Japon: hécatombe de limules, espèce marine parmi les plus anciennes au monde

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Des centaines de limules, des invertébrés marins parmi les espèces les plus anciennes de la planète, retrouvées mortes sur les côtes du sud du Japon, le 15 septembre 2016 à Kitakyushu © KITAKYUSHU CITY/AFP Handout

Tokyo (AFP) – Des centaines de limules, ces invertébrés marins parmi les espèces les plus anciennes de la planète, ont été retrouvées mortes sur les côtes du sud du Japon, une hécatombe inhabituelle qui suscite nombre d’interrogations parmi les spécialistes.

Ces animaux à la carapace en forme de fer à cheval, qualifiés de fossiles vivants tant ils ont traversé les âges, et connus pour la couleur bleue de leur sang, se rendent régulièrement sur les plages du sud et de l’ouest du Japon pour y pondre.

Chaque fois, un certain nombre meurent mais cette année une association de protection des limules créée en 1978 par des passionnés a constaté des pertes inhabituellement élevées chez cet arthropode marin, a indiqué jeudi à l’AFP un responsable de la ville de Kitakyushu près de laquelle se trouve un lieu de ponte.

« Ce groupe a repéré environ cinq à dix limules mortes par jour pendant la période de ponte et a donc commencé à les compter », a raconté ce responsable, Kenji Sato, précisant que le nombre total de limules mortes trouvées était de 500. Huit fois plus que la normale, selon le quotidien Asahi Shimbun.

Ces animaux appelés au Japon « kabutogani », littéralement « crabe au casque de guerrier », sont classés par le ministère japonais de l’Environnement parmi les « espèces menacées » mais il n’y a pas d’obligation particulière à les protéger, d’après un responsable du ministère de l’Environnement.

Les autorités locales ont fait appel aux spécialistes pour tenter de déterminer la cause de ces décès en grand nombre, sans obtenir de réponse consensuelle, a expliqué M. Sato. Des universitaires ont évoqué « un manque d’oxygène dû à la hausse de la température des océans ou un parasite ou bien une maladie spécifique aux limules », a-t-il ajouté.

Malgré son nom français de crabe des Moluques, ou américain de « horseshoe crab », il ne s’agit pas d’un crabe. Il s’apparente en fait aux araignées ou aux scorpions. Recouvert d’une carapace en forme de fer à cheval où percent seulement des yeux minuscules, son corps est prolongé d’une sorte de dard inoffensif. Il peut atteindre 50 cm de long et vivre jusqu’à 30 ans.

La résistance exceptionnelle des limules leur a permis de tenir tête aux grandes périodes glaciaires ou à des cataclysmes, faisant remonter cette espèce à plusieurs centaines de millions d’années. Son surprenant sang bleu est la seule substance dans le monde permettant de détecter les toxines nocives pour l’homme dans les médicaments.

© AFP

Un commentaire

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    • d+Didier PUEL

    Sans faire de procès inutile, ne serait il pas envisageable que la mort de ces limules soit une conséquence des rejets radioactifs en mer sur à l’accident de Fukushima.
    En effet , il y avait un article sur le blog de Fukushima peu après l’accident mentionnant le fait que les rejets entrainés par les courants marins se fixaient et se concentraient plus facilement dans les fonds argileux et sableux que dans ceux constitués de roches. Il été noté une concentration au large de Tokyo supérieure à celle de Fukushima même.
    Est il déraisonnable de penser que les limules n’ apprécient guère les nucléides radioactifs avec lesquels elles ont pu être en contact. Ces derniers vivant sur des sols sableux et dans la vase sont particulièrement exposés si effectivement des concentrations massives de nucléides sont piégées dans ce type de sol.