Paris (AFP) – Il faut « relancer » la lutte contre la pollution atmosphérique, estime un rapport parlementaire, qui préconise notamment un renforcement des actions dans le secteur agricole et routier, avec la création en ville de zones à circulation restreinte.
« Le temps est venu de relancer (la politique) en faveur de la qualité de l’air », souligne ce rapport de plus de 200 pages consacré à la première priorité environnementale des Français.
Les deux rapporteurs, les députés écologiste Jean-Louis Roumégas et LR Martial Saddier, qui ont entendu une centaine de responsables et d’experts, regrettent « l’instabilité » des plans successifs mis en oeuvre par l’Etat.
« Les plans nationaux ont été adoptés selon un calendrier heurté », en partie dicté par les menaces de plainte de Bruxelles, et « ces plans n’ont jamais été évalués », note le rapport, publié quatre mois après celui de la Cour de comptes, qui regrettait déjà le manque de cohérence de l’action publique.
Il faut « décentraliser davantage la conduite des politiques », prônent les deux parlementaires, déplorant que des mesures prises localement puissent être perturbées par des interventions nationales.
« Les outils existent, ça marche, il faut les perfectionner pour les rendre plus efficaces », a dit M. Roumégas jeudi en présentant le rapport à ses collègues.
La gestion des pics de pollution est ainsi à leurs yeux « inadaptée ». La plus emblématique – la circulation alternée – « ne rime à rien car elle ne cible pas les véhicules les plus polluants ».
« Nous fermons définitivement la porte sur la circulation alternée », a dit M. Saddier. En outre « on se focalise sur les pics, mais aujourd’hui tout le monde s’accorde à dire qu’il faut surtout agir sur la pollution de fond ».
Sur le fond justement, si des progrès ont été réalisés par le secteur industriel, l’agriculture et le secteur du logement sont « à la traîne ».
« L’épandage des engrais est la source quasi exclusive des émissions d’ammoniac », rappelle le rapport, notant que « le verdissement des exploitations fait désormais partie intégrante de leur compétitivité » et que les agriculteurs doivent d’abord être mieux informés, et accompagnés.
Quant au chauffage résidentiel, il est la principale source d’émissions de particules fines.
La lutte contre la pollution doit aussi devenir « une priorité pour le secteur routier », qui émet 54% des oxydes d’azote (NOx).
Pour eux, les aides au renouvellement du parc routier ne doivent pas être fondées sur les seules émissions de CO2 responsables du réchauffement climatique, mais aussi sur la pollution atmosphérique.
Pour limiter l’impact du trafic routier, il faut instaurer des zones à circulation restreinte, des péages urbains modulables.
Les deux rapporteurs n’ont en revanche pu s’accorder sur la fiscalité.
Pour l’élu écologiste, la taxe sur les poids-lourds de fort tonnage (« taxe à l’essieu ») doit être augmentée. Pour son collègue LR, député de Haute-Savoie, département dont certaines vallées souffrent fortement de la pollution, il faut simplement s’appuyer sur les normes européennes en vigueur.
Le premier préconise de rapprocher taxation du gazole et de l’essence, le second est contre.
Tous deux insistent en revanche sur l’importance d’agir sur l’air intérieur, dans nos logements confinés à l’atmosphère plus polluée que l’extérieur.
Parmi leurs propositions, renforcer l’étiquetage des meubles et produits d’entretien, lancer une campagne de sensibilisation. Mais il restera encore « des zones d’ombre », pointent-ils, notamment le monde du travail.
© AFP
5 commentaires
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Vadim
utile comme post, merci !
Grossmann
Puisque le chauffage est considéré comme la source principale d’émissions des particules fines il serait temps au moment où l’on envisage de reconsidérer par décret la gouvernance du CSTB de se remettre en question.
Ceci en plaçant la performance énergétique des batiments comme un critère de décence et en ne considérant plus la voiture comme seule source de pollution de l’air dans les villes et en réorientant la formation de cet organisme vers
– les notions d’énergie primaire
– le chauffage thermodynamique
– la chaufferie hybride
– l’eau véhicule thermique idéal
– les réseaux ENP
– le Retour Sur Investissement (RSI)
Cette formation moins orientée vers l’isolation seule devrait permettre de progresser pour le bien de tous en plaçant la performance énergétique comme un critère de décence sans qu’il soit besoin pour cela d’un décret . Ceci en prenant conscience qu’un COP minima de 3 est envisageable dans le « contrat de performance energetique » ou mieux en associant ce contrat à la notion de RSI. Voir
http://infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/synthese.htm
Balendard mai 2016
Mona
Et le trafic aérien… ?
Qui osera proposer de le réduire…?
Les compagnies aériennes étrangères qui achètent nos aéroports et augmentent exponentiellement le trafic.
L’appât du gain pousse de plus en plus de pilotes particuliers à proposer des vols touristiques….
On peut les compter au-dessus de nos jardins… et nos terres et nos légumes sont pollués un peu plus, de jour en jour.
L’alimentation saine est la base de notre santé. ALORS… QUOI. … QUAND. ..?
Tout est fait POUR la pollution…!!
Arrêtez de nous MENTIR …
Quant aux réunions de tous pays qui obligent à de longs voyages aériens… Pour RIEN.
Toujours PLUS de pollution… Et personne ne culpabilise. Les voyages c’est tellement agréable aux frais des contribuables…. n’oublions pas les aides, ce sont nos impôts.
Et l’on voudrait construire un aéroport à Notre-Dame-des-Landes….?
A qui profite ce CRIME …?
Une écolo-jardinière-en colère…. Il en faut bien quelques-uns… Pour dire la vérité aux autres.
Claude Renaud
Bravo Mona, complètement d’accord avec toi.
Le trafic aérien est un sujet tabou. Normal, tous les gens un peu aisés prennent l’avion.
Pourquoi ne pas rappeler que nous en sommes à 3,5 milliards de passagers par an et
que les Cies aériennes entendent doubler ce chiffre dans les quinze années à venir.
Et on voudrait nous faire croire que l’avion n’est pour rien dans les émissions de gaz
à effet de serre. Nous marchons sur la tête.
Toutes les COP et toutes les signatures entre gens bien élevés ni feront rien.
Tous les décideurs vivent dans l’opulence et n’ont pas trop envie que ça change.
Et c’est nos enfants qui paierons la facture.
Un retraité-écolo-en colère…aussi.
Claude
Mona
Ah.. j’ai oublié… retraitée aussi…!!
Cela permet avec le recul de constater tous les dégâts des polluants. Ce que, malheureusement, beaucoup de jeunes acceptent comme une normalité. Il leur faut connaître le monde… donc.. voyager.
Le consumérisme passe par là aussi.
La sobriété heureuse est oubliée.
Mona.de.sologne@sfr.fr