Paris (AFP) – Les pesticides, qui polluent sols, rivières et nappes phréatiques, sont aussi présents toute l’année dans l’air ambiant, à la campagne et en ville, comme le montre une étude menée en Ile-de-France sur ce phénomène qui échappe à toute réglementation.
En 2014, huit ans après une première étude menée seulement au printemps, Airparif a recherché plus de 170 substances chimiques dans l’air à partir de deux stations de mesure, l’une située dans le 18e arrondissement de Paris et l’autre à Bois-Herpin, au sud de l’Essonne, dans une zone agricole.
« L’étude a montré qu’on retrouve des pesticides partout, à la ville comme en zone rurale, que les niveaux en zone agricole sont plus élevés, que le printemps est la saison la plus chargée et que des améliorations ont été enregistrées par rapport à 2006 », a résumé mercredi Frédéric Bouvier, le directeur de l’organisme en charge de la surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France.
Airparif a choisi de rechercher 171 molécules sur le millier entrant dans la composition de pesticides.
« Les molécules à rechercher ont été choisies en fonction de plusieurs critères », a expliqué l’ingénieur Pierre Pernot: « Sont-ils beaucoup utilisés, y-a-t-il un risque connu, sait-on les mesurer? Tout cela a été pris en compte, ainsi que des mesures déjà effectuées dans d’autres régions », a-t-il ajouté.
Le célèbre glyphosate – substance active du Roundup, l’herbicide le plus vendu au monde – n’a par exemple pas été recherché, car « il nécessitait des moyens de détection différents et très onéreux » et aussi car « d’autres régions l’ont fait et qu’il apparaît qu’on ne le retrouve plus aujourd’hui dans l’air même s’il reste très utilisé », a précisé l’équipe d’Airparif ayant réalisé l’étude.
Sur l’ensemble de l’année, 38 substances chimiques différentes ont été retrouvées dans l’air en zone urbaine et 36 à la campagne. Si 26 substances ont été détectées dans les deux zones, certains composés ne se trouvent qu’à la campagne ou qu’en ville.
En zone rurale, l’utilisation des herbicides est majoritaire, tandis que les insecticides/acaricides sont d’usage plus courant en ville.
Vers une surveillance obligatoire ?
Parmi les 48 pesticides détectés, 40% étaient des fongicides, 40% des herbicides et 20% des insecticides ou acaricides.
Au plan national, si l’agriculture représente 90% des volumes de pesticides vendus chaque année, sur les 10% restant, ce sont les particuliers les plus gros consommateurs (86%) devant les collectivités (10%) ou les gestionnaires de réseaux de transports (3%).
Ainsi en traitant un chien contre des parasites, une charpente contre les termites ou des plantes contre des pucerons, et en utilisant des désherbants chimiques dans les jardins, les particuliers contribuent à ce que des pesticides se retrouvent dans l’air.
L’étude a aussi mis au jour des évolutions positives: entre 2006 et 2014, au printemps, une baisse du nombre de substances détectées en zone rurale (de 29 à 21) et une réduction des concentrations, (de moins 70% en zone agricole à moins 75% en ville).
Fait inquiétant, l’organisme note que « 15 composés interdits sont toujours détectés en 2014 », de manière plus fréquente en ville (52 détections) qu’à la campagne (14 détections).
Une « plus grande diversité d’usages en ville » peut expliquer cette différence, ainsi que le stockage au domicile par des particuliers de produits devenus interdits, estime Airparif.
En l’absence de réglementation sur des seuils qui seraient dangereux, il est impossible de savoir où se situent les concentrations enregistrées au cours de l’étude.
Cette faiblesse du dispositif de santé publique a été relevé par un rapport de la Cour des comptes de décembre 2015 sur les politiques publiques de lutte contre la pollution de l’air.
« Des efforts restent à faire pour prendre en compte des polluants dont la nocivité a été identifiée plus récemment, comme les pesticides ou les particules ultrafines », indique ce rapport. Dans ses conclusions, les Sages recommandaient de « rendre obligatoire la surveillance de la présence dans l’air des pesticides les plus nocifs ».
« Pour l’instant les moyens manquent, ce qui rend incertaine la possibilité de remplir cette mission », a commenté mercredi Jean-Félix Bernard, le président d’Airparif, l’un des 23 organismes régionaux chargés de surveiller la qualité de l’air dans l’Hexagone.
© AFP
2 commentaires
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Martial
c’est une honte aucune réglementation sérieuse est appliquée a ce jour pour la pollution est l’épandage le peut de proposition pour faire reculer ces problèmes est en général abrogé par nos élus qui privilégient la sur production est le bien être des fabricants de pesticides a la qualité de vie de nos enfants
Association ECOLOMIA
ça suffit….
Je vous informe que l’Association Ecolomia va porter plainte contre les Présidents de la République Française, les Gouvernements, les Députés, les Sénateurs, les Hauts Conseillers d’Etat, Constitutionnel et de la Cour des Comptes, les Présidents, les vice-Présidents et les Conseillers des Communautés Communes, des Conseils Généraux et Régionaux et les Maires, leurs Adjoint et les Conseillers municipaux..*, pour leurs politiques destructrices des conditions de (la) Vie, et cela depuis 1974… Pollution des corps et plus particulièrement des cerveaux, de l’eau, de l’air, de la terre, de la nourriture, sonore, électromagnétique, radioactive, du paysage..Destruction de la Biosphère, souffrances et tueries du Vivant, accaparement et destruction des biens communs essentiels du Vivant.
Reconnus coupables de crime d’écocide et de violation des droits du Vivant, ils seront révoqués, et condamnés pour leurs méfaits à des peines de prisons fermes et à des amendes exemplaires, à être privés à vie de toutes missions publiques et à ne pas percevoir de retraite liée à leur fonction.
Alors, une politique d’épanouissement pérenne et paisible de la biosphère sous forme d’écosystème humain sera mise en place par tous et pour tous, pour la santé et le bien-être de la biosphère de France dont nous faisons partie, exemple pour tous les autres pays du monde.