Fukushima: le mur de glace souterrain de 1,5 km bientôt fini

Tokyo (AFP) – L’opérateur de la centrale accidentée de Fukushima (nord-est du Japon) a commencé mardi de geler le dernier tronçon d’un mur de glace souterrain de 1,5 km destiné à empêcher la contamination radioactive des flux d’eau.

L’opération consiste à couler un réfrigérant sur une profondeur de 30 mètres, dans des tuyaux placés à la verticale autour de quatre des six réacteurs du site, les plus endommagés de la centrale mise en péril le 11 mars 2011 par un gigantesque tsunami.

Il s’agit d’éviter que l’eau souterraine venant de la montagne et descendant vers la mer ne coule dans les sous-sols des réacteurs où elle est contaminée par les débris radioactifs.

D’après Tokyo Electric Power (Tepco), il reste 7 mètres non gelés.

Le chantier avait débuté en mars 2016 mais avait été suspendu, dans l’attente d’autres dispositions, afin de faire face à un éventuel afflux trop important d’eau (en cas de très fortes pluies par exemple) qui n’aurait pas eu d’échappatoire.

Les mesures ayant été prises, l’Autorité de régulation nucléaire a donné son accord pour achever les travaux.

Auparavant, jusqu’à 400 tonnes d’eau passaient chaque jour à travers les installations, une quantité réduite à 140 tonnes actuellement et qui devrait descendre sous 100 tonnes une fois les derniers mètres gelés, selon un porte-parole de Tepco.

Il faudra néanmoins des semaines pour que la terre autour du tronçon restant soit prise en glace.

Parce qu’une telle technique n’a jamais été utilisée sur une longueur aussi importante, des experts doutent de son efficacité à moyen terme.

Le problème de l’eau contaminée est un de ceux qui compliquent depuis le départ l’avancée des travaux en vue du démantèlement des six réacteurs du site, une tâche titanesque qui prendra au moins quatre décennies.

Des centaines de réservoirs (qui ont parfois fui) ont dû être installés pour contenir le liquide contaminé, des dispositifs ont été mis en place pour l’assainir en partie, mais il reste au moins un élément radioactif, le tritium, dans les centaines de milliers de tonnes d’eau conservées sur place.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Autorité nucléaire japonaise et des experts estiment qu’à terme il n’y aura pas d’autre solution que de la rejeter dans l’océan Pacifique voisin, une option à laquelle s’opposent vivement les écologistes et pêcheurs de la région.

© AFP

3 commentaires

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  • Le nucléaire civile n’est pas dangereux, … La preuve …
    … Et malgré tout ça continue sans relâche à construire des réacteurs.

      • Robert BIGEAT

      Le nombre de « réactueurs » nucléaires en construction dans le monde est en chute libre, ainsi, aux USA, il y a trois semaines, la construction de deux de ces aberrations économiques de « réactueurs » vient d’être stoppée, après huit ou 9 ans de travaux et une bonne dizaines de milliards de dollars ainsi balancés en pure perte dans ce gouffre à milliards qu’est devenu l’électronucléaire dans le monde.
      Les renouvelables et, aux USA en plus, les gaz de schistes, produisent maintenant de l’électricité pour bien moins cher.
      De plus des »réactueurs » hors d’âge sont progressivement stoppés et à un rythme qui ne peut plus que s’accélérer. EDF en France, qui nous entretenait depuis cinq ans d’un « grand carénage » de ses 58 « réactueurs » pour tenter ainsi, et à grands frais, de les faire durer et sévir plus longtemps, se fait plus discrète sur la question et a déjà reconnu que tous n’y « passeraient pas », et confirmation par Hulot, le ministre en charge..

  • C’est un peu tardivement que l’on arrive à ces solutions pourtant connues depuis longtemps ne serait-ce qu’au Canada. Ceci pour renforcer le sous-sol en gélifiant l’eau qu’il contient lorsque cela est nécessaire afin d’assurer par exemple la stabilité d’un bâtiment.

    Au Japon il s’agit seulement de dévier l’écoulement pour éviter qu’il circule dans les zones contaminées. Chacun d’entre vous sait que les eaux souterraines s’écoulent lentement vers la mer avec une vitesse qui peut être définie avec la formule de Darcy. Voir
    http://www.rivieres.info/patri/Darcy.htm

    Cela sous-entend que ceux qui polluent en amont ont une lourde responsabilité vis-à-vis de ceux qui se situent en aval. Voir

    Dommage qu’Areva, lorsqu’il a voulu jouer le rôle de pompier du nucléaire au Japon n’ait pas compris qu’il avait là une solution économique au problème. Voir
    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/LT-Areva-pompier-du-nucleaire.pdf

    Ceci particulièrement lorsque l’eau chargée de radioactivité entraîne cette dernière vers l’aval avec tous les risques que cela comporte pour la population
    L’arrêt programmé de nos centrales nucléaires situées majoritairement en bordure des rivières pour assurer le refroidissement du réacteur est en cela une bonne décision. Mais il faudra bien toutefois résoudre le problème français de ces dépôts de déchets radioactifs entreposés actuellement en bordure des rivières près des réacteurs

    Faut-il rappeler que la solution proposée avec la « Solar Water Economy » pour évoluer vers un monde décarboné c’est un peu cela, sauf que dans ce cas la température de l’eau ne descend pas en-dessous de quelque 3°C pour éviter la gélification. Voir
    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/source-energie/SWE.htm

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