Grenoble (AFP) – Les pouvoirs publics vont procéder à un « assainissement sélectif » des bouquetins du Bargy (Haute-Savoie), malades de la brucellose, revenant ainsi sur le choix de l’abattage massif fait en septembre dernier, a-t-on appris de sources concordantes.
La « stratégie d’action » du gouvernement consiste désormais à mettre en œuvre « un assainissement sélectif des animaux restant sur le massif afin de constituer un noyau sain », selon une directive du 12 mai signée par les ministres de l’Environnement Ségolène Royal, de l’Agriculture Stéphane Le Foll et par la secrétaire d’État chargée de la Biodiversité Barbara Pompili.
La brucellose est une maladie infectieuse qui risque selon les éleveurs de contaminer leurs bêtes.
Dans cette lettre adressée au préfet de Haute-Savoie, dont l’AFP a obtenu copie, les ministres évoquent un « programme d’assainissement (…) sur une perspective de plusieurs années consécutives » qui pourra envisager une vaccination des animaux ou une réintroduction de bouquetins sains.
C’est un revirement par rapport à la stratégie d’abattage massif actée par le préfet de Haute-Savoie dans un arrêté du 16 septembre 2015, car il n’est désormais plus question d’abattre des animaux non testés séropositifs à la brucellose ou qui ne présenteraient pas de signe clinique de la maladie.
Quelques 300 bouquetins ont été recensés dans le Bargy, dont 40% sont atteints de brucellose. L’enjeu est crucial pour la filière reblochon, le massif du Bargy ne comptant pas moins de 62 élevages bovins laitiers.
Les représentants des éleveurs ont d’ailleurs claqué la porte d’une réunion organisée vendredi sur le sujet en préfecture de Haute-Savoie.
« C’est inadmissible, il faut assainir ce massif rapidement! Les éleveurs sont excédés par les revirements successifs du gouvernement », a réagi Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoie, en évoquant la possibilité d’attaquer en justice le nouvel arrêté préfectoral.
A l’inverse, les défenseurs de l’environnement ont salué « la prise en compte des avis scientifiques » et la « vision de long terme » adoptée par la nouvelle stratégie. « C’est du solide », s’est félicité Jean-Pierre Crouzat, porte-parole de la Frapna (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature).
Dans un rapport de juillet 2015, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) estimait impossible de parvenir à un abattage total des bouquetins et suggérait une combinaison de mesures sur au moins cinq ans pour éviter la propagation de la maladie aux autres massifs: vaccination, euthanasie sélective, surveillance, etc…
Elle qualifiait de « quasi-nul » le risque de transmission de la maladie à l’homme, en tout cas « très inférieur » au risque lié à la brucellose importée (80% des cas en France chaque année).
© AFP
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POUPARD Jannick
Et envisager de les soigner, çela ne viendrait-il pas à l’idée de ceux qui prennent la décision
de tuer ?
S’il fallait tuer tous ceux qui sont malades, au lieu de leur apporter aide et soutien et de TOUT mettre en oeuvre pour les guérir, je me demande comment réagirait les dits commanditaires de ces tueries barbares, si on leur disait, lorsqu’il sont eux-même et leurs enfants malades ou blessés, que NON, décidément, il vaut mieux vous éliminer carrément ! C’est plus sain …
Prendre la décision de tuer un être vivant atteint d’une maladie est un acte immonde quand on sait parfaitement qu’il y a TOUJOURS des solutions de protéger sa vie.
Et si vous vous offusquez de lire que la vie d’un bouquetin, d’une marmotte ou d’un renard a TOUT AUTANT d’importance que celle d’un être humain, souvenez-vous bien que nous avons tous les mêmes organes, les mêmes sensations de douleur,de peur et de vouloir VIVRE notre vie dans un environnement propice à notre bien-être.
La BIENVEILLANCE envers tout être vivant (les humains font partie du règne animal, je vous le rappelle), se doit d’être un priorité pour son bien-être et la sauvegarde de sa vie !