Les multinationales toujours plus nombreuses à prendre en compte un prix du carbone

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Près de 1.250 entreprises mondiales affirment avoir adopté un prix du carbone ou s'apprêter à le faire pour évaluer leur sensibilité au risque climatique. © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives DAVID MCNEW

Paris (AFP) – Les multinationales sont de plus en plus nombreuses à intégrer un prix du carbone dans leur stratégie d’investissements, même si beaucoup restent encore non préparées aux impacts du changement climatique, selon une étude publiée lundi.

Près de 1.250 entreprises mondiales affirment avoir adopté un prix du carbone ou s’apprêter à le faire pour évaluer leur sensibilité au risque climatique, selon cette étude annuelle réalisée par le CDP, une association internationale spécialisée dans le reporting environnemental des entreprises.

C’est 23% de plus que l’an dernier, se félicite le CDP, montrant la progression de l’intégration de l’enjeu climatique dans le monde économique, notamment aux États-Unis (+43%), en Inde (+63%) ou au Mexique (+100%).

Parmi elles, près de 150 « ont poussé l’approche plus loin » et « l’ont identifié comme un mécanisme qui permet de réussir à réduire leurs émissions (de gaz à effet de serre, NDLR) et d’atteindre leurs objectifs en la matière », note le CDP dans son étude.

52% des entreprises étudiées du secteur de l’énergie utilisent un prix du carbone, contre 40% dans les télécoms ou encore 35% dans les matières premières.

Toutefois, 500 multinationales n’ont encore aucune intention d’adopter un prix du carbone.

« Les entreprises qui n’ont pas encore incorporé un prix du carbone prennent le risque d’avoir une stratégie trop court-termiste, étant donné la rapidité avec laquelle se développent les enjeux du changement climatique », a commenté Paul Simpson, PDG du CDP, cité dans un communiqué.

Donner un prix au carbone, que ce soit par une taxe sur les émissions ou un système de quotas, est considéré par de nombreux experts comme un des outils les plus efficaces pour pousser les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, et ainsi lutter contre le changement climatique.

Plusieurs pays, régions ou entreprises, ont déjà mis en place de tels systèmes, à des prix différents, mais jugés globalement insuffisants pour déclencher de nouvelles stratégies d’investissement des entreprises.

Si les prix existants peuvent varier de 1 à plus de cent dollars la tonne en fonction des régions et des secteurs économiques, ils sont le plus souvent inférieurs à 10 dollars la tonne, selon une évaluation faite fin 2015 par the New Climate Economy, un groupe de recherche international sur les conséquences économiques du changement climatique.

© AFP

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