Paris (AFP) – La ministre de l’Écologie Ségolène Royal et les ONG de défense de l’environnement ont exprimé vendredi leur satisfaction après le vote des députés en faveur d’une interdiction des insecticides néonicotinoïdes, jugés nocifs notamment pour les abeilles.
« Je me réjouis que la France prépare son avenir et protège la santé et les pollinisateurs », écrit Mme Royal dans un communiqué, ajoutant que « la recherche et la fabrication des produits de substitution doit s’accélérer, et notamment les travaux de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique, ndlr) ».
« Les insecticides de la famille des néonicotinoïdes ont un effet sur le système nerveux des abeilles et de récentes études scientifiques révèlent un effet possible sur le développement cérébral des êtres humains », rappelle-t-elle: « Nous connaissons ces effets et il faut avoir le courage d’appliquer le principe de précaution ».
L’ONG Générations futures s’est félicité de l’adoption d’une « interdiction claire, sans dérogations » et de « l’accent mis sur la recherche de solutions non chimiques et l’agronomie ».
Un vote également salué par la Fondation Hulot, qui prévient qu’elle restera « mobilisée pour que cette interdiction soit maintenue jusqu’à l’adoption finale de la loi ».
Le projet de loi sur la biodiversité doit de fait repartir au Sénat avant de revenir à l’Assemblée nationale.
L’association Agir pour l’environnement a regretté que les parlementaires aient aussi décidé le report de l’interdiction de 2017 à septembre 2018.
« Entre ce vote et l’interdiction définitive prévue dans 1.000 jours, plus de 800.000 colonies d’abeilles auront disparu en France! », estime l’association, qui voit là l’effet des « pressions du ministre de l’Agriculture et du président du groupe socialiste qui ont mis tout leur poids dans la balance » contre l’interdiction.
Au terme d’un débat intense, les députés ont adopté dans la nuit de jeudi à vendredi, par 30 voix contre 28, cette interdiction de ces substances à partir de septembre 2018.
Dans une démarche inhabituelle, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll avait envoyé aux députés une lettre pour les appeler à ne pas faire de telles « interdictions brutales » au seul niveau français, par souci notamment d’éviter les « distorsions » de concurrence avec les autres agriculteurs européens.
© AFP
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