Piétonisation des voies sur berges à Paris: LR va aller en justice

voies sur berge

Les élus Républicains de Paris annoncent qu'ils vont attaquer en justice la décision de la maire PS de Paris, de piétoniser les berges rive droite de la Seine © AFP/Archives CLEMENS BILAN

Paris (AFP) – Les élus Républicains de Paris, soutenus par des élus de banlieue, ont annoncé mercredi qu’ils allaient attaquer en justice la décision d’Anne Hidalgo, maire PS de Paris, de piétoniser les berges rive droite de la Seine, une décision prise sans concertation et contre-productive selon eux.

« Nous sommes en train d’étudier tous les moyens légaux », a dit devant la presse Nathalie Kosciusko-Morizet, qui dirige le groupe des Républicains au Conseil de Paris.

Un recours devant le tribunal administratif pourrait attaquer soit la délibération qui devrait acter, lors du Conseil de Paris le 26 septembre, le projet de la maire d’interdire les voitures sur la voie Georges-Pompidou, soit l’arrêté qui en découlera. L’élue se donne « de bonnes chances de gagner ».

Arguant de la lutte contre la pollution de l’air, Mme Hidalgo veut piétoniser les berges rive droite de la Seine sur 3,3 km au cœur de la capitale. Elle a décidé de passer outre un avis défavorable rendu en août par une commission d’enquête, avis « consultatif » selon la Ville.

Mme Kosciusko-Morizet a notamment dénoncé « l’instrumentalisation de l’écologie » par la maire et l' »expression bafouée » des opposants. « La réduction de la place de la voiture en ville est un objectif légitime, mais il doit se faire dans une vraie concertation et dans le temps pour travailler sur des alternatives de transports en commun », a-t-elle dit.

En pronostiquant des embouteillages, Jean-François Legaret, maire LR du Ier, dit qu’une « voiture dans un bouchon pollue plus qu’une voiture qui circule ».

Pour le député-maire LR du XVe Philippe Goujon, la sécurité est également en jeu quand on « neutralise la principale voie qui traverse Paris ». « Nous aurons des morts, nous aurons des victimes qui ne pourront pas être évacuées », a-t-il dit.

Il a également accusé Michel Cadot, préfet de police de Paris — autorité en matière de circulation dans la capitale — de « recevoir ses instructions de Mme Hidalgo, et du gouvernement, et même de plus haut ! Ses réserves sont bidon », dit-il.

Dans Le Parisien de lundi, M. Cadot a souhaité une période de test de six mois où sera surveillé l’effet « sur la vie quotidienne des Parisiens et leur sécurité » ainsi que le maintien, prévu, d’un accès pour les secours.

Elus de droite, à Paris comme en Ile-de-France, organisations patronales ou associations d’automobilistes critiquent depuis plusieurs mois le projet de la maire socialiste.

Mercredi, présent à côté de « NKM », le sénateur LR du Val-de-Marne et maire de Saint-Maurice Christian Cambon a demandé une « véritable concertation » de Paris avec la petite couronne. Selon lui, cette voie n’était pas « parisienne et communale mais un axe d’écoulement et de fluidité » pour son département.

Dans un communiqué séparé, l’UDI-Modem de Paris a demandé un « moratoire d’un an » pour étude et concertation, appelant à la tenue « d’Etats généraux de la circulation ».

Le Medef Grand Paris, qui s’inquiète de retombées économiques négatives, a demandé que la réversibilité du projet soit inscrite dans la décision, avec des critères mesurés « par des organismes indépendants ».

Au contraire, les élus radicaux de gauche au Conseil de Paris et au Conseil régional d’Ile-de-France dirigé par Valérie Pécresse (LR) ont appelé « la droite francilienne à être force de propositions pour améliorer la qualité de l’air que nous respirons tous plutôt que de vouer un culte au tout-voiture ».

© AFP

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