Bogota (AFP) – Les paysans colombiens qui manifestaient depuis la fin mai avec des barrages routiers émaillés de violences ont suspendu dimanche leur mouvement après avoir conclu un accord avec le gouvernement, a-t-on appris de source officielle.
Les manifestants avaient bloqué pendant 11 jours dans le sud de la Colombie la Panamericana, un important axe routier nord-sud qui traverse le continent sud-américain. Ce blocage avait pris fin le 8 juin après la conclusion d’un accord partiel.
Le ministre de l’Intérieur Juan Fernando Cristo a annoncé dimanche à la presse qu’un accord avait été conclu pour que les paysans qui continuaient à manifester dans le sud du pays mettent fin à leur mouvement.
« Nous avons pris la décision de suspendre le mouvement, de retourner sur nos terres et de nous préparer à une nouvelle journée de protestation dans l’avenir », a affirmé de son côté Luis Fernando Arias, porte-parole de l’Organisation nationale indigène de Colombie (ONIC).
Il a ajouté que « des avancées avaient été obtenues » sur différents points, dont le respect de précédents accords conclus en 2013 et 2014 pour améliorer la situation dans le secteur agricole, les droits de l’homme ou la répartition des terres.
Le mouvement qui avait débuté le 30 mai avait été convoqué par le Sommet Agraire, coalition de mouvements paysans, indigènes et de descendants d’Africains.
Les manifestants s’opposaient à l’augmentation des importations alimentaires en Colombie au détriment des produits locaux, tendance qu’ils attribuent aux traités de libre commerce conclus avec les Etats-Unis et avec l’Europe.
Le Sommet Agraire proteste aussi contre la pauvreté dans le secteur rural, l’insécurité créée par des groupes armés irréguliers et l’insuffisance d’accès aux terres cultivables.
Le blocage de la Panamericana a provoqué selon le gouvernement des pénuries de produits alimentaires, de médicaments et de combustibles dans les départements de Cauca et de Narino, dans le sud-ouest de la Colombie.
Le mouvement a provoqué de nombreux blocages de routes dans plusieurs régions du pays et des affrontements avec les forces de l’ordre, qui ont fait trois morts et des dizaines de blessés.
© AFP
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