Tokyo (AFP) – Le gouverneur de la préfecture japonaise de Kagoshima (sud-ouest) a officiellement demandé, pour la deuxième fois mercredi, l’arrêt pour raison de sûreté de deux réacteurs nucléaires en service dans l’archipel, après le rejet de sa précédente requête par l’opérateur.
Satoshi Mitazono a de nouveau enjoint la compagnie Kyushu Electric Power d’arrêter les unités Sendai 1 et 2 situées dans sa région, exigeant la réalisation de nouveaux examens de sûreté.
« En tant que gouverneur, je dois protéger les citoyens », a-t-il déclaré au patron de la compagnie devant les caméras de télévision.
Il avait déjà formulé la même demande fin août, mais a été éconduit en début de semaine par l’exploitant au motif que rien ne pressait et que les contrôles exigés seraient réalisés au moment de la session d’arrêt et de maintenance dans les prochaines semaines.
La compagnie n’est en effet pas légalement tenue de se conformer à sa requête.
Elu en juillet, Satoshi Mitazono avait promis aux citoyens qu’il s’opposerait au fonctionnement de la centrale Sendai. Il justifiait cette position par « la peur d’une catastrophe naturelle renforcée par la série de séismes survenue au printemps dans la région limitrophe de Kumamoto (sud) ».
Les tranches Sendai 1 et 2, relancées en 2015 alors que la préfecture était dirigée par un autre élu, doivent dans tous les cas être stoppées respectivement en octobre et décembre, pour une durée de deux à trois mois, afin de réaliser un entretien obligatoire après un an et un mois de fonctionnement commercial.
Sur un parc de 42 unités (contre 54 avant l’accident de Fukushima), il n’y a actuellement que trois réacteurs opérationnels dans l’archipel, dont l’un, Ikata 3 (sud-ouest), a été relancé en août et est effectivement entré en exploitation commerciale ce mercredi, selon son exploitant Shikoku Electric Power.
Le gouvernement de droite de Shinzo Abe est favorable au redémarrage des réacteurs, mais la certification technique de l’Autorité de régulation est requise ainsi que l’assentiment des élus locaux.
Les écologistes sont contre, estimant que les leçons de la catastrophe de Fukushima, provoquée par un gigantesque tsunami, n’ont pas été tirées. Tous les réacteurs nucléaires du Japon sont situés en bord de mer et en zone sismique.
La justice les a en partie suivis, ordonnant l’arrêt de deux unités (Takahama 3 et 4) qui avaient été réactivées en début d’année.
La population est aussi en majorité opposée à la relance des réacteurs nucléaires. Mais la mobilisation s’est essoufflée après un pic dans l’année suivant le désastre de Fukushima.
© AFP
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Oskar Lafontaine
Il y avait exactement 50 réacteurs nucléaires en fonctionnement (« en sévices »)au Japon au moment de Fukushima. Tous ont été soit détruits lors de l’accident(3) et ceux qui restent stoppés au moins deux années. Depuis seuls trois réacteurs ont été autorisés, à ce jour, (plus que probablement, dessous de table, experts achetés) à redémarrer; De nouveaux experts, toujours probablement achetés, ou les mêmes, concluront, après une étude « pour la forme » qu’ils peuvent rester en fonctionnement. C’est anecdotique en plus d’être toujours aussi irrationnel, immoral et très dangereux.
L’essentiel demeure que la production d’au moins 5 réacteurs a été à ce jour déjà totalement remplacée au Japon par des renouvelables dont d’abord du solaire.
Il est clair que le mouvement vers les renouvelables et l’autonomie par accumulateurs se poursuivant et s’intensifiant dans l’archipel, avec d’une part la baisse du coût des équipements photovoltaïques et d’autre part la hausse continue de l’électricité traditionnelle acheminée par le réseau, puisque les exploitants voudraient, toute honte bue, faire payer aux consommateurs le coût de la catastrophe de Fukushima, ce mouvement de fond vers les renouvelables, toujours moins chers, ne pourra que s’accentuer et que les quelques et rares vieux réacteurs redémarrés à grands frais, et par tricherie, ne resteront plus longtemps en fonctionnement.
Quant au gaz méthane que le Japon importe en masse pour produire de l’électricité en remplacement partiel avec les renouvelables du nucléaire détruit ou stoppé, il est très abondant sur le marché international, et il va y en avoir de plus en plus dans les années qui viennent avec de nouveaux gisements découverts et mis en exploitation, et, en conséquence, son coût es orienté à la baisse, ce qui rend bien moins urgent au Japon le (faux) besoin de redémarrer des réacteurs atteints bientôt par la limite d’âge.
dany
CORRUPTION…