Pollution: vers une amélioration en fin de semaine

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Sur la zone de Lyon, ici le 24 janvier 2017, le taux de concentration de particules dans l'air a ainsi baissé à la faveur d'une perturbation dans la nuit de mardi à mercredi, mais le niveau d'alerte 1 reste activé face à la persistance du phénomène © AFP PHILIPPE DESMAZES

Lyon (AFP) – La circulation des voitures reste limitée mercredi à Lyon, Grenoble et Paris tandis que le pic de pollution concerne encore une bonne partie du pays, avant une possible amélioration en fin de semaine.

La procédure d’alerte aux particules fines est encore activée dans de nombreux départements de la moitié nord de l’Hexagone, notamment dans les régions Centre-Val de Loire, Bretagne – à l’exception du Finistère – et Normandie – sauf dans la Manche où le dispositif a été levé mercredi.

Selon l’institut Prev’Air, les conditions anticycloniques sèches et froides limitent toujours la dispersion des polluants même si la situation tend à s’améliorer.

Sur la zone de Lyon, le taux de concentration de particules dans l’air a ainsi baissé à la faveur d’une perturbation dans la nuit de mardi à mercredi, passant en-dessous du seuil de 80 microgrammes par mètre cube d’air (µg/m3) mais le niveau d’alerte 1 reste activé face à la persistance du phénomène, précise l’organisme Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.

L’arrivée d’un vent de sud prévue jeudi soir, qui pourrait disperser les polluants et réchauffer l’atmosphère, laisse entrevoir une fin d’épisode « peut-être » pour vendredi, estime une cadre de l’institut, interrogée par l’AFP.

En Île-de-France également, Airparif anticipe un phénomène d' »inversion des températures » permettant aux particules de se disperser : après trois jours de concentration aux alentours de 90 µg/m3, la capitale est repassée mardi au niveau « information » et la prévision est de 40 à 55 µg/m3 pour mercredi.

– Des voitures au garage –

Dans la capitale, au 5e jour de pic de pollution, l’interdiction de circuler concerne tous les véhicules portant une vignette Crit’Air 5 et non classés, c’est-à-dire de plus de 16 ans.

A Lyon et Villeurbanne, où ces macarons ne sont pas obligatoires, c’est encore l’alternance quotidienne des plaques d’immatriculation paires et impaires qui prévaut, mais les véhicules dotés des vignettes 1, 2 et 3 échappent aux restrictions.

A Grenoble, les voitures vieilles de plus de 20 ans – 8% du parc – ne peuvent pas circuler de même que les poids lourds, bus et autocars immatriculés avant octobre 2001 et les deux roues d’avant juin 2000.

Si le pic de pollution persiste jeudi, l’agglomération iséroise a prévenu que l’interdiction de circuler s’étendrait aux vignettes Crit’Air 4 et 5.

Près de 3,4 millions de vignettes ont été commandées en France (contre 950.000 fin décembre), dont 235.000 en Isère et 64.000 dans le Rhône, selon le ministère de l’Environnement.

Ailleurs en France, des mesures plus classiques de limitation de la vitesse restent en vigueur sur les routes, comme dans les départements du nord, et la gratuité ou des forfaits spéciaux sont mis en place dans les transports en commun à Lille, Strasbourg ou Paris.

– Un phénomène européen –

En Savoie, la circulation des poids lourds est restreinte mercredi.

Insuffisant pour le président de Chambéry métropole, Xavier Dullin, qui demande « immédiatement à l’État », au titre de la « solidarité des vallées alpines », « d’interdire le trafic international de transit des marchandises et de renvoyer le trafic vers d’autres secteurs moins fréquentés et moins pollués ».

Car selon lui, les poids lourds les plus polluants, actuellement interdits ou soumis à la circulation alternée dans la vallée de l’Arve qui mène à Chamonix en Haute-Savoie, « passent désormais dans la cluse de Chambéry puis la combe de Savoie et la Maurienne » pour rejoindre l’Italie, ce qui ne fait que déplacer le problème.

La pollution atmosphérique, troisième cause de mortalité évitable, génère 48.000 décès prématurés par an, selon l’organisme Santé publique France.

Selon l’Institut National de l’Environnement industriel et des risques, l’épisode qui a débuté le 20 janvier est « exceptionnel par son ampleur géographique », touchant une grande partie de la France mais aussi le Benelux, le Royaume-Uni, l’Allemagne et plusieurs pays d’Europe centrale.

Un commentaire

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    • Nicolas Guary

    Chaque année c’est le même scénario, l’air est de plus en plus dangereux à inhaler, sur une zone de plus en plus étendue en Europe, en Asie… Au quotidien, à Paris, je ne peux même plus pratiquer mes activités sportives… C’est un monde à l’envers.
    Quand mettrons nous enfin au clair que cet air pollué est nettoyé par un écosystème global, par une biosphère qui arrivent à saturation? Faut-il que les dommages soient irréversibles (acidification et réchauffement des océans, assèchement des forêts tropicales, fonte des permafrosts, etc.) pour que nous stoppions l’utilisation de carburants d’origine fossile?
    Quand cesserons nous de dire que la situation « s’améliore » alors que les vents ne font que disperser chez nos voisins?
    Quand chacun d’entre nous prendra-t-il enfin conscience de sa lourde responsabilité envers les générations présentes et à venir, et qu’il est bien lui-même concerné, tant les bouleversements de l’atmosphère sont rapides?