Redémarrage d’un réacteur nucléaire fonctionnant au Mox au Japon

Tokyo (AFP) – Une compagnie d’électricité japonaise a redémarré mercredi un de ses réacteurs, un modèle qui fonctionne en partie au combustible recyclé Mox que la justice avait momentanément empêché d’être relancé.

L’unité Takahama 4, exploitée par Kansai Electric Power (Kepco) dans le sud-ouest du Japon, a été réactivée mercredi aux environs de 17H locales (08H00 GMT) et la réaction en chaîne devrait débuter jeudi matin, a annoncé la compagnie dans un communiqué.

L’électricité devrait commencer d’être produite à compter du 22 mars, mais elle ne sera envoyée sur le réseau commercial qu’à compter de mi-juin, selon l’opérateur.

Les écologistes ont dénoncé cette remise en service, arguant que les problèmes de sûreté n’étaient pas résolus.

« En dépit de cette relance de Takahama 4, il est important de garder à l’esprit que les ambitions de redémarrage nucléaire du gouvernement de Shinzo Abe ont largement échoué. Il est temps que le gouvernement Abe et les services publics admettent la réalité et concentrent leurs ressources sur le développement des énergies renouvelables pour faire face au changement climatique », a réagi dans un communiqué transmis à l’AFP Hisayo Takada, de Greenpeace Japon.

Takahama 4 est le quatrième réacteur en service au Japon, sur un parc de 42 unités, contre 54 avant la catastrophe de Fukushima en 2011.

Un cinquième, Takahama 3, voisin de Takahama 4, à 350 km à l’ouest de Tokyo, doit redémarrer le mois prochain. Le combustible vient d’y être chargé.

Les deux avaient redémarré début 2016, mais un tribunal, saisi par un groupe de riverains, en avait ordonné l’arrêt, estimant que n’avaient pas été tirées toutes les leçons de la catastrophe nucléaire de Fukushima. La décision avait été confirmée en premier appel. « Il reste des interrogations sur les mesures de protection vis-à-vis d’un tsunami et concernant les plans d’évacuation », avait signifié le juge.

Mais en mars cette année, la Haute cour d’Osaka a infirmé cette décision, ouvrant la voie à un redémarrage.

Takahama 4 emploie en partie du Mox (mélange d’oxydes d’uranium et plutonium) produit à l’étranger, le Japon n’ayant pas encore mis en exploitation ses usines de retraitement et fabrication de Mox, en raison de divers problèmes techniques et de normes plus strictes depuis l’accident de Fukushima.

© AFP

2 commentaires

Ecrire un commentaire

    • Didier PUEL

    Sauf erreur de ma parts, Areva est le leader mondial de Fabrication de MOX et de crayons.
    Pares Total qui produit du pétrole issu des schistes bitumineux au Canada, Areva exporte ses crayons de part le monde sans se soucier du traitement des gaines irradiées en zirconium qui viennent s’additionner aux déchets nucléaires dont on ne sait que faire .
    Merci à l’industrie française qui se soucie plus de sa capitalisation boursière qu’à l’avenir de nos enfants et de la planète.

    • Robert BIGEAT

    C’est une honte pour le Japon, et le mot « honte » est faible dans ce cas. Le « mox » non retraitable en plus, donc à stocker tel quel pour l’éternité une fois sorti du réacteur, ne devrait pas être employé. Mox signifie qu’il y a du plutonium dans ce combustible nucléaire trafiqué, en plus de l’uranium, et le plutonium est plus « réactif » donc susceptible de déclencher une réaction nucléaire explosive que l’uranium,(excursion nucléaire), donc il est à proscrire par principe. On suppose que, et comme personne n’en veut sur la planète, car, en plus, il provoque de petites pannes et des complications, les japonais l’ont quasiment eu en cadeau d’Areva, d’autant que le stockage du combustible mox est impossible plus de quelques années, de l’américium s’y développant au cours du temps et qui finit par bloquer les réactions nucléaires productrices de neutrons et dons de chaleur.
    C’est d’ailleurs notamment le dossier « mox » qui a conduit au renvoie de Mme Lauvergeon par Sarkozy en 2011, bien plus que l’affaire EPR.