Canada : des mesures fédérales pour taxer la pollution dès 2018

Ottawa (AFP) – Le gouvernement canadien a annoncé jeudi la mise en place sur deux ans d’un cadre fédéral pour taxer les émissions de gaz à effet de serre, afin de renforcer les mesures déjà prises individuellement par les provinces.

L’Alberta, la Colombie-Britannique, le Québec et l’Ontario, qui réunissent 80% de la population canadienne, ont déjà leurs propres systèmes de taxe carbone ou de marché d’échange et de plafonnement des émissions de gaz à effet de serre. Ceux-ci pourraient être cependant renforcés par les nouvelles mesures fédérales s’ils ne satisfont pas les critères définis par le gouvernement de Justin Trudeau.

Les nouvelles mesures fédérales visent particulièrement certaines provinces canadiennes qui n’ont pas encore de mesures en place pour lutter contre le changement climatique.

« Nous devons agir ensemble », a souligné la ministre de l’Environnement Catherine McKenna lors d’une conférence de presse, rappelant que « la pollution a un prix ».

Si une province ne prend pas de mesures d’ici 2018, la solution fédérale « sera mise en place », a-t-elle averti, en réponse à l’opposition à la taxe carbone de provinces de l’Ouest canadien qui craignent un ralentissement des secteurs majeurs de leurs économies, dont l’industrie pétrolière.

L’année dernière, le gouvernement avait annoncé un prix minimum initial de la tonne de carbone à 10 dollars canadiens (6,6 euros), censé augmenter chaque année pour atteindre 50 dollars (33 euros) en 2022.

En retour, le gouvernement s’est engagé à investir plusieurs milliards de dollars pour encourager la transition du Canada vers des sources d’énergie moins polluantes. Il promet aussi que l’argent généré par ces taxes « reviendra aux provinces où elles ont été récoltées ».

En mars, un rapport du Sénat avait conclu que le respect des engagements climatiques du pays à l’horizon 2030 « nécessitera un virage colossal des modes de production et des habitudes de consommation de l’énergie au Canada », et que les efforts actuellement mis en place par le gouvernement ne sont pas suffisants.

© AFP

2 commentaires

Ecrire un commentaire

  • Dans ce que l’on appelle la « taxe carbone » ou ce qui revient au même la « contribution climat énergie » il n’y a pas eu de contrainte internationale mise en place.

    Dans les accords internationaux de Paris sur le Climat, les états de chaque pays ont en effet été laissés libre de fixer le montant de la taxe compensatrice qui autorise le pollueur situé sur son territoire à polluer notre petite planète en produisant des combustibles fossiles.

    Pour que l’etat canadien ne soit pas considéré comme étant complice de la dégradation de notre environnement avec les sables bitumineux de l’Alberta on pourrait légitimement estimer que cette taxe devrait être au moins égale à la fiscalité qu’elle applique lors de la vente des combustibles fossiles a l’utilisateur.

    Ceci d’autant que le cout réel de la réduction du gaz carbonique aurait plutôt été estimé comme étant voisin de 80$ la tonne.
    Ceci aussi si l’on considère que le Canada étant un pays majoritairement catholique il revient à nos amis canadiens de ne pas désavouer l’encyclique du pape François en prenant en compte son article 171 sur cette taxe climat-énergie.

    Article 171 accessible à partir d’un chapitre sur la prospective de l’énergie de l’ebook du livre « La Chaleur renouvelable et la rivière »

    Voir à la page 48
    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU.htm

    Voir aussi dans le cadre du « consommer moins plutôt que dans celui du « produire plus » et afin de comprendre toute l’utilité et l’innocuité à l’effet de serre des nouveaux fluides frigorigènes associés au chauffage thermodynamique:

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/complements/GWP.htm

    Voir enfin
    https://www.goodplanet.info/actualite/2017/04/23/milliers-de-manifestants-aux-etats-unis-science/

    Balendard mai 2017