Déchets: GDE devant les juges pour une vaste escroquerie

Le Mans (AFP) – Un des poids lourds de la gestion des déchets en France, Guy Dauphin Environnement (GDE), comparaît à partir de lundi en correctionnelle au Mans pour une vaste escroquerie dont 17 sociétés ou collectivités se disent victimes.

L’entreprise normande, qui se présente comme le « numéro deux du recyclage en France », est soupçonnée d’avoir escroqué clients et fournisseurs dans le pesage des déchets qu’elle prend en charge.

Le procès doit durer deux à trois jours.

Selon une source judiciaire, le préjudice « peut être évalué à entre 336.000 et 17 millions d’euros ».

Dix-sept sociétés ou collectivités se disent victimes dans cette affaire, dont la Métropole de Lyon (préjudice évalué à 514.000 euros) et la SNCF, toutes deux parties civiles.

Sociétés et collectivités confient leurs déchets à GDE pour que GDE les recycle ou les stocke quand ils ne sont plus recyclables.

A la barre doivent comparaître trois anciens dirigeants, sous contrôle judiciaire. Deux sont poursuivis pour escroquerie et le troisième, l’ancien président du directoire Bruce Monnier, pour complicité. La société est poursuivie en tant que personne morale et sera représentée à la barre par son avocat.

Elle plaidera la relaxe car elle considère qu’il n’y a pas eu fraude, a indiqué vendredi à l’AFP son avocat Étienne Giamarchi. Les différences de poids reprochées « sont inhérentes à l’activité de recyclage. Les bennes de déchets sont souvent souillées par des déchets que les fournisseurs n’ont pas trié et qu’il faut décompter », a-t-il argumenté.

GDE a eu souvent affaire à la justice, notamment pour une décharge d’une capacité de 2,3 millions de tonnes ouverte légalement en 2013 près du haras du Pin dans l’Orne, dont la Cour de Cassation a confirmé en 2016 la fermeture en raison d’un « risque de pollution des eaux de surface ».

Dernier déboire en date, le Conseil d’État a confirmé en mars l’annulation d’un arrêté préfectoral qui avait autorisé en 2012 le stockage sous terre par GDE de plus de 9.600 tonnes de déchets dangereux à Soumont-Saint-Quentin, près de Rocquancourt (Calvados), siège de GDE.

L’entreprise familiale compte 1.150 salariés en France dans 64 sites, et valorise 3,5 millions de tonnes de matière par an.

Elle est la filiale principale du néerlandais Ecore, détenu à 51% par Guillaume Dauphin et à 49% par le fonds HIG.

Guillaume Dauphin est le fils de Claude Dauphin qui possédait GDE jusqu’à son décès en 2015 et dirigeait la multinationale Trafigura, affréteur du Probo Koala. Le cargo avait déversé en 2006 des résidus toxiques à Abidjan, provoquant selon l’ONU la mort de 15 personnes et l’intoxication de milliers d’autres. Trafigura a toujours nié sa responsabilité.

 

Un commentaire

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  • Il y a bien sûr déchets et déchets mais en ce qui concerne le recyclage des ordures ménagères nous avons beaucoup de progrès à faire en France par rapport à nos amis suisses.
    En triant en amont les déchets ménagers
    plus sérieusement que nous les Suisses arrive à entretenir la combustion dans la centrale assurant la production d’ électricité en soufflant de l’air sec à la partie inférieure.
    Ceci sans qu’il soit nécessaire d’?injecter du gaz pour entretenir la combustion comme nous le faisons en France en raison d’un tri d’une qualité insuffisante en amont

    Quant à ces centres d’enfouissement technique (CET) en fait des décharges à ciel ouvert ce sont de véritables bombes à retardement qui sont de véritables scandales et les conséquences de mauvaise décision et de grave négligence en amont. Ceci avec la certitude que sur le long terme nos nappes libre seront gravement polluées

    Voir
    http://www.rivieres.info/patri/CET-glaciere.htm

    Balendard juin 2017