Lancement d’un nouveau fonds spécialisé dans la réhabilitation des friches industrielles

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Le logo de l'entreprise Fagor-Brandt photographié à Vendôme, le 31 mars 2013 © AFP/Archives JEAN-FRANCOIS MONIER
Le logo de l'entreprise Fagor-Brandt photographié à Vendôme, le 31 mars 2013 © AFP/Archives JEAN-FRANCOIS MONIER

Lyon (AFP) – Plusieurs grands investisseurs institutionnels ont lancé mercredi à Lyon un nouveau fonds spécialisé dans la réhabilitation de friches industrielles lourdement polluées, dans la continuité d’une première initiative réussie lancée il y a six ans.

Le fonds Ginkgo 2 a d’ores et déjà recueilli 60 millions d’euros et son objectif de porter ce montant à 140 millions d’euros d’ici la fin de l’année « se présente sous les meilleures auspices », a annoncé son directeur général Bruno Farber lors de la cérémonie de signature.

« Si on était capitalisé par Goldman Sachs, on aurait peut-être moins de succès, mais une majorité de nos investisseurs sont très près de l’intérêt général », a souligné M. Farber, en référence aux principaux apporteurs de fonds: la Banque européenne d’investissement (pour 30 millions d’euros), la Caisse des Dépôts (30 millions) et le fonds souverain belge SFPI (10 millions), ainsi que le groupe Edmond de Rothschild (10 millions).

Ces investisseurs étaient tous présents au capital du fonds Ginkgo 1, fort de 81 millions d’euros. Ils ont tous pratiquement doublé les montants investis dans son successeur Ginkgo 2.

Selon M. Farber, Ginkgo 1, lancé fin 2010 pour une période de huit ans (extensible à 10 ans), devrait offrir à ses investisseurs une rentabilité de 10 à 15%.

L’investissement est en effet risqué, même si les fonds Ginkgo sont assurés contre risque de dérapage des coûts de dépollution, a expliqué M. Gerber, lors de la cérémonie tenue sur un ancien site Fagor-Brandt dans le quartier lyonnais de Gerland, que Ginkgo est en train de valoriser.

Ce terrain de 4,3 hectares est l’un des sept sur lesquels intervient Ginkgo 1, avec deux autres en région parisienne, un près d’Annecy (Haute-Savoie) et trois en Belgique.

Le nettoyage de ces sites devrait permettre de créer 200.000 mètres carrés de droits à construire, avec l’édification de 3.000 logements à la clef. Ginkgo 2 génèrera pour sa part 350.000 m2 de nouveaux droits à construire (soit 5.000 logements).

« Si le premier fonds a mis très longtemps à sortir – plusieurs années – cela a été très rapide pour le second », s’est félicité Hammou Allali, directeur de l’investissement immobilier à la CDC.

Les promoteurs des deux fonds ont en effet souligné que la résorption des friches industrielles, véritable  « cancer » des coeurs de ville, représentait des projets « très complexes, nécessitant des équipes compétentes ».

« Seuls, on ne sait pas faire », a relevé M. Allali. « L’expertise de Ginkgo nous permet de savoir si un projet de dépollution est viable ou pas ».

L’appel à des capitaux privés « est un moyen d’accélérer les mutations nécessaires à la réhabilitation urbaine », a noté pour sa part Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI. Pour lui, « il n’y a pas d’opposition entre fonds d’investissement et réhabilitation des friches industrielles ».

Si Ginkgo 1 était investi uniquement en France et en Belgique, Ginkgo 2 ne s’interdit pas de s’intéresser à d’autres pays européens. Le fonds regarde notamment les possibilités d’investissement en Grande-Bretagne, en Espagne et au Luxembourg.

© AFP

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