Papouasie: les réfugiés détenus à Manus saisissent la justice australienne

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Le ministre australien de l'Immigration Peter Dutton, ici à Canberra le 21 septembre 2015, a soutenu qu'aucun des demandeurs d'asile de Manus n'irait en Australie © AFP/Archives PETER PARKS
Le ministre australien de l'Immigration Peter Dutton, ici à Canberra le 21 septembre 2015, a soutenu qu'aucun des demandeurs d'asile de Manus n'irait en Australie © AFP/Archives PETER PARKS

Sydney (AFP) – Des centaines de demandeurs d’asile détenus dans un camp géré par Canberra sur l’île papouasienne de Manus ont demandé mercredi à la justice australienne d’être envoyés d’urgence en Australie, la Papouasie-Nouvelle Guinée ayant décidé de fermer ce centre.

Agissant au nom des 757 hommes incarcérés à Manus, plusieurs avocats ont saisi la Haute cour australienne, lui demandant de statuer en urgence.

L’Australie essuie les foudres d’organisations de défense des droits de l’Homme, de même que de l’ONU, pour sa politique extrêmement dure vis-à-vis des demandeurs d’asile.

Sa marine repousse systématiquement les bateaux de clandestins. Ceux qui parviennent à gagner ses côtes malgré tout sont placés dans des camps de rétention hors de l’Australie, comme à Manus ou sur Nauru, minuscule île du Pacifique, le temps que leur demande d’asile soit examinée.

Même si leur demande d’asile est jugée légitime, Canberra ne les autorise pas à s’installer en Australie.

La Papouasie-Nouvelle Guinée a cependant annoncé mercredi dernier la fermeture du camp de Manus, après que la Cour suprême papouasienne eut jugé  « illégal » et « anticonstitutionnel » le placement en détention par l’Australie des réfugiés dans ce centre.

Les 757 demandeurs d’asile veulent notamment éviter que leur évacuation de Manus ne se traduise par un placement en détention à Nauru, précisent les avocats dans un communiqué.

Ils demandent en outre que la Haute cour constate que « les gouvernements australien et papouasien ont commis de graves violations des droits de l’Homme et des crimes internationaux constitutifs de crimes contre l’Humanité ».

Une réfugiée somalienne était toujours dans un état critique mercredi après avoir tenté de s’immoler par le feu à Nauru, quelques jours après le décès d’un Iranien des suites d’un acte similaire.

La Cour suprême papouasienne avait jugé la détention des demandeurs d’asile « contraire à leur droit constitutionnel à la liberté ».

Malgré tout, le ministre australien de l’Immigration Peter Dutton a soutenu qu’aucun des demandeurs d’asile de Manus n’irait en Australie et que Canberra ne modifierait pas sa politique.

L’Australie affirme que celle-ci permet de sauver des vies en dissuadant les candidats à l’immigration d’entreprendre un périlleux voyage.

© AFP

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