Paris (AFP) – Stopper le développement du commerce international pour réduire les émissions de gaz à effet de serre? Inefficace et coûteux, selon une note du conseil d’analyse économique (CAE) publiée jeudi, qui plaide plutôt pour la mise en place d’un droit de douane incitatif pour rejoindre un « club » climatique.
Les défenseurs des « circuits courts » font valoir qu’en achetant local, cela permettrait d’économiser les coûts de transport et les émissions de CO2, tout en favorisant l’emploi local et la qualité des produits.
Mais « utiliser le protectionnisme comme un instrument climatique serait extrêmement coûteux » en termes de croissance économique, a déclaré à l’AFP Dominique Bureau, délégué général du Conseil économique pour le développement durable, auteur avec Lionel Fontagné et Katheline Schubert de cette note.
Selon des simulations présentées dans la note du CAE, un organe de conseil placé auprès de Matignon, « porter les droits de douane moyens à 17% (contre 5% actuellement, hors produits agricoles) et accepter une chute de la production mondiale de 1,8% ne permettraient qu’une réduction des émissions de 3,5% à l’horizon 2030 ».
Dès lors, les auteurs de la note se prononcent pour une véritable tarification du carbone dans les transports internationaux, dont les émissions pourraient augmenter de 290% à horizon 2050.
Par ailleurs, ils préconisent, « au moins dans un premier temps, une redistribution des recettes de manière à en assurer l’acceptabilité par les secteurs concernés et les pays exportateurs », mais de telle sorte à ce que cela incite les transporteurs à investir pour avoir des équipements moins polluants.
En outre, le CAE estime que décider de manière unilatérale d’imposer une taxe carbone aux frontières, peut donner lieu à des rétorsions commerciales de la part des pays qui auraient à acquitter cette taxe.
Les auteurs de la note jugent plus judicieux d’examiner la mise en oeuvre d’une « taxe uniforme de faible niveau, qui serait appliquée par un +club+ de pays s’engageant dans des politiques ambitieuses et contraignantes de lutte contre le réchauffement climatique, à toutes les importations en provenance des pays n’appartenant pas au club ».
« Cette taxe serait conçue comme une incitation à rejoindre le club, de manière à ne plus y être soumis », précise le CAE.
© AFP
2 commentaires
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pelerins
HONTE à ce libre échanges qui multiplient les transports de produits que l’on peut faire chez soi.
C’est la mafia qui tient les ficelles et opte pour des productions à bas coût qui méprisent la protection environnementale et le respect des travailleurs.
OUI cessons ces transports polluants et inutiles .
Ce que l’on met surtout en concurrence à travers ces échanges ce sont avant tout les systèmes de protection sociale des Etats….après la CHINE… on va chercher en Inde le bas coût …..et les esclaves.
FERRARI / Fondation 2019
Cette « taxe » pourrait consister en un Droit d’Accise Universel sur les trois principales énergies fossiles comme nous l’avons suggéré dans les Echos : « COP 21 : transformer les bonnes intentions en actions » par Romain Ferrari, Serge Orru et Christian de Perthuis, rubrique « Idées – Débats » des Echos du 22 mars 2016.