’une consommation annuelle en fruits et légumes bio revient pour un ménage français en moyenne à 660 euros, contre 368 euros pour le conventionnel.
« Si les coûts de production sont plus élevés en bio (rendements plus faibles, main d’oeuvre relativement plus importante …), ceci n’explique qu’à peine la moitié du surcoût pour les consommateurs » dont « 46% provient en réalité des +sur-marges+ réalisées sur le bio par les grandes surfaces », indique l’UFC dans un communiqué.
Ainsi, sur la consommation annuelle de fruits et légumes d’un ménage, la grande distribution réalise 304 euros de marge brute – différence entre le prix de vente et le prix d’achat – sur le bio, contre 169 euros pour le conventionnel.
Cet écart varie fortement d’un produit à l’autre, de +191% pour les poireaux à -36% pour le chou-fleur. Pour les pommes et les tomates, deux produits parmi les plus consommés par les Français, c’est respectivement 163% et 145% de marges qui sont facturées en plus au consommateur, note l’UFC.
« Au global, la stratégie de marge de la grande distribution – à la justification économique obscure – aboutit à renchérir de 135 euros le panier bio annuel d’un ménage. Autrement dit, seulement la moitié du surcoût du bio payé par le consommateur va à la production, le reste étant capté par la grande distribution en sur-marges », dénonce l’association.
Ces différences de prix et de marges constituent « un frein rédhibitoire » à l’accès au bio pour de nombreux ménages, indique l’UFC, qui réclame à l’Observatoire des prix et des marges de « faire toute la transparence sur les marges » réalisées sur le bio.
Cet accès restreint au bio est par ailleurs renforcée par la difficulté de trouver une offre suffisamment fournie en magasin. Ainsi, dans 43% des grandes surfaces, il apparaît impossible de trouver à la fois des pommes et des tomates bio. Par ailleurs, les rayons bio semblent moins régulièrement approvisionnés que leurs versions conventionnelles, note l’association, qui a relevé des casiers de tomates bio vides ou presque vides dans près d’un quart des magasins qu’elle a visités.
© AFP
5 commentaires
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tastet
Bonjour , je constate comme vous que les prix flambent dans les magasins bio ( je ne parle pas des grands surfaces… Par exemple les pommes sont vendues toutes au même prix , 3€ ou plus le kilo …
Par ailleurs il me semble presque normal de ne pas trouver des pommes à la saison des tomates … Je sais bien qu’on peut conserver des pommes dans …quelque chose, mais sans doute parfois il n’est pMeilleures salutataions.
M.T.as possible d’ avoir ces deux fruits disponibles en même temps sur les étals..
Francis
Je mange des légumes bio qui ne me coùtent presque rien parce que je les produis moi-même dans mon jardin. Les gens se plaignent mais préfèrent tondre une pelouse que de la mettre en culture…..
Austrasia
Aujourd’hui, les légumes et fruits sont dits bio et coûtent plus chers que leurs homologues pollués…
Quand j’étais petit, mes parents cultivaient leur jardin « normalement » et de manière traditionnelle, ils ignoraient la signification du terme « bio » et n’avaient pas conscience qu’ils cultivaient bio.
Pourquoi est-on obligé de faire le distinguo aujourd’hui, revenons aux temps « normaux » où les grands groupes ne s’en mettaient pas plein les poches et tout irait pour le mieux…
mathelin
l enquete en question ne parle que de la Grande Distribution…vous savez ces requins qui exploitent leurs fournisseurs et les prennent pour des citrons.
pour moi , un produit bio s achete chez mon petit mag.bio; bio ET de proximité (le+ souvent); là ou on peut causer , parler de NDDL, de BURE, du nucléaire..)
Meme si j ai bien conscience que parfois, c est trop cher sur certains produits; mais bon , je ne suis pas obligé d acheter et je peux en faire courtoisement la remarque…
DUFY MICHEL
il faut tout simplement INTERDIRE la vente de Fruits et Légumes dans la Grande Distribution et laisser la Vente Directe Production->Consommateur se développer !