Pékin (AFP) – Treize personnes ont été interpellées mardi matin dans le village rebelle de Wukan, a annoncé la police chinoise, quelques jours après la condamnation de son maire, l’un des rares à avoir été élu dans le pays à la faveur d’un processus démocratique.
La police de la ville voisine de Lufeng (dans la province méridionale du Guangdong) a annoncé dans un communiqué l’interpellation des 13 habitants, soupçonnés d’atteinte à l’ordre public et à la circulation. La police reproche plus particulièrement à trois d’entre eux d’avoir voulu organiser un « rassemblement illégal », selon le communiqué.
Le village de Wukan était devenu célèbre fin 2011 lorsque ses habitants s’étaient soulevés pour chasser les caciques locaux du Parti communiste chinois (PCC) qu’ils accusaient de s’enrichir à leurs dépens en saisissant leurs terres.
Selon le quotidien hongkongais South China Morning Post, la police a investi le village vers 3h00 du matin, avant d’interpeller les suspects à leur domicile. Des affrontements se sont ensuite produits entre des habitants et les policiers qui ont répondu à des jets de pierre par des tirs de balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes, selon le journal.
« Pourquoi ces arrestations en pleine nuit? Pourquoi frappez-vous et blessez-vous les villageois, même les vieux? », s’insurgeait sur le site Sina Weibo une habitante du nom de Zou Shaobing.
Ces incidents surviennent alors que l’agence Chine nouvelle a annoncé jeudi la condamnation à trois ans de prison du maire de Wukan, Lin Zulian, accusé d’avoir accepté pour 590.000 yuans (78.000 euros) de pots-de-vin.
Son arrestation nocturne en juin dernier avait déjà donné lieu à des manifestations dans le village de pêcheurs de 13.000 habitants.
M. Lin était devenu maire à la suite des incidents de 2011, lorsque contre toute attente, le Parti avait accepté l’organisation d’un vote entièrement libre pour le choix d’un nouveau comité villageois, alors que ces scrutins sont en général strictement encadrés.
L’élection avait été remportée par les leaders du mouvement, et Lin Zulian, alors porte-parole des habitants rebelles, avait été élu à la tête du village.
© AFP
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Mona
La Chine a beaucoup de progrès à faire en matière des droits humains.
Le développement industriel et économique n’y change rien…