Paris (AFP) – Effets cancérigènes, manifestations respiratoires… un rapport du CNRS pointait dès 1997 les risques pour la santé liés aux pollutions des moteurs diesel, sans toutefois alors rencontrer d’écho de la part du gouvernement comme le rapporte le Monde.
Près de vingt ans plus tard, les études allant dans ce sens se sont multipliées. En 2012, les gaz d’échappement des diesel ont été classés cancérigènes par l’OMS.
En 1997, le rapport de 245 pages, à l’initiative du directeur du département des sciences de la vie du CNRS, faisait la synthèse d’une vingtaine d’études déjà disponibles.
« L’action mutagène et génotoxique -dommageables pour l’ADN- des émissions diesel a été démontrée in vitro. A long terme, chez le rat, (elles) induisent la formation de tumeurs pulmonaires », notaient les auteurs, en pointant la probable responsabilité des particules.
Catherine Bréchignac, alors directrice générale du CNRS, aujourd’hui secrétaire perpétuelle de l’Académie des sciences, explique au Monde avoir « transmis le rapport à (sa) tutelle, c’est-à-dire au ministère de la Recherche ».
« Je l’ai transmis une fois, deux fois et je n’ai eu aucun retour. De guerre lasse, j’ai fait ce que je devais et pouvais faire : nous avons publié un communiqué de presse, sans publier le rapport, qui était toutefois consultable au CNRS », ajoute-t-elle.
Claude Allègre occupe alors le fauteuil de ministre. Le Monde rappelle qu’il avait déjà en 1997 défrayé la chronique, quand la revue Nature avait révélé des tentatives de blocage de publication d’un rapport de l’Inserm sur les dangers de l’amiante. M. Allègre avait démenti toute pression et le rapport avait été finalement publié.
Vendredi le CNRS n’était pas disponible pour réagir sur le sort du document sur le diesel, finalement retrouvé dans ses archives quelques mois après la demande faite par Le Monde.
© AFP
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