Paris (AFP) – La ministre de l’Environnement et de l’Energie, Ségolène Royal, a demandé au gendarme français de l’énergie de revoir sa copie sur le tarif rémunérant le distributeur de courant Enedis, jugeant que l’augmentation décidée pour 2017 tenait insuffisamment compte de la transition énergétique.
« Tout en restant attentive aux enjeux de pouvoir d’achat des consommateurs, j’estime essentiel que les tarifs d’utilisation des réseaux publics puissent accompagner de façon appropriée la nécessaire mutation des réseaux afin de réussir la transition énergétique et d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris », écrit Mme Royal dans une décision adressée au président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et parue mardi au Journal officiel.
« Ils doivent permettre le développement des énergies renouvelables, de l’autoconsommation, des nouveaux usages de l’électricité, en particulier la mobilité électrique. Ils doivent faciliter le développement des territoires à énergie positive pour la croissance verte », poursuit-t-elle.
« Il me paraît nécessaire que le cadre d’élaboration de ces tarifs prenne mieux en compte les enjeux liés à la transition énergétique exprimés dans mes orientations de politique énergétique. Je souhaite donc que vous puissiez poursuivre vos travaux sur ces tarifs en vue de me proposer un nouveau projet », ajoute-t-elle.
La CRE avait décidé une augmentation moyenne de 2,71% du tarif (appelé Turpe) rémunérant Enedis le 1er août, avec un impact à la hausse de 2% en moyenne sur la facture d’électricité des ménages, selon une délibération publiée fin octobre.
« Nous sommes en train d’analyser le courrier de la ministre », a réagi une porte-parole de la CRE interrogée par l’AFP, rappelant toutefois que « la décision tarifaire revient, en application du code de l’énergie, à la CRE ».
Cette hausse du tarif d’acheminement, qui représente environ 40% de la facture hors taxes des consommateurs résidentiels, est inférieure à celle que réclamait Enedis.
Le Conseil supérieur de l’énergie, chargé de conseiller les pouvoirs publics, avait émis un avis consultatif défavorable en novembre et les fédérations syndicales FO et CFE-CGC avaient appelé le gouvernement à en tenir compte, jugeant elles aussi l’évolution tarifaire insuffisante pour assurer les investissements nécessaires dans les réseaux de distribution.
© AFP
2 commentaires
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Jean Grossmann
Le bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz est tributaire des réseaux d’alimentation et il semble normal que notre ministre se préocuppe de l’évolution du tarif de l’énergie finale en liaison avec la Commission de Régulation de l’Énergie cette derniere jouant le role d’autorité administrative indépendante
Ce que les Lutins thermiques et le citoyen aimeraient par contre bien comprendre est:
– La raison pour laquelle les organismes de certification ne se préocuppent pas plus activement de savoir de quelle façon cette énergie finale est dissipée par déperdition (conflit stupide entre les isolants minces ou épais)
Voir
http://infoenergie.eu/riv+ener/guerre-nefaste.htm
– La raison pour laquelle aucune orientation sérieuse n’est engagée par l’exécutif vers le chauffage thermodynamique vu la réduction conscéquente de consommation en énergie finale qui en résulte.
A ce sujet les Lutins thermiques renvoient le lecteur vers le site
http://www.infoenergie.eu
Balendard janvier 2017
Robert BIGEAT
Sur cette affaire la ministre a, à la fois raison et tort. Raison parce que effectivement préparer davantage le réseau à accueillir plus de petits producteurs d’électricité indépendants, particuliers notamment, ce qui oblige ENEDIS à rajouter des systèmes de régulation et des transformateurs sur son réseau de distribution qui doit ainsi aussi devenir un réseau de collecte, a un coût, et différer les investissements indispensables, freine le développement du photovoltaïque comme du petit éolien.
D’un autre côté vouloir raccorder les petits producteurs semble bien peu judicieux dans la perspective du stockage individuel de l’électricité, qui, à terme, condamnera l’essentiel des réseaux électriques.
Car, et ne l’oublions pas, transporter et distribuer le courant a un coût, surtout si on y rajoute celui de la collecte du courant. Or, économiquement quand le coût du transport dépasse le prix du produit transporté, ici des kilowattheures, le coût du transport devient un frein au développement d’une technologie, ici le photovoltaïque individuel.D’autant que le stockage individuel, substitué à celui du transport-distribution, est économiquement bien plus favorable. il vaut en effet mieux « jeter » une partie de l’électricité qu’on a produite, plutôt que d’essayer de la vendre à un tarif non rémunérateur et par de complexes et forcément fragiles aussi, dispositifs techniques. On finira bien par trouver un usage individuel nouveau à cette électricité excédentaire produite.