Rohingyas: des prix Nobel appellent l’ONU à intervenir

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Des réfugiés Rohingyas dans un camp à Teknaf, le 26 novembre 2016 au Bangladesh © AFP/Archives MUNIR UZ ZAMAN

Nations unies (Etats-Unis) (AFP) – Plusieurs lauréats du prix Nobel de la paix ont exhorté jeudi l’ONU à se saisir du sort de la minorité musulmane des Rohingyas et ont critiqué la passivité de la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, elle-même lauréate du prix Nobel de la paix.

Dans une lettre ouverte adressée au Conseil de sécurité et dont l’AFP a eu copie, les signataires affirment « qu’une tragédie humaine qui s’apparente à un nettoyage ethnique et à des crimes contre l’humanité se déroule en Birmanie ».

Ces dernières semaines, plus de 27.000 personnes appartenant à cette minorité musulmane persécutée ont fui une opération de l’armée birmane dans le nord-ouest du pays, lancée en réponse à l’attaque de postes frontières par des groupes d’hommes armés.

Arrivés au Bangladesh, ces réfugiés ont dénoncé des exactions de la part de l’armée birmane: viols collectifs, meurtres, tortures…

« Les Rohingyas figurent parmi les minorités les plus persécutées du monde », souligne la lettre, qui cite des témoignages de victimes.

Les signataires « se disent déçus de ce que malgré des appels répétés à Aung San Suu Kyi, (celle-ci) n’ait pas pris d’initiative pour garantir la citoyenneté pleine et entière aux Rohingyas ».

L’icône birmane de la démocratie « est la dirigeante et c’est elle qui a la responsabilité première de diriger avec courage, humanité et compassion », soulignent-ils.

Les signataires exhortent l’ONU à faire pression sur le gouvernement birman pour qu’il « lève toutes les restrictions à l’aide humanitaire » aux Rohingyas et ils réclament « une enquête internationale indépendante » sur leur sort.

Ils demandent aussi aux 15 membres du Conseil de sécurité « de mettre d’urgence cette crise à l’ordre du jour du Conseil » et au secrétaire général de l’ONU — soit l’actuel titulaire du poste Ban Ki-moon, soit son successeur à partir de janvier Antonio Guterres — de « se rendre en visite en Birmanie dans les prochaines semaines ».

« Il est temps pour la communauté internationale dans son ensemble de s’exprimer de manière beaucoup plus forte » sur ce dossier, estiment les 23 signataires.

Parmi eux figurent onze prix Nobel de la paix dont Jose Ramos-Horta, Malala Yousafzai, Muhammad Yunus ou Shirin Ebadi, ainsi que l’ex-premier ministre italien Romano Prodi ou l’entrepreneur britannique Richard Branson.

Considérés comme des étrangers en Birmanie, pays à plus de 90% bouddhiste, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent dans le pays depuis des générations. Ils n’ont pas accès au marché du travail, aux écoles, a

© AFP

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