Pékin doit en faire plus pour le climat, dit le chef du PNUE

Séoul (AFP) – Le plus gros pollueur mondial, la Chine, a un « gros travail » à faire dans la lutte internationale contre le changement climatique, a jugé mercredi le chef du programme environnemental de l’ONU.

Depuis la décision en juin du président américain Donald Trump de sortir de l’accord de Paris sur le climat, Pékin proclame sa volonté de respecter ce pacte et de doper le développement des énergies propres.

Fidèle à sa promesse électorale, M. Trump a annoncé le 1er juin le retrait des Etats-Unis de l’accord visant à limiter le réchauffement climatique, signé en décembre 2015 par 195 pays dans la capitale française.

D’après les analystes, cette décision offre à la Chine l’occasion de renforcer sa crédibilité et son poids diplomatique avant de futures négociations.

Pékin a répété maintes fois qu’il voulait réduire sa dépendance au charbon alors que la qualité de l’air s’est encore dégradée dans les principales villes depuis le début de l’année.

Mais la Chine investit massivement dans des projets de centrale à charbon à l’étranger dans le cadre de son programme d’infrastructures dit des « Nouvelles routes de la Soie », ce qui a fait dire à ses détracteurs qu’elle exporte sa pollution dans des pays plus pauvres.

Erik Solheim, chef du programme environnemental de l’ONU, a déclaré à l’AFP que le monde se trouvait dans une « phase de transformation » entre énergie fossile et énergie renouvelable et que Pékin avait un rôle vital à jouer.

Plus grand pollueur mondial, la Chine est également le premier investisseur dans les énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien. Selon la presse, elle a annulé cette année plus de 100 projets de centrales à charbon.

Mais 62% de sa production électrique provient toujours de cette matière fossile génératrice de gaz à effet de serre.

« La Chine a un gros travail devant elle pour passer de manière fondamentale du charbon à ces nouvelles technologies très prometteuses », a ajouté M. Solheim.

D’après l’ONG environnementale allemande Urgewald, environ 250 entreprises chinoises sont impliquées dans près de la moitié des 1.600 projets de centrales au charbon dont la construction est lancée ou prévue à l’échelle mondiale, y compris au Pakistan ou en Egypte qui ne brûlent actuellement quasiment pas de charbon.

« S’enfermer dans cette technologie démodée est très dangereux », a ajouté M. Solheim, en visite à Séoul pour rencontrer les autorités et des hommes d’affaires. Ces pays seront en conséquence dépendants des énergies fossiles pendant des décennies, a-t-il expliqué.

© AFP

3 commentaires

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    • Claude Renaud

    Centrales à charbon ou énergies renouvelables, peu importe, ce qui compte c’est le business.
    La Chine n’en a pas fini avec la pollution. On veut bien faire des efforts, mais il ne faut freiner
    l’économie, et l’économie, c’est le charbon et le pétrole. Nous n’en sortons pas.
    Mais peut-être que le niveau de pollution va faire réagir la population chinoise? On ne peut pas
    toujours vivre avec un masque sur le nez.
    Ce qui est inquiétant, c’est le manque de volonté écologique.

    • jipebe29

    Il ne faut pas confondre pollution et CO2. Le CO2 n’est PAS un polluant : c’est le gaz de la vie, nécessaire à la photosynthèse. Augmenter nos émissions de CO2 ne peut qu’être favorable à la végétation et au rendement des récoltes. Les nouvelles centrales à charbon ultra-supercritiques ne rejettent quasiment pas de microparticules, ni d’oxydes de soufre et d’azote. La pollution de l’air en Chine provient des industries, des vieilles centrales et de la combustion de briquettes pour les foyers domestiques. Malgré la pollution (la vraie), l’espérance de vie a considérablement augmenté en Chine ce qui est un résultat remarquable, dû à la fée électricité.

    • jipebe29

    L’UNEP et le GIEC/IPCC, tout comme les amusants négociateurs de la COP21, se situent dans un espace-temps surréaliste, déconnecté des réalités.

    Tous les pays en développement ont besoin de centrales thermiques à charbon ou à gaz pour sortir progressivement leur population de la pauvreté, de la misère et pour éradiquer les maladies létales provenant des fumées des foyers domestiques, qui tuent de par le monde 4,3 millions de personnes par an, et ils n’y renonceront pas, comme le montrent leurs « engagements » pour 2030. Leur refuser cela est criminel.

    L’aide de la Chine est donc bienvenue, quoiqu’en disent les idéologues de la Sainte Eglise Réchauffiste, qui n’ont toujours pas compris (ou qui ne veulent pas comprendre) que le CO2 n’a aucun effet mesurable sur la température. L’AIE, qui connaît les projets en cours et prévus, sait que les émissions de CO2 vont continuer à augmenter régulièrement, et ce, pour le plus grand bien de l’humanité.

    Les vaillants négociateurs de la COP21 se sont donc trouvés face à un dilemme : pas question d’avouer que les émissions de gaz satanique allaient continuer à augmenter notablement. Il fallait transformer un échec cuisant en victoire retentissante, et la parade trouvée est surréaliste, déconnectée du réel : ils ont intimé l’ordre à Dame Nature de limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle (soit + 1,3 °C par rapport au présent), alors que, si l’on suppose que les thèses du GIEC/IPCC sont exactes, cela est impossible compte tenu des projets en cours et prévus. Mais, comme les thèses du GIEC/IPCC sont fausses, nous n’avons aucun souci à nous faire, sauf craindre un refroidissement….