New York (AFP) – Des militants écologistes ont appelé mardi les régulateurs américains à arrêter la centrale nucléaire d’Indian Point, à quelque 70 km de New York et ses millions d’habitants, où une inspection a mis au jour des dégradations dans une cuve de réacteur.
Le problème a été décélé par des inspecteurs en mars qui ont identifié des dégradations sur 227 des 832 boulons en inox dans la cuve du réacteur de l’unité 2, a rapporté la Commission de régulation nucléaire américaine (NRC).
Les écologistes, qui réclament de longue date la fermeture de cette centrale, ont demandé dans une pétition à la NRC, que l’unité 2 reste à l’arrêt pour maintenance jusqu’à ce que les régulateurs résolvent le problème des boulons défectueux. Ils demandent aussi que l’unité 3 de la centrale soit stoppée à son tour d’ici à ce que tout risque potentiel soit écarté.
« Des boulons défectueux peuvent entraîner des fuites du liquide de refroidissement à travers les déflecteurs adjacents, laissant ainsi le liquide de refroidissement contourner le coeur du réacteur, ce qui est à même de déclencher une fusion du coeur », détaille la pétition.
« Dans le cas d’Indian Point, qui se trouve à 80 km de dizaines de millions de personnes, on n’a pas droit à l’erreur », a insisté l’avocat environnementaliste, Richard Ayres.
Le groupe de fourniture d’électricité Entergy qui exploite la centrale, a assuré que les boulons de l’unité 2 avaient été remplacés et que des boulons supplémentaires avaient été ajoutés. L’inspection de l’unité 3 a été avancée de 2019 à 2017 « par excès de prudence », a expliqué Entergy.
Le groupe, qui assure que la centrale est parfaitement sûre, a prévu de relancer l’unité 2 d’ici la fin juin, à temps pour la saison estivale où les climatisations tournent à plein régime aux Etats-Unis.
Neil Sheehan, un porte-parole de la NRC, a expliqué que l’unité 2 ne fonctionnerait de nouveau que lorsque la sécurité serait garantie. La NRC doit se pencher sur les derniers rapports d’Entergy et sur la pétition des écologistes, a-t-il dit.
© AFP
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Oskar Lafontaine
Les Etats-Unis disposaient encore de 104 réacteurs en activité (en sévices) il y a 3 ou 4 ans, ils n’en ont déjà plus que 99, ou 98, le coût des réparations sur ces cinq réacteurs très anciens était tel, que le jeu (leur remise en état) n’en valait pas la chandelle. Le processus de retrait des vieux réacteurs aux Etats-Unis ne peut plus que s’accélérer et ce qui se passe à Indian Point, près de New York, rapporté ici, n’en fournit qu’un exemple de plus. Logiquement ce sont au moins cinquante réacteurs américains, très anciens, qui seront stoppés définitivement dans les quinze années qui viennent et l’annonce, il y a quelques mois, d’une poursuite jusqu’à 80 ans du fonctionnement de ces antiquités bonnes pour le musée des technologies du passé, n’a été faite que pour induire en erreurs sur les sombres réalités industrielles, financières et comptables du nucléaire aux Etats-Unis, accessoirement aussi, pour verser du baume calmant sur les souffrances morales des derniers tenants, bien vieillis, de cette technologie-boite de Pandore, erreur dès le début, ce que les américains réalisèrent dès les années 1970.