Climat : le Canada promet à l’international mais ne fait rien

Ottawa (AFP) – Le Canada n’a jamais mis en place son engagement de supprimer les subventions « inefficaces aux énergies fossiles », une promesse prise sur la scène internationale lors des réunions du G20 en 2009 et restée lettre morte, a déploré mardi l’organisme d’audit du gouvernement canadien.

Le sixième producteur mondial de pétrole avec l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta (ouest) est donc pointé du doigt par Michael Ferguson, vérificateur général, pour son manque d’engagement à réduire les gaz à effet de serre.

Au G20 il y a huit ans, rappelle le vérificateur général, « le Canada a officiellement reconnu que les subventions inefficaces aux combustibles fossiles nuisaient à la lutte contre le changement climatique, favorisaient le gaspillage de la consommation d’énergie, réduisaient la sécurité énergétique et freinaient l’investissement dans les sources d’énergie propre ».

Pourtant, si un plan pour supprimer ces subventions est dans les tiroirs, sans pour autant que le vérificateur en ait la certitude, le gouvernement « n’a pas encore mis ce plan en oeuvre », a estimé Michael Ferguson.

Le ministère des Finances a refusé de remettre les documents nécessaires au vérificateur général, se réfugiant derrière leur stricte confidentialité.

Selon cet organisme indépendant, le ministère de l’Environnement « ne connaissait pas encore l’étendue des mesures non fiscales fédérales qui auraient pu constituer des subventions inefficaces aux combustibles fossiles ».

En conséquence, le gouvernement de Justin Trudeau qui s’est engagé à la conférence sur le climat à Paris fin 2015 à réduire les gaz à effet de serre, ne semble pas en mesure de respecter les échéances.

« Faute de bien comprendre les subventions aux combustibles fossiles visées par l’engagement pris lors du sommet du G20 et de disposer d’un plan de mise en oeuvre assorti d’échéances », le gouvernement n’est pas en mesure de garantir le soutien nécessaire « pour que le Canada respecte cet engagement d’ici à 2025 », selon Michael Ferguson.

© AFP

4 commentaires

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    • nadine beauvilin

    Il va falloir très bientôt que cette question ne soit plus du ressort des politiques mais d’une instance représentant les intérêts de toute l’humanité ! un pays ne peut pas décider du sort de toutes les vies humaines ou pas d’ailleurs !

  • Nos amis canadiens sont encouragés actuellement par leur puissant voisin a suivre la mauvaise voie

    Balendard mai 2017

    • Didier PUEL

    Les canadiens ne font pas grand chose mais les français oui.

    copie du site web TOTAL 🙁 http://www.total.com/fr/au-canada)
     » Les projets de sables bitumineux sont tous situés dans l’Athabasca, au nord-est de l’Alberta. À la suite d’une analyse comparative complète de la totalité de son portefeuille d’actifs dans le contexte de la baisse des prix pétroliers, le Groupe a décidé en 2015, de réduire son exposition dans les schistes bitumineux canadiens.

    Nous sommes opérateurs sur les sites de Joslyn (38,25 %) et Northern Lights (50 %).
    Nous détenons des participations dans les projets suivants :
    Surmont (50 %), situé à environ 60 km au sud-est de Fort McMurray.
    Fort Hills (29,2 %), situé au nord de Fort McMurray.

    Nous avons également des permis plus petits sur les secteurs de Griffons et d’Emerillon. »

    TOTAL a des accords et opère au Canada sur des champs de schistes bitumineux.
    L’exposition à un risque financier a été réduite du fait du cours faible du pétrole mais pas réellement pour des raisons écologiques .
    Les champs pétroliers cités par TOTAL sont des gisements de schistes bitumineux sujets à des accords de développements avec SINCOR ,CONOCO et SURMONT.
    La France contribue donc à la production de pétrole issu de schistes bitumineux polluants et energivores ( eau + electricité – sans parler des produits chimiques )…Oui mais c’est pas en France!