Paris (AFP) – Le « oui » à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes l’a emporté dimanche mais tout reste à faire sur place, entre l’évacuation des occupants illégaux et le lancement des travaux, contre lesquels les opposants restent mobilisés.
LE OUI DES URNES SIGNIFIE-T-IL LA FIN DES BLOCAGES ?
C’était l’objectif de l’exécutif et François Hollande a réaffirmé dès dimanche soir que le résultat du référendum (victoire du oui à 55%) « sera respecté ». « Il y a eu une consultation démocratique, maintenant la procédure doit se poursuivre », a fait écho lundi la ministre de l’Environnement Ségolène Royal.
Parmi les opposants historiques au projet, certains font contre mauvaise fortune bon coeur, telle la ministre du Logement et ex-dirigeante d’Europe Ecologie-Les Verts Emmanuelle Cosse, pour qui cette consultation permet « qu’on sorte des blocages ». D’autres ne cachent pas leur amertume. « Les divisions autour de ce projet demeurent », a prévenu François de Rugy (Ecologistes!), député de Loire-Atlantique, « déçu sur le fond », mais qui « reconnaît » le résultat.
Mais sur place, les opposants à l’aéroport ont annoncé la couleur. La « lutte se poursuit ». « Si le non l’avait emporté, je pense que ça clôturait le débat. Mais le fait que le oui l’ait emporté, ça ne résout pas la question, parce qu’il reste le problème des recours juridiques », a affirmé David Cormand, secrétaire national d’EELV.
QUEL CALENDRIER POUR LE DEMARRAGE DES TRAVAUX ?
Manuel Valls a affiché la volonté du gouvernement d’agir vite. « Le gouvernement fera appliquer le verdict des urnes », a-t-il promis, précisant que « les travaux préparatoires à la réalisation du nouvel aéroport s’engageraient dès l’automne prochain, dans le plein respect des réglementations nationale et européenne ».
Un calendrier jugé irréalisable pour les opposants. Une procédure d’infraction pour non-respect de la réglementation européenne, ouverte par Bruxelles contre la France, est en effet toujours en cours. Son règlement passe par la révision du Schéma de cohérence territoriale de Nantes-Saint-Nazaire. Ce document d’urbanisme doit être approuvé après une enquête publique qui ne devrait pas avoir lieu avant septembre.
« Le temps qu’il y ait l’enquête, le rapport de l’enquête, et les éventuelles modifications du document, tout ça nous mène en fin d’année », prédit Françoise Verchère, co-présidente du Cédpa, le collectif des élus opposés à l’aéroport.
Le Premier ministre va aussi trouver sur sa route le campagnol amphibie. Pour pouvoir démarrer les travaux, la préfecture doit prendre un arrêté portant dérogation pour la destruction de ce petit rongeur présent sur le site, une espèce protégée. Les opposants ont déjà annoncé un recours.
Des recours d’arrêtés préfectoraux concernant d’autres espèces protégées devraient en outre être examinés au plus tôt à l’automne.
Les collectivités locales, elles, poussent à la roue. « C’est un résultat sans ambiguïté » qui « oblige le gouvernement à engager les travaux », a déclaré Philippe Grosvalet, président PS de Loire-Atlantique. « Il faut désormais agir vite. Il faut d’abord évacuer la Zad, qui est une zone de non droit, et ensuite il faut commencer les travaux », a réclamé Bruno Retailleau, président LR de la région Pays de la Loire.
LA ZAD SERA-T-ELLE EVACUEE ?
« Les personnes qui occupent illégalement le site du nouvel aéroport devront partir d’ici le début des travaux », a prévenu Manuel Valls. Selon Ségolène Royal, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ont entamé des « discussions » pour savoir « comment ils allaient procéder ».
Car l’entreprise ne s’annonce pas aisée. Les 200 à 300 « zadistes » affutés occupant le site pourront en effet certainement compter sur des milliers de soutiens.
« Dans le climat actuel, appeler et procéder à l’évacuation violente de la Zad, après une consultation illégitime, serait irresponsable », a mis en garde Sophie Bringuy, coprésidente du groupe écologiste au Conseil régional.
Les opposants ont d’ores et déjà appelé leurs soutiens à converger vers Notre-Dame-des-Landes les 9 et 10 juillet pour le « FestiZAD », grand rassemblement d’été annuel contre le projet. David Cormand y participera « avec grand plaisir », a-t-il annoncé.
© AFP
3 commentaires
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Bousquet
Bonjour, Je voudrais vous faire part d’une reflexion concernant l’aéroport de Nantes qui « veut jouer dans la cour des grands ». D’ici quelques mois, Laurel et Hardy de Matignon et Elysée vont disparaître du paysage (encore qu’on leur paiera une retraîte dorée à vie (quand on nous propose royalement de côtiser 45 ans bientôt pour quelques euro).
Là, n’est pas le problème qui nous pré-occupe aujourd’hui.
Cet aéroport va irrémédiablement (et pour des siècles) annihiler la faune et la flore de cette région. Et je ne suis pas un écologiste à banderole. Mais le simple bon-sens commande à un moment donné. Alors que les avions polluent l’atmosphère comme ne le feront jamais toutes les voitures de la planète. Au point que je pense que l’on devrait taxer l’aviation civile et militaire tout comme les détenteurs de « youyous » (bateaux) qui polluent les mers et océans (voir les déchêts-plastic en Pacifique et Atlantique centraux).
Voilà, je pense que le seul transport qui ne pollue pas soit le train (et je ne suis pas non plus de la SNCF qui va bientôt subir la concurrence où 17 compagnies vont jouer aux auto-tamponnantes (ou trains) car la circulation risque d’être marrante à l’avenir. Ce sera : Vas y que je te pousse. Le nouveau jeu déjà existant en Angleterre.
Bon, après toutes ces péripéties, je vous salue bien cordialement. En vous souhaitant bon courage.
Jean-Marc Bousquet.
Bousquet
Vous parlez, je vois de Ségolène Royal. Elle est ministre de quoi déjà ? A part faire la potiche dans des dîners exhorbitants, vous l’avez vue s’occuper de la flore et la faune dans la campagne nantaise? Et çà se dit de l’environnement et du développement durable. Heureusement que tout ce (j’allais dire beau – mais non) monde va partir à grands coups de pied au cul. Mais le mal sera fait pour ce qui est de cette piste à casseroles volantes
Frédéric Romet
De toute façon le projet de construction de l’aéroport à Notre Dame des Landes ne se fera jamais !!! Nous sommes des centaines de milliers en France et d’autres pays prêts à aller sur place pour défendre la ZAD….Parce-que ceux qu’ils veulent l’aéroport ne pensent qu’à eux et à la finance…Parce-que la Vie c’est sans l’aréoport, et la mort c’est avec l’aéroport….Sont-ils malades de vouloir détruire la Vie sur notre belle planète bleue….OUI ! Alors arrêtons les et renfermons les, le temps de les soigner naturellement…