Washington (AFP) – La construction de deux réacteurs nucléaires aux Etats-Unis, qui devaient initialement entrer en service d’ici la fin de la décennie, a été abandonnée en raison des coûts jugés trop élevés, ont annoncé lundi les deux compagnies d’énergie qui géraient le projet.
Santee Cooper, l’une des deux compagnies concernée, a indiqué qu’en raison des retards pris dans la construction, les deux réacteurs, situés en Caroline du Sud, n’auraient pas pu entrer en service avant 2024, quatre ans après la date initialement prévue.
Cette décision ne laisse plus que deux réacteurs actuellement en construction aux Etats-Unis, dans l’Etat voisin de Georgie (sud) et une centaine en service. Les Etats-Unis restent le premier producteur d’énergie nucléaire au monde mais ce secteur représente moins de 10% de la production d’énergie totale du pays.
Le projet en question, appelé V.C. Summer, avait été lancé en 2008 avec Westinghouse, une société américaine rachetée en 2006 par le japonais Toshiba. Westinghouse a déposé son bilan en début d’année.
Très en vogue dans les années 1960 et 1970, le secteur du nucléaire civil américain reste marqué par l’accident de Three Mile Island en Pennsylvanie (est) en 1979 et aucune centrale n’a été raccordée au réseau entre 1996 et 2016.
Le coût initial du projet Summer était évalué à environ 11,5 milliards de dollars mais était en passe de coûter plus du double, alourdi par les retards et les exigences de sécurité. L’autre compagnie engagée dans le projet est South Carolina Electric & Gas (SCE&G).
Celle-ci a souligné lundi que « notre évaluation a montré qu’il aurait coûté trop cher et que cela aurait pris trop longtemps de finir la construction des deux réacteurs ».
« Même s’il eut été faisable d’achever la construction d’un réacteur, cette option s’est retrouvée éliminée quand Santee Cooper a décidé de suspendre la construction du projet. Il n’est plus réaliste sur le plan économique pour nous de continuer tout seuls et la voie la plus prudente est pour SCE&G d’arrêter le chantier des deux réacteurs », ajoute-t-on de même source.
© AFP
2 commentaires
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Desclaud
N’y aurait-il que le volet financier et la sûreté/sécurité des pays ayant eu un accident nucléaire pour ramener les décideurs soumis au lobby nucléaire à la raison !?
La France avec ses EPR, dont aucun ne marche actuellement dans le monde mais dont les coûts semblent illimités, pour s’obstiner aussi bêtement en mettant les populations devant des faits accomplis et les soumettant à de tels dangers mortifères ?!
A croire que tout cela engraisse certains et la corruption ! Mais pas AREA
AV (au bord de la faillite) ni EDF qui aura aussi les démantèlement et déchets à payer ce qui devrait faire comprendre que c’est un gouffre sans fond !
Cordialement, Patrice.
Robert BIGEAT
Il ne s’agit là que d’une confirmation de nombreuses analyses précédentes qui toutes concluent à la non concurrence ou pertinence encore, et absolues, du nucléaire pour produire de l’électricité. Non pertinence d’abord au niveau de l’investissement initial, devenu jusqu’à 7 fois plus cher, pour une même puissance de production installée, et même en capacité de production d’électricité, qu’avec des renouvelables, tout autant que de l’exploitation ensuite, elle aussi d’un coût trop élevé puisqu’il convient de payer le combustible uranium, quand l’usage de vent ou du soleil est gratuit. Sans négliger les frais de démantèlements en fin de vie et ceux d’enfouissement des déchets nucléaires. C’est la baisse constante depuis une bonne quinzaine d’années du coût d’acquisition et d’installation des équipements en renouvelables, qui a fini, ce qui était annoncé depuis des années déjà, par venir à bout du nucléaire.