ND-des-Landes: Cazeneuve assure qu’il faudra évacuer la Zad

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Le 9 juillet 2016 à Notre-Dame-des-Landes un occupant de la Zad la "zone à défendre" rebaptisée ainsi par les opposants. © AFP/Archives JEAN-SEBASTIEN EVRARD

Paris (AFP) – Bernard Cazeneuve a déclaré mercredi au Parlement qu’il fallait « bien entendu » évacuer la Zad de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), mais que la question était « de savoir comment bien le faire », compte tenu notamment du « niveau de mobilisation des forces ».

« Le sujet n’est pas de savoir s’il faut ou non évacuer la Zad. Bien entendu qu’il faut le faire, pour des raisons qui tiennent au fait que dans un État de droit, le droit doit être respecté, que nul ne peut par la violence s’opposer à l’expression de la souveraineté des élus lorsqu’ils respectent le droit ni aux décisions qu’ils prennent », a répondu le Premier ministre au député (Les Républicains) Alain Chrétien.

« La question est de savoir comment bien le faire », a-t-il fait valoir lors de la séance de questions au gouvernement.

L’élu LR lui reprochait que Notre-Dame-des-Landes ait disparu de ses « priorités » et lui demandait ce « que sont devenues les grandes déclarations péremptoires » de son prédécesseur et les engagements du président sortant. « Sur un sujet de ce type, comme sur la question de Calais, il ne s’agit pas d’être, comme vous l’avez été, dans les incantations », a rétorqué Bernard Cazeneuve.

« Compte tenu de ce qui est le niveau de mobilisation des forces -vous pouvez l’ignorer, mais moi je ne peux pas l’ignorer parce qu’il y a une menace terroriste extrêmement importante à laquelle l’État doit faire face-, j’ai demandé au ministre de l’Intérieur de bien vouloir déterminer les conditions d’une opération pragmatique, efficace et qui permette de faire en sorte que cet aéroport puisse se faire », a-t-il conclu.

Bernard Cazeneuve a déclaré mercredi 14 décembre 2013 à l’Assemblée qu’il fallait « bien entendu » évacuer la Zad de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), mais que la question était « de savoir comment bien le faire », compte tenu notamment du « niveau de mobilisation des forces ».

Fort du « oui » au référendum local de juin et des rejets des recours par la justice, Manuel Valls avait promis une évacuation « à l’automne », soit avant le 21 décembre. Mais il n’y a désormais « pas d’évacuation possible tant que le contentieux avec Bruxelles n’est pas réglé », selon une source proche de son successeur à Matignon.

Le Premier ministre est revenu sur le sujet dans l’après-midi au Sénat, lors d’un débat consécutif à sa déclaration de politique générale.

« Bien la réaliser (l’évacuation, NDLR) ça veut dire: un, qu’il n’y ait pas de violence, de blessé et a fortiori de mort. Vous comprendrez que moi, j’ai vécu dans ma responsabilité de ministre de l’Intérieur un évènement qui m’a profondément marqué et que je n’entends pas comme Premier ministre être à la tête d’un gouvernement qui engagerait des opérations si la manière dont ces opérations ont été conçues, parce qu’elles doivent intervenir, n’est pas parfaite », a-t-il dit, en référence à la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse, tué en 2014 par une grenade des gendarmes lors d’affrontements sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn).

Quelque 600 à 700 « zadistes », opposants au projet d’aéroport, occupent le site (1.200 hectares).

© AFP

4 commentaires

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    • Robert BIGEAT

    On découvre, dans le texte ci-dessus, que le meurtre de Rémi Fraisse, consécutif à un ordre donné par Cazeneuve, ministre de l’intérieur lors des faits, continue d’obséder ce dernier, ainsi devenu criminel « à l’insu de son plein gré », dans cette affaire de Sievens, puis, plus récemment, devenu aussi Premier ministre par défaut. Comme la Justice française a, depuis, enfin annulé pour illégalité, début 2016, tous les arrêtés préfectoraux qui avaient autorisé le début des travaux de massacres en série et en scieries, des arbres sur le site de Sievens, Cazeneuve porte donc la responsabilité écrasante d’avoir employé la force publique, à ses ordres, dans une affaire illégale dissimulant de plus une opération anti-économique et de nature à priori lourdement mafieuse.
    On peut donc comprendre que, pris enfin de remords publics, Cazeneuve se montre plus prudent pour l’affaire, comparable sur bien des points avec celle de Sievens, du projet débile profond, d’aéroport et surtout projet nuisible et inutile, de NDDL, d’autant, et il l’a lui-même rappelé, que le cadre juridique, là encore, comme à Sievens, avec les textes européens signés par la France, n’est pas assuré du tout.
    Il reviendra donc au prochain gouvernement succédant à celui de Cazeneuve après Hollande, de d’abord, prendre la responsabilité d’enfreindre très probablement, le cadre juridique européen, de blesser ensuite ou même de tuer des manifestants de bon sens et dans leur droit, tout en dépensant des centaines de millions dans un projet sans aucun avenir, les règles du jeu du transport aérien, ayant été chamboulées par les évolutions technologiques des avions.

    • Mona

    Encore une décision politique qui va à l’encontre de toute logique de bon sens.
    Force est de constater que la voix du peuple n’a pas de valeur pour nos gouvernants.
    GRAVISSIME ERREUR.
    Qu’un(e) CANDIDAT (E) CITOYEN du PEUPLE se présente à la PRESIDENTIELLE et nous pourrons en décider. Il en ira ainsi pour chaque projet français soumis à référendum. Cela nous coûtera moins cher que toutes les dérives que l’on nous impose depuis longtemps.
    Le changement… c’est maintenant…!!
    Des villages se sont mobilisés et se sont gérés. A nous d’en prendre exemple au niveau national. Chaque citoyen a le droit de vivre avec respect. Pas uniquement les plus nantis, qui s’enrichissent par les abus de pouvoir.

    • Rozé

    Je croyais que les hommes politiques qui nous représentent sont au service du peuple, en somme sont les larbins de ce peuple ! J’ai du me tromper lourdement: ils ne pensent qu’à leur carrière et sont subordonnés des puissants, en somme, sont des pantins !

    • MAG29

    Ne pas perdre la face… garder le cap  » du pouvoir « , de l’autorité , assurer leur devoir d’allégeance aux Vinci et autres nébuleuses de la finance…

    Cette ère est passée. Plus un projet inutile, dévastateur pour l’environnement, coûteux pour les prochaines générations… ne doit voir le jour au 21 unième siècle. Si les décideurs-dictateurs de ces chantiers pharaoniques ne l’ont pas compris, la population saura se lever et protéger ce qui n’est pas encore bétonné, morcelé, défoncé…

    Le progrès, Messieurs les élus, est entre les mains des Peuples. Déterminés et forts de vous en informer sans violence.