Paris (AFP) – Le système de vélo en libre-service Vélib’ à Paris, qui devait à son lancement être sans frais pour la capitale, coûte en fait très cher à la municipalité, selon une enquête de l’inspection générale de la ville dévoilée mardi par Le Parisien.
Selon le quotidien, un rapport commandé par la mairie sur ce service géré par le publicitaire JCDecaux, pointe un coût de 16 millions d’euros pour la seule année 2013. « L’équilibre du contrat, fortement modifié par trois avenants et deux transactions est aujourd’hui en défaveur de la Ville », affirme l’inspection générale.
La mairie, qui confirme l’existence de ce rapport rendu au printemps, indique qu’il ne sera pas publié cet automne, six mois après sa version définitive, comme le veut la règle pour ce type de rapport.
Au vu de la procédure d’appel d’offres pour renouveler le contrat de ce service, « il a été décidé de ne pas publier le rapport, ce qui est tout à fait classique et logique dans le cas d’une procédure en cours », a ajouté la mairie.
Pour l’Hôtel de ville, les critiques du rapport « ont vocation à permettre d’améliorer l’efficacité du service ».
La mairie de Paris a néanmoins confirmé avoir déboursé ces dernières années « environ 15 millions d’euros par an ».
Le problème de vandalisme a fait rapidement gonfler la facture. La Ville a dû mettre la main à la poche et donner environ 1,5 million d’euros par an pour payer une partie des réparations.
Le développement du service en banlieue en 2009, deux ans après le premier lancement de Vélib’, a été pris en charge par la Ville à hauteur « d’environ 9 millions d’euros par an », selon la même source.
De plus, la Ville a rapidement jugé nécessaire, pour s’assurer d’une bonne qualité de service (entretien et disponibilité des vélos) de mettre en place un système de bonus-malus avec JCDecaux. Quelque « 3 à 4 millions d’euros » sont ainsi reversés au prestataire chaque année.
D’un autre côté, JCDecaux verse une redevance de 3 à 4 millions d’euros pour l’exploitation du système Vélib’ et les panneaux publicitaires.
« Ca ne coûte rien à la ville, ça va même lui rapporter », assurait pourtant l’ancien maire PS de Paris, Bertrand Delanöe, lors du lancement du Vélib’ en 2007.
Pour parvenir à cet équilibre, la Ville assure de son côté recevoir « environ 15 millions d’euros » grâce aux abonnements des utilisateurs Vélib’ qui lui sont reversés par JCDecaux.
Le contrat Vélib’ a été signé en 2007 pour dix ans. Il a été prolongé de dix mois en juillet par un vote devant le Conseil de Paris et court jusqu’à fin décembre 2017.
Le nouvel appel d’offre a vocation à organiser un système à l’échelle de la métropole. La Ville a déjà des critères en tête: des vélos plus robustes pour moins de vandalisme et au moins 20% de vélos électriques dans le parc.
Le lauréat sera désigné au printemps 2017 avec des premières mises en place à l’automne.
De son côté, le groupe d’opposition Les Républicains, dirigé par Nathalie Kosciusko-Morizet, a estimé que la maire de Paris était « une nouvelle fois prise en flagrant délit de dissimulation » en ne fournissant pas le rapport aux élus, et a réclamé sa publicain « au plus vite ».
Soulignant qu’en juillet le Conseil de Paris a voté la prolongation du contrat, le groupe affirme que « la maire de Paris a donc présidé un débat tout en sachant que n’avait pas été transmis l’ensemble des éléments d’appréciation aux élus ».
© AFP
2 commentaires
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Le Vélib’ coûte cher à la Ville de Paris, selon un rapport – Essentielsite
[…] Source : Le Vélib’ coûte cher à la Ville de Paris, selon un rapport – Magazine GoodPlanet Info […]
Rozé
Je reste convaincu que Vélib est une bonne idée pour moins de pollution à Paris ou à La Rochelle.
Reste qu’il est plus facile de voler un vélo qu’une voiture. Chaque station Vélib est entièrement automatisée et donc relativement vulnérable. Une personne en service 24h/24 pour les plus grosses stations Vélib serait une option à étudier vu le coût effectif de Vélib. De plus cette option procurerait du travail et diminuerait un peu le chômage. Enfin le coté humain et convivial de la présence d’une personne n’est pas à négliger … dans ce monde de brutes friquées !