Liban: une campagne contre le trafic d’animaux sauvages

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Une photographie datée du 17 octobre 2011 mais diffusée le 20 juillet 2016 d'un lionceau avant qu'il ne soit secouru par une ONG au Liban © ANIMALS LEBANON/AFP HO

Beyrouth (AFP) – La mort d’un lionceau exploité comme animal de compagnie a suscité l’émoi des ONG de défense d’animaux au Liban et poussé le gouvernement à lancer une campagne contre les mauvais traitements et le trafic des félins.

La petite lionne Queen, âgée d’un an, était dans un état de grave malnutrition et avait cassé deux de ses jambes en sautant d’un canapé quand l’ONG Animals Lebanon l’a secourue.

Dans une vidéo tournée par l’ONG, elle ne bouge presque pas, allongée sur le côté, et respire bruyamment alors que des bénévoles tentent de la nourrir et de lui injecter des médicaments.

Morte quatre jours plus tard, elle incarne le « meilleur exemple de pourquoi les gens ne devraient pas posséder de lionceaux ou de félins chez eux », a déclaré mercredi Lana el-Khalil, présidente d’Animals Lebanon lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministère de l’Agriculture.

« Les conséquences sont prévisibles: douleur, souffrance et mort ».

Annonçant vouloir résoudre ce problème, le gouvernement libanais a lancé de nouvelles mesures mercredi, notamment un décret visant à stopper le trafic d’animaux exotiques et à imposer aux zoos des permis officiels.

« Ils sont soit élevés et vendus dans des zoos locaux ou introduits en contrebande depuis la frontière syrienne », ajoute Lana el-Khalil.

Ce commerce rapporte gros avec des lionceaux provenant de zoos en Syrie et achetés à près de 10.000 dollars (9.000 euros), plus du double de ce qu’ils valaient en 2008, selon l’association.

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Une photographie datée du 21 août 2012 mais diffusée le 20 juillet 2016 d’un tigre blessé avant qu’il ne soit secouru par une ONG au Liban
© ANIMALS LEBANON/AFP HO

Les mesures prises par le ministère de l’Agriculture sont, selon la présidente de l’ONG, la « dernière chance » pour mettre un terme aux maltraitances avant que le phénomène ne devienne incontrôlable.

L’association libanaise a promis de fournir un abri aux animaux secourus jusqu’à leur transfert dans un refuge étranger.

« Ces animaux ne sont pas faits pour vivre en cage ou dans une maison en tant que symbole de pouvoir ou de richesse personnelle », a déclaré le ministre libanais de l’Agriculture, Akram Chehayeb.

Les lois de protection animale sont anciennes et rarement appliquées, avec des amendes de 13 euros maximum.

En 2013, les autorités gouvernementales ont signé des traités internationaux interdisant le commerce d’espèces menacées, y compris d’oiseaux et de chimpanzés, via le Liban.

Le directeur exécutif d’Animals Lebanon, Jason Mier, a annoncé que les zoos, jamais enregistrés officiellement, disposeront de quinze jours pour obtenir un permis avant d’être poursuivis en justice.

Sa collègue Lana el-Khalil estime que le décret pris par le gouvernement est une solution de rapidité alors qu’une loi de protection animale plus complète est coincée au Parlement libanais.

Cette loi, composée de 80 articles sur le bien-être des animaux, a été approuvée par le gouvernement libanais l’année dernière mais doit encore être soumise au vote des deux commissions parlementaires.

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