Nickel: fermeture de nombreuses mines, inquiétude sur les cours

Manille (AFP) – Les Philippines ont annoncé jeudi la fermeture de nombreuses mines de nickel représentant la moitié de la production de l’archipel en raison de préoccupations environnementales, ce qui risque de faire flamber les cours.

L’archipel est le premier producteur de nickel, dont il représente près de 25% de l’offre mondiale, et le premier fournisseur de la Chine.

La ministre philippine de l’Environnement Gina Lopez, très critique de l’industrie minière, a ordonné la fermeture de 23 mines, essentiellement de nickel, en raison de leur impact sur les ressources hydriques.

« Les bassins versants ne sont pas négociables. On ne peut pas se permettre de mettre en danger les réserves en eau des Philippins », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse au cours de laquelle elle a montré des photos de montagnes dénudées et de rivières envasées.

« La vie des Philippins ne peut se monnayer. Je m’en fiche. On parle de l’eau », a-t-elle ajouté.

En 2015, les Philippines ont produit environ 24% du nickel consommé dans le monde entier, selon Morgan Stanley.

Depuis l’investiture fin juin du président Rodrigo Duterte, les cours du nickel ont déjà grimpé en raison des inquiétudes quant à sa politique minière.

La Chambre philippine des mines a indiqué que l’ensemble des mines concernées par la décision du gouvernement représentaient ensemble la moitié de la production de nickel du pays.

« Il est évident qu’il va y avoir une hausse du cours du nickel à court terme, car les acheteurs vont vouloir sécuriser leurs approvisionnements », a déclaré à l’AFP Ronald Recidoro, vice-président de la Chambre.

Ces fermetures sont le résultat d’un audit lancé en juillet pour vérifier si les mines respectaient les standards mondiaux.

La Chambre des mines a reproché au gouvernement de ne pas avoir donné aux industriels la possibilité de réparer leurs fautes.

« Cela envoie le signal aux marchés et aux investisseurs qu’ils ne sont pas les bienvenus », a déclaré M. Recidoro.

Mme Lopez a cependant rappelé que chaque décision de fermeture pouvait faire l’objet d’un recours.

M. Duterte a d’emblée soutenu sa ministre, affirmant dans un discours qu’elle menait « une politique pour le peuple, pour les pauvres ».

© AFP

4 commentaires

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    • Didier PUEL

    Et en Nouvelle Calédonie, les compagnies minières sont elles plus respectueuses de l’environnement que celles opérant aux Philippines ???
    Que dit l’Etat Français sur le sujet ? Tout va bien , comme pour le nucléaire !
    Quelle tristesse.

    • Je rejoins Didier dans son jugement. Dans ce monde de l’argent roi et d’un plus grand profit pour les plus riches aggravant encore les inégalités il a raison de s’inquiéter. D’ici à ce que l’état français, voyant les prix du marché augmenter, profite de « l’aubaine » pour accroître sa production de nickel en Nouvelle Calédonie au mépris de l’environnement….

      • Dupuis

      Je suis d’accord avec vous

    • Rozé

    La préoccupation environnementale, c’est à dire la préservation de notre espace de vie est plus importante que la préoccupation économique. Le nickel, ça ne se mange pas. On peut sans aucun doute s’en passer même si ça perturbe gravement certains secteurs économiques. Et puis la perturbation de ces secteurs, entrainera une décroissance d’activité, ce qui signifie réduction des pollutions de toutes sortes dont les GDS.
    Je ne peux qu’encourager la décision des Philippines.
    J’espère que d’autres lieux de production de ce métal (et de bien d’autres) auront le même courage pour le salut de nos descendants et ne succomberont pas à la pression des libéraux croissansistes !