Des brebis aux Tuileries pour manifester contre les loups

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Des brebis dans le jardin de Tuileries à Paris le 14 décembre 2016 © AFP Martin BUREAU

Paris (AFP) – La cinquantaine d’éleveurs accompagnés d’une centaine de brebis, qui se sont installés mercredi matin dans le jardin des Tuileries, en plein centre de Paris, pour manifester contre l’augmentation du nombre d’attaques de loup, ont décidé d’y passer la nuit, faute de réponse du ministère de l’Environnement.

Les éleveurs, membres de la Confédération paysanne, ont été reçus dans la matinée par le cabinet du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll et par la secrétaire d’Etat à la Biodiversité Barbara Pompili.

« Si le ministère de l’Agriculture a avancé sur ce qui est de son ressort, la secrétaire d’État à la Biodiversité n’a pas été en mesure de répondre à nos attentes sans l’avis du ministère de l’Environnement. Celui-ci restant sourd à nos demandes, nous restons aux Tuileries! » a indiqué mercredi soir la Confédération paysanne dans un communiqué.

« Notre mobilisation a d’ores et déjà permis d’obtenir un engagement sur le paiement des indemnités à la mise en place des moyens de protection en souffrance depuis 2015. Nous sommes par ailleurs tombés d’accord sur l’utilité des brigades d’intervention afin de cibler les prélèvements (de loups), mais la mise en œuvre dépend du ministère de l’Environnement », assure le syndicat.

« Stéphane Le Foll a affirmé travailler en lien avec certains de ses collègues européens sur le déclassement des loups (en tant qu’animal en voie de disparition, NDLR) dans la convention de Berne mais là encore ce sont les ministres de l’Environnement qui doivent y travailler », ajoute-t-il.

« Le silence du ministère de l’Environnement est inacceptable » pour les paysans de la Confédération qui se disent « déterminés à rester mobilisés jusqu’à obtention de réelles avancées ».

« L’idée symbolique était de mettre nos brebis dans un endroit où elles ne risquent pas d’être attaquées par le loup, car le territoire des loups s’agrandit », a expliqué à l’AFP Annie Sic, secrétaire nationale en charge du dossier loups.

Selon le syndicat agricole, 9.000 brebis ont été tuées depuis un an dans 37 départements français alors qu’officiellement, le loup n’est présent que dans 24 départements.

« Les loups ne sont plus en voie de disparition, c’est l’élevage pastoral qui l’est, car si on est obligé d’enfermer nos troupeaux cela devient de l’élevage industriel », affirme Mme Sic.

© AFP

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