Paris: le tribunal administratif maintient la piétionnisation des voies sur berges

voies sur berge

Embouteillages sur le Quai des Tuileries à Paris le 13 octobre 2016 © AFP/Archives FRANCOIS GUILLOT

Paris (AFP) – Le tribunal administratif a refusé mardi de suspendre la piétonnisation des voies sur berges dans la capitale, mise en place par la Ville de Paris et contestée par des riverains et associations.

« Les arguments des requérants ne permettaient pas (…) de caractériser un doute sérieux quant à la légalité de ce projet pouvant justifier sa suspension », a estimé le juge dans son ordonnance.

« La réduction à terme de la circulation automobile, de la diminution de la pollution de l’air, de la mise en valeur des berges de la Seine, inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, et du développement de l’attractivité touristique » constituent l’intérêt du projet, a-t-il considéré.

Portée par la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) pour lutter contre la pollution de l’air et officialisée par un arrêté municipal publié mi-octobre, la fermeture de la voie Georges-Pompidou à la circulation automobile sur 3,3 km du quai bas le long de la Seine – de l’entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe) – est effective depuis l’été, mais elle est contestée.

Plusieurs riverains et deux associations s’étaient portées parties civiles et avaient enclenché une procédure d’urgence devant le tribunal administratif pour suspendre cette décision.

Cette décision démontre « point par point » que la piétonnisation des berges « a été prise dans le respect du droit et dans l’intérêt public », a réagi Anne Hidalgo dans un communiqué.

« J’invite celles et ceux qui doutaient encore de la pertinence de cette mesure, à prendre acte de ce jugement et des faits ainsi établis : oui, le périmètre de l’enquête publique était pertinent, oui l’étude d’impact a été conduite avec rigueur et objectivité, oui ce projet va permettre de réduire la circulation automobile et donc la pollution, tout en mettant en valeur ce patrimoine exceptionnel de Paris », a ajouté Mme Hidalgo.

L’avocat de la partie civile Me Jean-Baptiste Iosca avait estimé lundi devant le juge que la piétonnisation des voies sur berges avait eu un « impact sur la circulation automobile », en entraînant « plus de bruit et de pollution ».

Dans sa décision, le tribunal administratif rappelle que l’arrêté sur la piétonnisation a prévu un « principe de réversibilité » en cas d’échec.

© AFP

Un commentaire

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    • PILON

    « « Les arguments des requérants ne permettaient pas (…) de caractériser un doute sérieux quant à la légalité de ce projet pouvant justifier sa suspension », a estimé le juge dans son ordonnance. »
    Encore une foi le droit et la justice font deux : il suffit à ce juge d’aller un peu se promener dans Paris pour constater la pagaille occasionnée par cette absurdité. Nous en sommes même à des problèmes de circulation du tramway, vendredi dernier, il était bloqué par les voitures engagées sur les voies sans possibilité d’avancer ou de reculer ! Le problème des politiciens de ce pays est leur volonté farouche de faire partie d’un parti, donc de tomber dans le dogmatisme dès que la pertinence de leurs décisions est mise à mal par le terrain. C’est comme ça que naissent et sont nées toutes les dictatures qui ont pourri l’humanité ! Mais bien entendu, la pagaille n’est pas prise en compte dans « le doute sérieux quant à la légalité » du projet, ni la mesure réelle des conséquences de cette décision sur la pollution. Quant à la « réversibilité en cas d’échec » on observe bien que le fait d’être juge et partie donne peu de crédit à cette formule par ailleurs fort mal définie dans ce qui est considéré comme « échec ». Il serait vraiment temps de faire de l’écologie autrement ! Paris n’est pas qu’une sorte de Dysneyland pour touristes, c’est aussi une ville ou ceux qui y travaillent et ne peuvent pas éviter d’utiliser un véhicule ont de plus de plus de mal à boucler leurs fins de mois pour le simple motif de leur incapacité à se déplacer et à stationner dans de bonnes conditions.