Lagos (AFP) – Le pétrolier anglo-néerlandais Shell a fermé un oléoduc-clé d’approvisionnement en brut dans le sud du Nigeria en raison d’une fuite, a annoncé mardi la compagnie.
Selon la filiale de Shell, Shell Petroleum Development Corporation of Nigeria Ltd (SPDC), le Trans Niger pipeline (TNP) a été fermé le 21 juillet à B-Dere, dans l’Ogoniland.
« Des efforts sont en cours pour une visite d’enquête conjointe pour déterminer la cause de la fuite et la réparation de l’oléoduc », a déclaré la société dans un court communiqué.
Le TNP nourrit le terminal des exportations de Bonny Light, qui a une capacité de production de 225.000 barils par jour.
Groupes rebelles et bandits de la région ont attaqué à plusieurs reprises l’oléoduc. La situation sécuritaire a obligé Shell à arrêter la production pétrolière dans l’Ogoniland en 1993, mais la compagnie exploite encore un réseau de pipelines traversant la zone.
Des ONG environnementales, dont le Mouvement pour la survie du peuple Ogoni (Mosop), accusent depuis plus de 20 ans Shell de dégradation de l’environnement et de négligence dans cette région du delta du Niger aux mangroves dévastées par la pollution pétrolière.
« S’ils (Shell) veulent notre pétrole, ils doivent s’occuper des gens », a affirmé à l’AFP un porte-parole du Mosop, Fegalo Nsuke.
En 2015, Shell a accepté de payer 70 millions de dollars (63 millions d’euros) de compensation à quelque 15.500 habitants dans l’Ogoniland et a accepté de commencer le nettoyage d’une marée noire en 2008, bien que la compagnie ait toujours assuré que les sabotages artisanaux par les habitants des oléoducs étaient les premières causes de pollution.
© AFP
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Alain
Les impacts catastrophiques environnementaux et humains provoqués par les pipelines (pétrole, gaz, charbon liquéfié…) sont pires que les plateforme d’extraction et s’étendent sur des régions entières. Leurs déversements sont catastrophiques et arrivent tous les jours sur la planète. Pourtant aucun média ne reprend ces infos. Dès que l’on parle de conflits on ôte immédiatement les responsabilités très souvent issues du monde des énergies fossiles. Le conflit en Syrie par exemple a eu pour déclencheur, en sus des problématiques locales, le refus de Bachar de laisser passer le gazoduc du Qatar sur leur territoire au profit de celui de l’Iran. Un document sur ce sujet par des spécialiste environnementaux serait le bienvenue. En tout cas je serai demandeur comme beaucoup d’entre nous. Si cela est possible, merci d’avance.